Lecture terminée le : 30 septembre 2020
Résumé : Et si la Terre s’arrêtait de tourner??
Cela provoquerait une catastrophe sans précédent sur notre planète, depuis l’extinction des dinosaures, un véritable Chaos?!
197 ans plus tard, sur cette planète, devenue hostile et impitoyable, où une journée dure toute une année, voilà l’histoire de ces survivants sauvés par une poignée de scientifique, les pères fondateurs qui en anticipant les conséquences désastreuses du Chaos, ont réussi à préserver une dernière étincelle de l’humanité.
Rescapés du cataclysme, les peuples du nord tentent de raviver le feu de la vie, aidés dans leur entreprise par deux hordes nomades qui tournent sans répit pour échapper à la longue journée aux chaleurs infernales ou de la nuit polaire qui dure, toutes les deux, 6 mois?!
De nouvelles conditions climatiques obligeant l’humanité à une adaptation immédiate que les colons tentent d’accélérer grâce à l’épreuve du marathon, permettant de choisir les garçons les plus résistants et les plus endurants.
Certains seront dignes d’intégrer les nomades et de profiter de leurs privilèges, plutôt que de résider toutes leurs existences dans leurs colonies d’origines.
Zori, âgé de seize jours-an, du clan des Antilles et qui participe à son premier marathon, réussira-t-il?? Mais même en cas d’échec une autre voie reste possible, incertaine et dangereuse.
Aura-t-il le courage de suivre sa destinée??
Auteur : Franck Sanse
Edition : Bookelis
Genre : Science-fiction
Date de parution : 01 septembre 2018
Prix moyen : 18€
Mon avis : J’ai toujours aimé les romans post apocalyptiques et Equatoria est un roman assez original sur le sujet. Le postulat de départ est que la terre a arrêté de tourner. Je ne me rappelle pas s’il est précisé si elle arrête de tourner sur elle-même ou si elle arrête de tourner autour du soleil, mais, comme on continue à avoir une alternance de jour et de nuit (même si chacune dure six mois) j’aurais tendance à penser que la terre a juste arrêté de tourner sur elle-même, mais continue à tourner autour du soleil.
Malgré des coquilles encore assez nombreuses, on entre assez vite dans l’histoire même si j’ai regretté qu’il se passe tant de temps avant de revoir le premier personnage auquel on s’attache : Zori
J’ai bien aimé l’alternance entre l’histoire au présent, qui se déroule près de deux siècle après que la terre ait arrêté de tourner et les deux sortes de chapitres « éducatifs » : Les « cours d’histoire moderne d’Equatoria » et « la genèse d’Equatoria » qui racontent tout (ou presque) ce qu’il s’est passé depuis que la rotation de la Terre a commencé à ralentir, et « les actes fondateurs du peuple du Nord » et « la charte des peuples du Nord » qui nous indiquent comment se passent la vie depuis la catastrophe, nommée « le chaos ».
Avec ces chapitres, très intéressants et relativement courts, je m’attendais à ce que les chapitres au présent soit plus dans l’action.
Cependant, bien que ce premier tome pose les bases de plusieurs interrogations qui seront sans doute développées dans les tomes suivant, j’ai regretté leur côté un peu trop didactique.
Quand je lis un roman, cela m’intéresse de savoir que les hommes se sont adaptés en construisant des demeures souterraines, mais je n’ai pas forcément besoin, ni envie, de savoir par le menu comment elles sont construites.
Et c’est pareil pour pas mal de choses dans ce roman, les descriptions sont intéressantes, mais elles vont beaucoup trop dans le détail et cela casse le rythme de la lecture. Il m’a fallu une semaine pour lire les 115 premières pages car les descriptions étaient un peu dures à digérer.
En revanche j’ai adoré l’histoire en elle-même. Les personnages, bien que nombreux, sont facilement identifiables tant leur caractère est différent et parfaitement élaborés.
J’ai trouvé que certaines des règles régissant la vie du peuple du Nord étaient vraiment très dérangeantes et injustes. Je ne sais plus quel personnage accuse le conseil de mettre en place une dictature mais c’est exactement ce que j’ai ressenti.
