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[Livre] Le joyau Tome 1

Les mères porteuses sont si précieuses qu'elles ne peuvent que mener une vie merveilleuse au sein du joyau, auprès de la royauté...ou pas...

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Résumé : Arrachée enfant à sa famille en vertu de son patrimoine génétique prometteur, Violet Lasting, 16 ans, vit son dernier jour en tant qu'être humain. Elle est désormais le Lot 197, sa beauté et ses remarquables aptitudes psychomagiques font déjà jaser dans tout le Joyau. Et de fait, elle est acquise comme Mère-Porteuse, lors de l'Enchère, pour une somme défiant l'imagination...
Au sein du Joyau de la Cité Solitaire, tout est question de naissance et de caste. Si vous ne faites pas partie de la noblesse, alors vous la servez. Dans ce monde où technologie et magie s'entremêlent, le glamour et l'opulence ne voilent qu'imparfaitement la cruauté innée de ceux qui tirent les ficelles : les luttes intestines pour la succession au trône se règlent à coups de dague et de poison plutôt que sur un champ de bataille.
De jeunes filles issues des faubourgs miséreux entourant le Joyau voient leur sort scellé comme Mères-Porteuses pour les femmes de la noblesse,
 atteintes de stérilité depuis plusieurs générations. En échange du luxe et du confort qui leur sont accordés, elles ont la lourde tâche d'offrir à la famille qui les acquiert un héritier en bonne santé, et ce, grâce à leurs pouvoirs psychomagiques.
Mais ainsi que va vite le découvrir Violet à ses dépens, les Mères-Porteuses sont maltraitées, humiliées, voire assassinées. Alors que Violet s'accroche à l'espoir ténu d'une vie meilleure et lutte pour survivre dans cet univers impitoyable, une romance interdite vient bouleverser la donne. Elle va devoir faire face à un danger autrement plus mortel que ceux qu'elle a dû affronter jusqu'ici...


Auteur : Amy Ewing

Edition : Robert Laffont

Genre : Young adult

Date de parution : 18 septembre 2014

Prix moyen : 17,90€

Mon avis : Ce livre n’est pas vraiment une dystopie car à aucun moment le monde dans lequel vit Violet ne semble être construit pour être « parfait ».
Des gamines de 12 ans, parce qu’elles présentent des signes génétiques particuliers, sont brutalement arrachés à leur famille pour être « internées » dans des centres de préparation afin de les préparer à leur avenir de mère porteuse pour la haute noblesse.
Lorsqu’elles sont jugées prêtes, elles sont vendues aux enchères, dépouillées de leur nom, nommées seulement par leur numéro de lot (de vente).
On leur dit qu’après avoir mis au monde l’enfant de leur maitresse, elles seront stérilisées puis envoyées dans un centre semblable à celui où elles ont été formées… et là on commence à se poser des questions : pourquoi ? Pourquoi ne pas les renvoyer dans leurs familles ? Pourquoi les emprisonner ?
Pour des personnes si précieuses (sans mère porteuse, la royauté est destinée à s’éteindre), elles sont incroyablement maltraitées (plus ou moins selon leur propriétaire).
Dans le cas de Violet, on se demande si sa propriétaire n’est pas schizophrène : un jour elle la gifle, un autre elle lui offre de splendides cadeaux, le lendemain elle la menace et ainsi de suite…
Mais à coté de certaines de ses camarades d’infortune, on peut dire qu’elle a de la chance parce que certaines sont vraiment « mal tombée » : maltraitance, expérimentations dangereuses, assassinat même dans le but d’atteindre leur maîtresse toujours dans ce jeu de pouvoir cruel auquel la noblesse se livre.

