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[Livre] Perdue et retrouvée

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Résumé : Essayez d'imaginer:
Une enfant kidnappée. Une famille déchirée.
Lentement, au fil des ans, cette famille va recoller les morceaux.
Elle reste un peu fragile, bien sûr, mais toujours unie.
Et voilà que l'enfant, devenue adulte, revient à la maison...
C'est là que l'histoire commence. Et si la fin du cauchemar n'était que le début d'un autre ?


Auteur : Cat Clarke

Edition : Robert Laffont

Genre : Thriller psychologique

Date de parution : 23 avril 2015

Prix moyen : 17,90€

Mon avis : L’histoire semble presque « banale » au début. Une enfant, Laurel, kidnappée à l’âge de 6 ans est rendue à sa famille 13 ans plus tard. Alors on se demande bien pour quelle raison son kidnappeur l’a relâchée au lieu de s’en débarrasser puisqu’elle a vu son visage pendant 13 ans et pourrait donc l’identifier, mais le roman semble être basé sur la reconstruction de cette famille du point de vue de la petite sœur (2 ans plus jeune). Et puis, au fil des pages, un certain malaise m’a gagné…
Ce n’était pas tant les parents qui semblent ne s’intéresser qu’à leur aînée et plus du tout à leur cadette, car on se dit qu’après 13 ans d’absence, ils ont peur de la perdre de vue, de la contrarier etc….
Ce n’est pas non plus la mère, qui semble bien décidée à accumuler de l’argent grâce aux interviews rémunérées, aux propositions diverses… On se dit que c’est son caractère et que, même s’il est un peu écœurant, il n’est pas non plus anormal…
Ce n’est pas davantage l’oscillement entre adoration, surprotection et jalousie que développe Faith, la cadette, à l’égard de cette sœur aînée qui « débarque du ciel »…
Non, ce qui a provoqué mon malaise, c’est Laurel elle-même. Elle semble…trop enthousiaste à l’idée de se montrer, de faire face aux journalistes, de répondre aux propositions rémunérées qu’elle reçoit. Elle semble aussi dissimuler des choses et malgré le fait que les psychologues parlent de possibilité de flash-back, de stress post traumatique, je n’arrive pas à me convaincre qu’il ne s’agit que de cela.
Laurel ne se souvient pas de certains faits de son absence, panique quand les policiers veulent lui faire un test ADN… Tout est explicable bien sur : après 13 ans aux mains d’un psychopathe, il n’est pas étonnant qu’elle ne se souvienne pas d’un élément datant d’avant ses 6 ans et qu’elle refuse un examen qu’elle peut trouver invasif… mais le malaise persiste, pas tant à cause de ces deux éléments que de son attitude générale. Elle semble ne rien éprouver de réel, être toujours dans la représentation…
Les indices disséminés tout au long du roman permettent assez facilement de découvrir une partie de la solution, mais ce n’est qu’une partie. Les révélations des derniers chapitres ont vraiment été une surprise !

Un extrait : Le téléphone sonne. Maman m’embrasse sur la joue avant d’aller répondre. Ses lèvres sont sèches et gercées.

— Allô ? Oui, c’est elle-même…

Elle cale le combiné entre son épaule et son oreille avant d’essuyer les miettes sur le comptoir de la cuisine. Je monte à vive allure préparer mon sac. Je n’ai pas besoin de grand-chose – j’ai des vêtements et des affaires de toilette à l’appartement de mon père. Ce qui se révèle assez embêtant, parfois, quand je laisse ma veste préférée chez maman, alors que je reste chez lui, et vice versa. Pourtant, ça vaut la peine de s’échapper de là deux jours par semaine. Je me sens différente, chez papa et Michel. C’est comme si je respirais mieux, d’une certaine manière. C’est sûrement à cause de l’air conditionné.

Ma mère est debout, le dos tourné, quand j’entre dans la cuisine. Elle ne repose pas le combiné à la fin de l’appel.

— Maman ?

Elle m’ignore.

— Maman ? Ça va ?

Le « Je vais bien, chérie » attendu ne vient pas. Elle déroge au scénario habituel.

Je contourne donc la table en traînant les pieds pour aller me planter devant elle. Elle est pâle. Une larme roule sur sa joue gauche. Je la regarde se frayer un chemin le long de sa mâchoire, puis dans son cou.

Au bout d’un moment, elle lève enfin les yeux sur moi. Ils ont quelque chose de différent. Impossible de savoir quoi exactement, sauf que ça m’inquiète.

Maman se racle la gorge. Elle commence à marmonner un truc quand elle s’interrompt. Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’entendre ce qu’elle a à dire, mais il semble que je n’ai pas le choix.

— C’était la police.

Non. S’il vous plaît, mon Dieu, non ! Pas aujourd’hui. Pas le coup de fil qu’elle redoute tant depuis treize ans. Il ne peut pas tomber maintenant.

Ma mère chancelle légèrement, comme si elle était sur le point de s’évanouir. Je lui attrape le bras et l’aide à marcher jusqu’à la table. Elle s’effondre sur une chaise. Le téléphone rebondit bruyamment sur le plateau de bois. Elle prend mes mains dans les siennes. Je m’accroupis devant elle.

— Explique-moi ce qu’il se passe, maman. S’il te plaît.

Elle s’éclaircit de nouveau la voix.

— Ils ont trouvé une fille. À Stanley Street.

Stanley Street est la rue où nous vivions à l’époque où c’est arrivé.

— Ils pensent que… Ils pensent que c’est Laurel… (Elle serre mes doigts si fort que j’en ai mal.) Ils me demandent d’aller l’identifier au poste de police.

Mes jambes cèdent sous moi. Heureusement que je me tiens déjà au niveau du sol.

— Oh, maman, je suis tellement désolée ! Je ne peux pas… Oh, mon Dieu !

Ma mère me sourit alors.

— Oh, non, Faith ! Ce n’est pas ce que… Quelle imbécile, j’aurais dû réfléchir avant de parler !

Elle lâche mes mains et tend la sienne pour me caresser la joue.

— Ils pensent que c’est elle… Ils en sont quasi sûrs… Faith… Elle est en vie ! Laurel est vivante !

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