J’ai vraiment détesté Faustine, je trouve qu’elle n’a pas l’étoffe d’un chef. Elle est mesquine et pathétique et se sert de sa position sans scrupule. Je me demande comment elle peut être mariée à un homme comme Luther qui lui, est un chef admirable, sachant prendre des décisions difficiles mais toujours à l’écoute de ses hommes, profondément humain, honnête et honorable, malgré son caractère de cochon quand il s’y met.
Avec Zori, ça a vraiment été mon personnage préféré.
J’espère que le tome 2 sera plus dans l’histoire présente, dans l’action et moins dans les descriptions, je pense qu’on en a largement assez eu pour se faire une bonne idée de l’univers et il faut laisser un peu de place à l’imagination.
Je ne sais pas encore si je lirai la suite, mais je note soigneusement les titres (il me semble qu’il y a trois tomes). Il se pourrait bien que mes pérégrinations livresques me ramènent un de ces jours à Equatoria.
Un extrait : Zori fixait l’horizon qui semblait onduler légèrement tel un lac sous l’effet d’une brise. Charles, le maître du savoir de sa tribu, lui avait expliqué que ce phénomène s’appelait un mirage et n’était que la résultante de l’action du soleil combiné avec une forte chaleur, ce qui provoquait cet effet d’optique.
Ce tour de magie de la nature l’avait toujours intrigué, lui valant même quelques mésaventures quand il avait décidé, plus jeune, d’approcher cette étendue d’eau, si mystérieuse et inaccessible.
Les membres de sa colonie l’avaient retrouvé quelques heures après, complètement déshydraté, à des kilomètres d’Antigua, le foyer de sa tribu. Une île des Antilles du monde d’avant, cernée autrefois par les océans, aujourd’hui encerclée par une mer de sable et de rochers. Une poche de la résistance humaine face à l’adversité du Chaos.
En flirtant ainsi avec la frontière du territoire interdit, un endroit irrespirable et aride précédant la chaîne montagneuse du sud dont on distinguait les reliefs au lointain, telle une barrière infranchissable autant par les hommes que pour les nuages, il avait mis sa vie en danger et celles des colons partis à sa recherche pour le secourir.
La punition infligée par Faustine, la chef de sa tribu, lui avait servi de leçon. Il fut cantonné tout un jour-an aux tâches domestiques, un calvaire pour lui qui aimait tant jouer à l’extérieur et profiter de l’air libre avant le retour de la longue nuit. S’il avait oublié la teneur du sermon accompagnant cette punition, il gardait en mémoire la vision de ses pieds tandis qu’il avait baissé la tête devant la voix forte et autoritaire de Faustine qui grondait à ses oreilles.
Plongé dans ce souvenir douloureux, cette même parole au ton puissant, toujours aussi impressionnante, ne lui donnait plus l’envie de se cacher sous un caillou, mais au contraire le ramena à la réalité de l’instant.
– Coureurs, êtes-vous prêt ? Clama Faustine à l’attention de toute la colonie qui s’était massée autour d’eux, pour assister au départ et les encourager dans leur terrible épreuve.
Zori baissa la tête, comme une victime de ce réflexe conditionné à cette voix si familière, si souvent entendu lors de ces bêtises. Pour une fois, il n’était pas fautif. Il vérifia à ne pas empiéter sur la ligne de départ. Ce serait bête de prendre un avertissement pour une chose si anodine. Hâtivement, il réajusta son bandeau, retenant ses longs cheveux blonds afin de ne pas être gêné durant l’épreuve. Il profita de cet instant pour scruter ses compagnons du coin de l’œil, pour jauger furtivement de leur état de forme. Et de l’un en particulier !
Même si finir premier n’était pas l’essentiel de la course, il désirait ardemment faire mordre la poussière à Jason, le fils de Faustine. Si les notions de rivalité, de compétition, de jalousie, étaient des valeurs abrogées au sein des colonies par l’éducation reçue, elles n’en demeuraient pas moins présentes entre eux. Ce garçon, si arrogant, si certain de sa supériorité l’exaspérait. S’il pouvait le faire chuter de son piédestal, lui démontrer qu’être fils de chef, ne le prédestinait pas à être le meilleur d’entre eux.