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[Livre] Mers mortes

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Lecture terminée le : 26 juin 2019

 

Résumé : Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts. Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes. Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités. L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme. Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains…


Auteur : Aurélie Wellenstein

 

Edition : Scrineo

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 14 mars 2019

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : Un autre livre d’Aurélie Wellenstein, je ne pouvais pas résister. Et pourtant, la lecture de ses livres n’est jamais un long fleuve tranquille, bien au contraire.
Dans « Mers mortes », l’auteur met en avant la maltraitance animale. Le sujet principal du roman est déjà limpide, mais, pour appuyer ses dires, aurélie Wellenstein nous raconte certaines scènes de massacre (Je ne peux décemment pas appeler cela de la pêche) vues du point de vue des victimes à qui elle prête sentiments humains et conscience.

Je ne suis ni vegan, ni particulièrement portée sur l’écologie. Je pense que la Terre se régénéra très bien sans aide, comme elle l’a déjà fait par le passé, du moment que ses parasites actuels auront disparus, et que le but des écolos n’est pas tant de sauver la planète que de nous sauver nous-même. Or je pense que nous somme  destinés à disparaitre afin que la planète puisse recommencer un nouveau cycle, comme ce fut le cas après les dinosaures.

D’ailleurs Oural, l’exorciste, se pose cette question : les humains valent-ils la peine d’être sauvés ? Et si oui, ce qui se discute, à quel prix ?

Je ne me suis jamais vraiment attachée aux personnages.
Les pirates étaient une idée originale pour un monde où les mers et océans ont disparus. Mais même si le but qu’ils poursuivent leur semble noble, j’ai eu beaucoup de mal à cautionner leurs méthodes. Surtout celles de Bengale, leur chef, qui affiche au mépris incroyable pour autrui.

J’ai un peu plus apprécié Oural qui, malgré les circonstances, cherche à respecter son serment en protégeant les êtres humains.
Cela dit, Oural change. Ses cauchemars l’éloignent de plus en plus de l’humanité pour le rapprocher des fantômes des animaux. Il les combat toujours mais commence à comprendre les raisons de leur colère.

Les scènes des marées hautes sont impressionnantes, tout comme les souvenirs des tueries qui les ont provoquées.
Et comme si les marées hautes ne présentaient pas un danger suffisant, comme à chaque fois que la situation est désespérée, il faut aussi se méfier de ses semblables : La peur, l’avidité, la soif de pouvoir, sont autant de raisons pour les être-humains de s’entretuer.

Du côté de l’écriture, j’aime toujours autant la plume de l’auteur, sans surprise.
Le seul petit bémol, qui m’a fait grincer des dents tout au long du livre, c’est l’emploi de « Delphine » pour désigner un dauphin femelle. Il n’y a PAS de féminin à dauphin (tout comme il n’y a pas de masculin à grenouille, d’ailleurs).
Si encore elle avait utilisé « Dauphine », j’aurais moins grincé des dents, car au moins il s’agit d’un nom commun, contrairement à Delphine qui est strictement un nom propre.

La fin du roman comporte comme toujours une part de frustration tout en apportant de la satisfaction.
Et malgré ce petit point de langage énervant, « Mers mortes » est un roman addictif, presque impossible à lâcher avant la dernière ligne.

 

Un extrait : La vague roulait sur lui en silence. Face à elle, l’exorciste était impuissant. Personne en ce monde ne pouvait la repousser ou la faire dévier. Elle allait se fracasser sur eux, les recouvrir. El alors, les fantômes des animaux marins surgiraient. D’un coup, ils seraient tous là, avides. Il les sentait déjà qui se pressaient dans l’air, affamés, impitoyables. Oural avala sa salive. Aux yeux des spectres, il était comme une torche jetée dans les ténèbres. Son âme brillait avec une telle force…

Une minute avant l’impact.

La brèche entre les plans s’élargissait. Les survivants n’occupaient plus qu’un coin minuscule du monde et les océans colossaux se pressaient contre les murs fragiles de leur refuge. C’était difficile à concevoir… Oural avant la tête légère.

Trente secondes.

La vague fantôme ressemblait désormais à une nappe de brouillard tendue d’un bout à l’autre du ciel. Une brume de poix. On en distinguait plus rien à vingt mètres. Les formes noires dansaient, se chevauchaient, s’étiraient. Des algues fantômes, rien d’autres. C’était une chance.

Quinze secondes

Dans le bastion s’éleva la mélopée de ses sujets. Durance commençait la messe. Son bouclier allait progressivement recouvrir l’église pour les dissimuler aux yeux des monstres.

C’est très bien petite, pensa-t-il.

Dix seconde

Durance avait toujours été bonne élève. Une fille sérieuse, née après la catastrophe. Comment des parents pouvaient-ils avoir la cruauté de faire naître un enfant dans un monde pareil ?

Cinq secondes.

Jusqu’à quel âge vivrait Durance ?

Quatre secondes.

Quinze ans grand maximum ?

Trois secondes.

Oural retint machinalement sa respiration. La vague géante toucha les créneaux du bastion.

Deux secondes.

Se répandit sur les terrasses.

Une.

Et engloutit Oural.

 

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