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[Livre] Mon bel oranger

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Résumé : A cinq ans, Zézé a tout appris seul : la lecture, les grossièretés de la rue, les trafics de billes, les tangos pleins de sentiments du marchand de chansons. Tout le monde le bat, sauf sa sœur Gloria. Ange ou diable, il a un secret dans le cœur : un petit pied d'oranges douces, le seul confident de ses rêves, qui l'écoute et lui répond.

 

Auteur : José Mauro de Vasconcelos

 

Edition : Livre de poche

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 1971

 

Prix moyen : 6€

 

Mon avis : J’ai lu ce livre quand j’avais 8 ou 9 ans. Et je l’ai relu un grand nombre de fois depuis.
Zézé est très attachant. Vu que tout le monde, dans sa famille, joue du fait qu’ils sont ses aînés pour le maltraiter, il pourrait agir de même avec son petit frère Luis mais non, au contraire, il fait tout pour l’amuser et l’occuper et surtout le tenir éloigner de la misère qui les entoure.
Mais la misère n’excuse pas tout : oui la vie est dure, oui Zézé est turbulent, mais l’acharnement que les aînés, en particulier le père et sa sœur Jandira, montrent à l’égard de Zézé ne peut pas être excusé par la pauvreté.
Zézé a une imagination débordante et il ne l’utilise pas toujours à bon escient, mais sa précocité fait un peu rapidement oublier à tous qu’il n’a que 5 ans (même s’il doit mentir sur son âge pour que sa famille puisse être débarrassée de lui dans la journée en l’envoyant à l’école).
Sa rencontre avec Portuga, un adulte qui lui parle avec gentillesse et sera un vrai modèle paternel pour lui, va changer sa vie et ramener un peu de bonheur pour cet enfant.
Mais la vie n’est pas une partie de plaisir et, déjà que le livre en lui-même est triste, la fin m’a fait pleurer comme une madeleine.
Je sais qu’il y a eu une adaptation ciné, mais la bande annonce ne m’a pas convaincu : Zézé n’a plus 5 ans mais 8, il n’est pas blond (ni Gloria, alors que dans le livre, il insiste beaucoup sur ce point), Portuga est aussi plus âgé que dans le livre… ne pas être capable de respecter ce genre de choses me fait craindre pour le scénario.
J’ai appris également, il y a peu, qu’il y avait une suite à ce livre, qui raconte l’adolescence de Zézé. J’espère pouvoir la lire bientôt.

Un extrait : À la maison chacun des aînés devait s’occuper d’un de ses petits frères. Jandira s’était occupée de Glória et d’une autre sœur qui avait été donnée à des gens du Nord. Antonio était son chouchou. Ensuite, Lalà s’était occupée de moi jusqu’à ces derniers temps. Elle avait même l’air de bien m’aimer, mais ensuite elle en eut assez ou bien c’est qu’elle était trop occupée par son amoureux, un gommeux comme celui de la chanson : en pantalon long et veste courte. Le dimanche, quand on allait faire du « footing » du côté de la gare (son amoureux disait comme ça), il m’achetait des bonbons que j’aimais beaucoup. C’était pour que je ne dise rien à la maison. Je ne pouvais même pas interroger l’oncle Edmundo, sinon on aurait tout découvert…

Mes deux autres petits frères étaient morts tout bébés et j’avais seulement entendu parler d’eux. On disait que c’étaient deux petits Indiens Pinagés. Bien bruns avec des cheveux noirs et raides. C’est pourquoi on avait appelé la fille Aracy et le garçon Jurandyr.

Enfin venait mon petit frère Luís. C’était surtout Glória qui s’occupait de lui et ensuite moi. Personne, d’ailleurs, n’avait besoin de s’occuper de lui car c’était le petit garçon le plus joli, le plus gentil et le plus sage qu’on ait jamais vu.

C’est pourquoi, lorsqu’il m’adressa la parole de sa petite voix qui prononçait tout sans faute, moi qui m’apprêtais à gagner le monde de la rue, je changeai d’idée.

« Zézé, tu veux m’emmener au Jardin zoologique ? Aujourd’hui, il ne risque pas de pleuvoir, n’est-ce pas ? »

Qu’il était mignon, il disait tout sans se tromper. Ce petit-là serait quelqu’un, il irait loin.

Je regardai la belle journée, rien que du bleu dans le ciel. Je n’eus pas le courage de mentir. Parce que quelquefois, quand je n’en avais pas envie, je disais :

« T’es fou. Luís. Tu ne vois pas que l’orage arrive !… »

Cette fois-ci, je pris sa menotte et nous voilà partis pour les aventures dans le jardin.

Le jardin se partageait en trois domaines. Le Jardin zoologique. L’Europe qui se trouvait près de la haie bien entretenue de la maison de seu Julinho. Pourquoi l’Europe ? Même mon petit oiseau ne le savait pas. Enfin l’endroit où nous jouions au téléphérique du Pain de Sucre. Je prenais la boîte à boutons et je les enfilais tous sur une ficelle. Ensuite on attachait une extrémité à la haie et Luís tenait l’autre. On mettait en haut tous les boutons et on les laissait glisser lentement un à un. Chaque voiture arrivait pleine de gens connus. Il y en avait un, tout noir, qui était le wagon du nègre Biriquinho. De temps à autre, on entendait une voix dans le jardin voisin.

« Tu n’abîmes pas ma haie, Zézé ?

– Non, dona Dimerinda. Vous pouvez regarder.

– C’est comme ça que je t’aime, jouant gentiment avec ton petit frère. Ce n’est pas mieux ? »

C’était peut-être mieux mais quand mon « parrain », le diable, s’emparait de moi, il n’y avait rien de plus agréable que de faire des sottises…

 

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