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[Livre] Noël sanglant

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Résumé
 : 9 décembre 2007 - Reidar Dahl reçoit l'ovation du public pour son interprétation de Joseph dans L'Évangile de Noël. Ce succès sera de courte durée car le lendemain, Reidar s'est volatilisé. Nul ne peut expliquer cette disparition. Lorsque l'inspecteur Lykke découvre les organes du comédien dans le congélateur de ce dernier, il devient évident pour lui qu'il ne s'agit pas d'une affaire banale... Une religieuse disparaît également quelques jours plus tard. Là encore, on ne retrouve plus que ses organes. Puis, c'est au tour d'un âne... Commence alors une véritable course contre la montre pour l'inspecteur, qui sait qu'il doit arrêter le responsable avant qu'il n'accomplisse son terrible dessein...

 

Auteur : Kjetil Try

 

Edition : Gallimard

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : Octobre 2012

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Dès la lecture du résumé je me suis dis : un acteur qui joue Joseph, une religieuse, un âne (pauvre bête)… manque plus qu’un bœuf et un bébé pour compléter la crèche.
Mais comme l’enquêteur, lui, n’a pas le résumé, il pédale dans la semoule.
Heureusement (enfin pour lui, pas pour les victimes), les meurtres ont assez de similitudes pour qu’il comprenne assez vite qu’il a affaire à un seul meurtrier.
Mais les questions Qui ? Quoi ? Comment, (euh, non, ça, c’est bon, on sait), Pourquoi ? et surtout va-t-il continuer ? restent en suspend.
Pour ma part, c’est surtout le pourquoi qui me turlupine (et le qui, évidemment, mais au stade où j’en suis de ma lecture, je n’ai absolument aucune hypothèse).
Mais le pourquoi…
Parce que bon, reconstituer une crèche à travers des meurtres, c’est pas très sain, certes, mais on peut se dire : fanatisme religieux : « Je vais faire renaître le Christ »… Admettons (façon de parler).
Mais ce que je ne comprends pas, c’est le coup des organes que l’on retrouve sagement entreposés tandis que le corps a disparu (et je ne spoile pas, c’est dit dans le résumé !).
Alors pour l’instant, à environ 40% de ma lecture, je penche pour un ancien prêtre égyptien réveillé lors de fouilles archéologiques devenu un fanatique catholique intégriste à moitié fou…
Parce qu’à part ça, là, je sèche.
Il faut quand même attendre près de 250 pages pour arriver au « meurtre » de l’âne. De ce fait, dès lors qu’on a lu le quatrième de couverture, on suit l’enquête avec un avantage sur les policiers : on sait que le tueur va frapper de nouveau et à quel type de victime il va s’en prendre.
Ce qui ne nous avance pas sur son identité pour autant (quoi que je commence à avoir un doute sur un personnage, mais on l’a encore trop peu suivi pour que je puisse avoir des certitudes).

Coté personnages, j’aime bien l’équipe d’enquêteur excepté Ted que je ne sens pas du tout. Au début, il m’énervait et je le voyais comme un type entré dans la police pour jouer au FBI sans tenir compte du fait qu’il vit en Norvège et pas aux USA. Mais à la moitié du roman, je commence à le trouver malsain, il me met carrément mal à l’aise surtout dans sa façon d’agir avec Parisa, une de ses collègues.
Il a l’air d’être le genre de type à penser que si une femme se fait violer, c’est qu’elle l’avait bien cherché.
C’est très frustrant de voir la police passer à coté de ce que le lecteur sait déjà. On les voit considérer les victimes comme Reidar Dahl, Ingrid Kulvik et un animal, alors que nous on sait qu’il faut les considérer comme l’interprète de Joseph au théâtre, une religieuse et un âne. En gros le lecteur considère la fonction des victimes et la police leur identité… et là on se dit : On est pas sorti du sable !

Sur l’ensemble général du roman, on est sur une grande course contre la montre.

Et autant être claire, mon embryon de théorie s’est révélé complètement faux, j’étais totalement à coté de la plaque (comme souvent, j’admets).
La fin tient vraiment en haleine, jusqu’à la dernière minute on ne sait pas comment les choses vont se terminer.

Un extrait : Dans un quart d’heure, il recevrait un journaliste d’un quotidien chrétien dont il avait oublié le nom. Ca ne lui ressemblait pas d’inviter des journalistes chez lui, mais le type avait appelé plusieurs fois en laissant entendre qu’il en savait si long sur la vie et la carrière de Reidar Dahl que ce dernier avait fini par accepter.
Il posa Samuel Beckett sur la table basse, tira une pile de vieux manuscrits d’un tiroir de la cuisine et les disposa dans un savant désordre sur le canapé. Après un instant d’hésitation, il se resservit un whisky, le but d’un trait et repoussa son verre derrière des photos de famille encadrées avec soin.
On ne sait jamais, avec les journalistes chrétiens, songea-t-il, et il se sentit tout à coup bien pus frais et dispos.
Pile à l’heure convenue, l’interphone résonna. Reidar Dahl prit tout son temps pour répondre. Il appréciait pleinement le statut de vedette que la nouvelle interprétation de l’Evangile de Noël lui avait apportée de façon aussi soudaine qu’inattendue. Au bout de presque quarante années d’un labeur acharné, c’était enfin son tour.

La première chose qui le frappa chez cet homme silencieux, ce fut l’intensité de son regard. Comme si ce gars-là ne clignait jamais des yeux. Reidar Dahl le précéda dans le salon et regretta quelques secondes de s’être laissé persuader. Il aurait dû s’en douter. Les gens qui travaillent tard le soir pour des journaux chrétiens dont personne n’a entendu parler ne peuvent pas être très nets.

- Comment s’appelle votre journal, déjà ? demanda-t-il lorsqu’ils eurent pris place dans les fauteuils près de la table basse.

- La voix de la lumière, répondit l’inconnu. C’est un mensuel.

 

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