Et comme dans tout bon roman qui a des airs de dystopie, il y a les éléments essentiels : un pouvoir qui semble tout puissant et qui forme une dictature (des sortes de policiers les régimentaires, des exécutions publiques pour les filles qui essaient d’échapper à leur sort de mères porteuses, donc probablement pour d’autres raisons aussi, des « quartiers » appelés cercles qui vont du plus riche au plus pauvre…), des rebelles qui veulent faire tomber le système (quoi que pour l’instant on n’a eu qu’un aperçu et on ne sait pas encore quels sont leurs véritables buts et motivations), un amour interdit, des alliés improbables…

Comme dans toutes les séries, le 1er tome a pour fonction de mettre en place l’histoire. Ici il doit mettre en place un univers tout entier et il y parvient parfaitement.
L’auteur parle des pratiques étranges de cette société comme si on était censé les connaître et en même temps les explique dans les discussions de manière si naturelle que finalement on a l’impression qu’on connaissait déjà ces pratiques et l’univers du joyau sans avoir à subir de longues explications.
La fin du tome ne donne qu’une envie : lire la suite !

Un extrait : Je contemple Raven, qui verse du lait dans son café, et me demande comment je vais pouvoir vivre sans elle à mes côtés.

— Tu connais ton numéro de lot ? demandé-je.

Sa cuiller retentit contre sa tasse et sa main tremble un instant.

— Oui.

Ma question est stupide. Nous avons toutes appris notre classement la nuit dernière. Si je tiens à connaître le sien, c’est pour avoir une idée du temps qu’il nous reste à passer ensemble.

— Et donc ?

— Je suis le lot 192. Et toi ?

— Le numéro 197.

Raven affiche un grand sourire.

— Apparemment, on est des produits très recherchés.

Le nombre de mères porteuses varie en fonction des Ventes aux Enchères, et toutes les filles sont numérotées. Les dix dernières sont considérées comme la fine fleur de la Vente et donc la marchandise la plus désirable. Cela fait des décennies que la Vente aux Enchères n’a pas enregistré un nombre si élevé de mères porteuses. Au total, nous sommes deux cents à être présentées cette année.

Dans le fond, je me fiche pas mal de mon classement. Je préfère me retrouver avec un couple agréable plutôt que riche. Mais ce numéro signifie que Raven et moi allons être ensemble jusqu’à la toute fin.

Trois filles pénètrent dans le réfectoire et les bourdonnements de voix s’interrompent. On se lève toutes et on salue celles qui se joindront à nous demain dans le train. Deux d’entre elles vont s’installer au centre de la salle. Quant à la troisième, une blonde aux immenses yeux bleus, elle se précipite à notre table.

— Bonjour les filles ! s’exclame Lily en se laissant choir sur un siège, un magazine people entre les mains. Vous êtes nerveuses ? Moi, je trépigne d’impatience ! Demain, on découvrira le Joyau ! Vous imaginez un peu ?!

J’aime bien Lily malgré son enthousiasme frénétique et sa naïveté. Elle appartient à la catégorie de filles qui se représentent le Joyau comme le paradis sur terre. Issue d’une famille peu recommandable, elle n’a pas eu la vie facile. Son père lui cognait dessus et sa mère était alcoolique. Qu’elle ait été diagnostiquée mère porteuse lui a sans doute rendu service.

— C’est sûr que ça va être un sacré changement, répond sèchement Raven.

— Tu m’étonnes ! s’écrie Lily qui ne détecte pas l’ironie de la remarque.

— Tu rentres chez toi, aujourd’hui ? demandé-je.

Ça m’étonnerait que Lily veuille revoir sa famille.

— Patience m’a dit qu’on n’était pas obligées. Mais j’aimerais bien voir ma mère, précise Lily. En plus, je vais être escortée par un régimentaire. Au cas où papa serait tenté de me frapper…

Elle ponctue ses paroles d’un large sourire et une pointe de compassion monte en moi.

Je change de sujet.

— Tu as ton numéro de lot ?

— Oui. Le 53, tu imagines ? Sur 200 ! Je vais sûrement tomber sur une famille de riches négociants du Commerce.

Chaque année, les membres de la royauté autorisent un nombre limité de familles du Commerce, le deuxième cercle, à assister aux Enchères. En revanche, ils peuvent seulement enchérir sur les mères porteuses les moins bien classées. Les femmes du Commerce n’ont pas un besoin absolu de mères porteuses. Contrairement à celles de la royauté, elles peuvent porter elles-mêmes leurs enfants. Pour elles, nous ne sommes qu’un signe extérieur de richesse.

