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Premières lignes #56

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Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes co

ups de cœurs !

 

Cette semaine, je vous présente La renaissance de Pemberley de Lise Antunes Simoes

La renaissance de Pemberley.jpg

_ Ah, la barbe ! grommela Mrs. Bennet en recommençant pour la troisième fois le nœud du ruban de son chapeau. Est-il possible d’être aussi maladroite, je vous le demande ! fit-elle en s’adressant à son reflet dans le miroir.

Elizabeth passait dans le couloir à cet instant et s’arrêta pour l’aider.

_ Lizzy, chérie, où sont vos sœurs ? lui demanda sa mère.

_ Tout le monde attend près de la voiture. Nous pourrons partir dès l’instant que vous serez prête.

_ Ah, très bien, très bien… Il faut que je parle à Hill et sa femme, d’abord.

Elizabeth termina le nœud et esquissa un sourire affectueux.

_ Voilà, maman. Vous êtes ravissante.

_ Ravissante ! gloussa la brave femme en levant les yeux au ciel. Ma chérie, j’ai depuis longtemps passé l’âge d’être ravissante. C’est à votre tour, désormais, de recevoir ce genre de galanterie.

Puis, reprenant le fil de ses idées, ses yeux s’agrandirent subitement.

_ Mr. Hill ! s’écria-t-elle en s’empressant vers les cuisines. Mr. Hill ! Du brandy dans la sauce, vous m’entendez ? N’oubliez pas de mettre du brandy dans la sauce !

Amusée, Elizabeth sortit rejoindre Jane, Mary et Kitty, qui attendaient dehors en compagnie de leur père.

_ Hé bien, où est maman ? s’enquit Jane en la voyant arriver. Je croyais qu’elle nouait son chapeau et sortait à l’instant ?

_ C’était le cas, mais elle vient de repartir vers les cuisines. Une urgence à voir avec Mr. Hill, apparemment.

_ Encore ! Mais pourquoi s’affole-t-elle autant ? Ce n’est pourtant pas la première fois que Mr. Bingley et Mr. Darcy viennent manger chez nous, il me semble ! Les Hill sont tout à fait capables de gérer la cuisine !

_ Je suppose que maman ne cessera de chercher à impressionner nos invités que le jour où ils feront définitivement partie de la famille – encore que, même là, ce n’est pas garanti. Mais nous devrions monter en voiture : ce sera toujours autant de temps de gagné.

Les jeunes filles s’installèrent à l’intérieur, tandis que Mr. Bennet prenait la place du cocher. Avec un soupir patient, il sortit sa pipe de sa poche. Sa femme courait aux quatre coins de la maison depuis l’aube, houspillant généreusement domestiques, filles et mari pour que tout le monde se tienne prêt à l’heure, et pour une fois que chacun avait fait un effort, c’était elle, à présent, qui se faisait désirer. Si elle n’apparaissait pas bientôt, on arriverait à l’église à la dernière minute. Comme toujours.

Il tirait tout juste sa première bouffée lorsque sa femme s’extirpa enfin de la maison, courant presque, tenant son chapeau d’une main et son châle de l’autre.

_ Voyons, mon ami, qu’attendez-vous ? Allons ! Allons ! s’écria-t-elle, essoufflée, en grimpant à son tour dans la voiture, où elle se fit une place parmi ses enfants.

La berline n’était pas conçue pour accueillir cinq personnes, mais depuis peu, Mrs. Bennet refusait catégoriquement que l’une des filles monte s’asseoir avec leur père, quand bien même le temps clément le permettrait. « Que diraient les gens s’ils vous voyaient, cheveux au vent, comme de vulgaires filles de ferme ? » s’était-elle exclamée. Les sœurs Bennet, qui avaient pourtant toujours voyagé sur le siège du cocher lorsque cela était nécessaire, n’avaient pas insisté. Depuis que Jane et Elizabeth étaient fiancées, leur mère redoublait d’inventivité et de prétextes – pour ne pas dire de lubies – et il était moins épuisant de la laisser faire que de chercher à argumenter.

 

Alors, tentés?

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