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[Livre] La liste de mes envies

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Lecture terminée le : 14 octobre 2019

 

Résumé : Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.


Auteur : Grégoire Delacourt

 

Edition : Le livre de poche

 

Genre : Roman contemporain

 

Date de parution : 29 mai 2013

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis :On m’a vendu ce livre comme un roman feel good mais franchement ça n’en ai pas un du tout.
Je l’ai trouvé triste et très amer.
Jocelyne est une femme qui se contente de ce qu’elle a… et elle n’a pas grand-chose.

Abandonnés, ses rêves de devenir styliste quand sa mère est morte subitement et que son père a fait un AVC qui a réduit sa vie à un présent de 6 minutes.
Elle est mariée à Jocelyn, qui n’a rien d’un Brad Pitt mais avec qui elle a une vie plutôt heureuse, et deux enfants qui ont quittés la maison et donnent rarement des nouvelles.
Les relations entre les deux époux se sont dégradées après la naissance d’un troisième enfant mort-né. La douleur et le chagrin ont poussé Jocelyn à devenir verbalement cruel avec sa femme, mais, comme elle n’a pas réagi à ces provocations et ces attaques incessantes, Jocelyn s’est remis de ce drame et la vie est redevenue normale entre eux.
Quand Jocelyne gagne à euromillion, elle trouve plein d’excuses pour ne pas encaisser son chèque. Elle fait des listes ridicules (du genre un fer à repasser) au vu de la somme gagnée. Et bien sûr, elle ne dit rien à son mari.
Je comprends les interrogations de Jocelyne, sa peur de voir sa vie changer, de perdre le vrai bonheur pour le remplacer par un bonheur factice.
Cependant, je peux aussi comprendre la réaction de son mari. Imaginez que vous découvririez que votre moitié a gagné le gros lot mais a caché le chèque sans l’encaisser et sans rien vous dire ? Personnellement, je sentirai venir un divorce avec en prime le souhait de dissimuler les gains pour ne pas avoir à partager. Un truc comme « maintenant que je suis riche, tu n’es plus assez bien pour moi ». Je l’aurais mal pris, pas vous ?

Je trouve qu’elle a hyper mal géré les choses. Elle aurait pu ouvrir un compte personnel sous son nom de jeune fille, y déposer le chèque, annoncer la nouvelle à son mari en le prévenant qu’ils devaient réfléchir sérieusement à ce qu’ils allaient faire.
Parce que là, ce n’est pas l’argent qui fait le malheur de Jocelyne, c’est sa peur et son mensonge.
La vie de Jocelyne est terne parce qu’elle la rend ainsi. Même son blog ne lui procure aucun vrai plaisir (pourquoi en tenir un, alors ?).
J’ai trouvé qu’il se passait si peu de choses dans ce livre que je me demande bien comment un film a pu en être tiré.
La fin manque totalement de crédibilité que ce soit le « final » de Jocelyn ou les retrouvailles de Jocelyne avec un mec croisé sur la plage 10 ans plus tôt (genre le mec a attendu 10 ans sur cette plage que cette divine apparition se repointe hypothétiquement un jour).
bref, pas vraiment d’histoire, des personnages peu approfondis, une héroïne geignarde, une fin qui n’en est pas une… il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mais si vous voulez vous faire votre propre idée, il est très court alors vous ne perdez rien à tenter le coup !

 

Un extrait : Je suis heureuse avec Jo.

Il n’oublie aucun de nos anniversaires. Le week-end, il aime bricoler au garage. Il fabrique des petits meubles que nous vendons dans les brocantes. Il y a trois mois, il a installé le wifi parce que j’avais décidé d’écrire un blog sur mes tricots. Parfois, après avoir mangé, il me pince la joue en disant t’es gentille toi Jo, t’es une bonne petite. Je sais. Ça peut vous sembler un brin machiste, mais ça vient de son cœur. Il est comme ça, Jo. La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connaît pas bien. Il n’a pas lu beaucoup de livres ; il préfère les résumés aux raisonnements ; les images aux légendes. Il aimait bien les épisodes de Columbo parce que dès le début, on connaissait l’assassin.

Moi, les mots, j’aime bien. J’aime bien les phrases longues, les soupirs qui s’éternisent. J’aime bien quand les mots cachent parfois ce qu’ils disent ; ou le disent d’une manière nouvelle.

Quand j’étais petite, je tenais un journal. Je l’ai arrêté le jour de la mort de maman. En tombant, elle a aussi fait tomber mon stylo et se fracasser plein de choses.

Alors, quand on discute, Jo et moi, c’est surtout moi qui parle. Il m’écoute en buvant sa fausse bière ; parfois même il opine du chef, comme on dit, pour me signifier qu’il comprend, qu’il s’intéresse à mes histoires et même si ça n’est pas vrai, c’est gentil de sa part.

Pour mes quarante ans, il a posé une semaine de vacances à l’usine, il a conduit les enfants chez sa mère et il m’a emmenée à Étretat. Nous sommes descendus à l’hôtel de l’Aiguille Creuse, en demi-pension. Nous avons passé quatre jours merveilleux et il m’a alors semblé, pour la première fois de ma vie, que c’était ça, être amoureuse. Nous faisions de longues promenades sur les falaises en nous tenant la main ; parfois, quand il n’y avait pas d’autres promeneurs, il me plaquait contre les rochers, il embrassait ma bouche et sa main coquine venait se perdre dans ma culotte. Il avait des mots simples pour décrire son désir. Le jambon sans la couenne. Tu m’fais bander. Tu m’excites. Et un soir, à l’heure violette sur la falaise d’Aval, je lui ai dit merci, je lui ai dit prends-moi, et il m’a fait l’amour dehors, vite, brutalement ; et c’était bien. Quand nous sommes rentrés à l’hôtel, nous avions les joues rouges et la bouche sèche, comme des adolescents un peu ivres et ce fut un beau souvenir.

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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