Titre original : Bird Box
Réalisé par : Susanne Bier
Date de sortie : 21 décembre 2018
Genre : Angoisse
Pays d’origine : USA
Durée : 1h57
Casting : Sandra Bullock, Trevante Rhodes, Julian Edwards, Vivien Lyra Blair…
Résumé : Alors qu'une mystérieuse force décime la population mondiale, une seule chose est sûre : ceux qui ont gardé les yeux ouverts ont perdu la vie. Malgré la situation, Malorie trouve l'amour, l'espoir et un nouveau départ avant de tout voir s'envoler. Désormais, elle doit prendre la fuite avec ses deux enfants, suivre une rivière périlleuse jusqu'au seul endroit où ils peuvent encore se réfugier. Mais pour survivre, ils devront entreprendre ce voyage difficile les yeux bandés.
Mon avis : Le problème de ce film ? Croire que les gens, abrutis par les réseaux sociaux et par les films dans lesquels le méchants est d’une transparence ridicule avec un mobile aussi évolué qu’une amibe unicellulaire, et éliminé en bonne et due forme par le héros 10 minutes montre en main avant la fin, soient encore capable d’imagination.
Dans un monde où de plus en plus de personnes délaissent les livres au profit des adaptations ciné parce qu’un livre « c’est trop long » ; ou pour les lecteurs, qui décrètent un roman « nul » parce que l’auteur ose prendre le temps de construire son histoire (De quoi ? Pas d’action héroïque dans les 100 premières pages ? Au bûcher !), un film comme Bird Box ne pouvait que s’attirer des critiques.
Car finalement, quel est le maître mot de ce film ? La suggestion.
Jamais on ne voit les « créatures », jamais on ne connait leur origine ou leur but. Pas plus qu’on ne sait pourquoi leur vue est fatale à tous sauf à une fraction de la population qui devient infectée et un peu les bras armés de ces créatures immatérielles.
Et pourtant, c’est bien cette suggestion qui fait la force de ce film.
Qu’est ce qui est en effet plus effrayant que l’inconnu ? Qu’une menace qu’on ne peut ni identifier, ni combattre ?
Comment tuer des êtres intangibles qui peuvent vous pousser à vous tuer d’un seul regard?
Comment éviter de regarder ce qui est invisible ?
Le film est séparé en deux parties qui alternent jusqu’à se rejoindre. La première a lieu au moment où la catastrophe arrive aux USA (d’après les infos que regardent Malorie au début du film, tout aurait commencé à l’est). Malorie, enceinte, voit soudain autour d’elle, les gens, y compris sa propre sœur, devenir fou et se donner la mort. Grâce à Tom, qui comme elle essaie de fuir cette folie, elle se réfugie chez Greg, un homme qui vit non loin de là et qui héberge déjà des survivants.
La seconde partie se passe 5 ans plus tard. Malorie tente de rejoindre une communauté de survivants avec ses deux enfants. Le trajet doit impérativement se faire les yeux fermés, pour ne pas risquer d’être infectés par les créatures, ce qui accroît le danger d’être attaqué par ceux qui travaillent pour les envahisseurs.
Si la première partie est la plus riche en violence de tout type, car les gens, n’étant pas habitué au mode de fonctionnement des créatures, ont du mal à se protéger, c’est la seconde partie que j’ai trouvé la plus prenante.
Cette angoisse viscérale de se retrouver dans le noir complet (ici les yeux bandés), entouré d’une menace qu’on sait présente sans pouvoir la voir arriver.
Sandra Bullock est parfaite dans son rôle de femme que son obstination à ne pas s’attacher rend peu sympathique. Les acteurs qui interprètent les enfants sont vraiment bien aussi, d’autant que ça n’a pas dû être un tournage facile.
J’ai vraiment bien aimé ce film qui met sous tension sans être effrayant (et pourtant, je suis une vraie chochotte).
Je trouve reposant de faire marcher un peu son imagination au lieu d’être bombardés de dizaines d’informations auditives et visuelles, et de ne pas rejouer, une fois de plus, un remake d’Independence Day ou La guerre des mondes.