Commentaires

  • Alors, je n'ai rien contre les trilogies, au contraire, c'est l'une des raisons qui m'ont fait acheter ce bouquin : avoir de quoi lire pour un petit moment. Par contre, comme tu le dis, le principe d'un premier tome est de mettre les éléments en place (ce qu'il fait parfaitement) mais ici, la coupure du livre en pleine action est franchement trop soudaine et inattendue. Je pense que j'aurais lu la suite quoi qu'il arrive mais là, c'est une pure et simple obligation tant les événements s'interrompent brutalement. Je préfère les fins ouvertes, à la façon du 1e Hunger Games, qui, s'il donne envie de savoir comment ça va continuer, aurait tout de même très bien pu se suffire à lui-même. Donc voilà sur ce point, trilogie ou pas, un livre doit à mon sens avoir une fin digne de ce nom et pas s'interrompre en pleine action au prétexte qu'il y a une suite.

    Maintenant, l'histoire en elle-même : Je te rejoins sur pas mal de points de ton avis, sauf un, celui des "maisons de retraite" dans lesquelles les mères porteuses sont envoyées après avoir donné naissance à l'héritier de leur famille. Tu dis que la première question qu'on se pose est "pourquoi on ne les laisse pas retourner chez elles ?" mais cette réponse est donnée dès le début du livre : ça ne vient à l'idée de personne qu'elles puissent préférer vivre dans la misère mais avec leurs familles plutôt que seules dans le luxe. Non, moi ce qui m'a dérangée, c'est le nombre de mères porteuses : plus ou moins 200 chaque année, aucune âgée de plus de 20 ans (donc qui ont tout de même un bon paquet d'années devant elles). Ma première réflexion a été "Mais où est-ce qu'ils les mettent toutes, le Joyau entier ne doit pas suffire à caser tout le monde ??". Comme tu le dis dans ta chronique, les éléments utopistes sonnent faux et, si on apprend le fin mot de quelques pratiques, on reste sur notre faim sur d'autres.

    Le côté que tu ne décris pas dans ta chronique et que j'ai le plus aimé est le jeu de pouvoir au sein du Joyau : officiellement, il est contrôlé par les hommes, laissant leurs femmes gérer le choix des mères porteuses et les relations mondaines à entretenir. Officieusement, on comprend vite que les hommes ne font qu'appliquer les choix de leurs femmes, et les femmes de la royauté l'ont bien compris : quand on veut obtenir quelque chose d'un homme, c'est sa femme qu'il faut convaincre, une femme à l'affût du moindre faux pas, du moindre mot de travers qui trahirait les réelles intentions de la personne face à elle. Violet se demande, dès le premier soir, pourquoi la duchesse invite à dîner des personnes qu'elle ne supporte visiblement pas, on comprend très vite pourquoi : l'hypocrisie, le mensonge et les coups bas sont leurs armes pour diriger le royaume et décider de son avenir, des armes qu'elles manient à la perfection.

    En résumé, même si je ne l'ai pas absolument adoré, il reste un livre sympa et facile à lire, auquel on s'accroche presque sans s'en rendre compte et qui nous donne envie de connaître la suite !

  • Oui, c'est vrai, je n'avais pas pensé au nombre, mais plutôt au fait que la "maison de retraite" est présenté comme une obligation. Si ils avaient dit qu'elles avaient le choix mais que personne n'avait voulu retourner dans la misère... Je me serais moins méfiée, même si c'était un mensonge politique.
    Oui le jeu de pouvoir aussi était intéressant, mais j'avoue que je n'y ait pas prêté attention plus que ça!
    Pour la fin, c'est pour ça que les trilogie commencent à me saouler un peu, la plupart des tomes 1 et 2 finissent de manière à ce que ce soit presque une obligation de lire la suite, ils sont rares ceux qui pourraient se suffire à eux-même.
    Et puis c'est surtout que parfois, tu as l'impression que tous les auteurs écrivent des trilogies, que plus personne n'est capable d'écrire un bon livre avec un début, un déroulement et une fin. Tu en viens à te demander si c'est une nécessité pour l'histoire ou juste un moyen de se faire plus d'argent!

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