Résumé : A 30 ans, le narrateur de ce livre apprend par son médecin qu'il est condamné. Il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre. Aussi lorsque le Diable, cet étonnant visiteur en short, lui propose un marché, n'hésite-t-il pas longtemps. Les clauses du contrat ? Effacer, à chaque jour que Dieu fait, une chose de la surface de la Terre lui vaudra vingt-quatre heures de vie supplémentaires... Les téléphones, les montres : jusqu'ici, c'est à qui perd gagne... Mais lorsque le Diable lui propose de supprimer les chats, sa vie va basculer une deuxième fois...
Auteur : Genki Kawamura
Edition : Pocket
Genre : Roman contemporain
Date de parution : 2018
Prix moyen : 6€
Mon avis : Je n’aurais jamais cru qu’un si petit bouquin me bouleverserait autant. A travers l’histoire du narrateur, se pose la question de la valeur que l’on accorde à ce qui nous entoure ainsi que la valeur que l’on accorde à sa propre vie.
Un conte initiatique, oui, mais non dénué d’humour. Car de l’humour, il y en a, de l’humour noir, certes, mais de l’humour quand même.
A-t-on réellement besoin du téléphone ?
Après tout, on s’en est passé pendant des siècles. Comme dit le narrateur, l’absence de téléphone « ce n’est pas pratique » mais leur existence est-elle vraiment indispensable à la notre ?
Et que serait-on prêt à perdre d’autre ? A-t-on besoin des films ? Des montres ? De la TV ? Des ordinateurs ? Des voitures ? Le fait qu’on s’en passait parfaitement avant leur invention les rend elles moins nécessaires à notre vie ?
Avant la découverte du feu, les hommes préhistoriques se sont parfaitement débrouillés sans. Cela signifie-t-il que l’on peut s’en passer pour autant ?
Ça peut paraître extrême comme comparaison mais c’est le fond de l’histoire : qu’est ce qui est important ?
En parallèle de ces choix et de leurs conséquences, le narrateur revient sur son passé et sur les événements qui ont formé l’homme qu’il est aujourd’hui.
Il parait qu’il y a une adaptation ciné de ce livre et que le livre est bien plus léger que le film.
Quand je repense à l’état dans lequel la lecture du livre m’a mise, je ne suis pas sûre d’être capable de regarder le film.
Ce livre m’a poussé à me demander à quoi j’étais capable de renoncer si j’étais forcée de faire des choix.
Et vous ? Est-ce que vous feriez disparaître les chats ?
Moi je sais déjà ce que je ferais !
Un extrait : C’était il y a sept jours.
Bien qu’indisposé par un rhume qui n’en finissait pas de s’aggraver, j’avais continué de distribuer le courrier, comme d’habitude. J’avais de la fièvre, et le côté droit de mon crâne commençait à m’élancer. Tu sais que j’ai horreur des médecins ; j’ai donc préféré m’en remettre aux médicaments en vente livre et ai laissé traîner l’affaire deux semaines durant. Puis j’ai consulté.
Ce n’était pas un rhume.
Mais un cancer du cerveau de stade 4.
Il me restait six mois à vivre au mieux, mais je pouvais tout aussi bien y passer d’ici la fin de la semaine.
Tel était le diagnostic du docteur, pour le moins sinistre.
Il me parla de chimiothérapie et de soins palliatifs…
Plusieurs choix semblaient s’offrir à moi. Mais je n’écoutais plus.
Un souvenir auditif venait de ressusciter du fond de ma mémoire. Quand j’étais petit, on allait à la piscine durant les vacances d’été. Une fois, j’ai sauté dans le grand bassin. Plouf ! Glou, glou, glou. Je coulais.
« Il faut toujours s’échauffer ! »
La voix de maman. Je l’entendais mal du fond de l’eau.
L’interminable séance a pris fin.
Aussitôt que le médecin eut prononcé son dernier mot, j’ai laissé tomber mon sac et me suis dirigé vers la porte en titubant. Sourd aux appels du docteur, je suis sorti du cabinet en hurlant « Aaaaaah ! », ai bousculé les passants, suis tombé, ai roulé, me suis relevé. Puis j’ai couru, les membres agités de soubresauts pitoyables, jusqu’à me retrouver sous un pont où, incapable de faire un pas de plus, je suis tombé à genoux en sanglotant.
Non, je déconne.
Dans ces moments-là, étrangement, on a tendance à rester calme.
Commentaires
Ouh, je ne connaissais pas mais tu me donnes très envie de découvrir ça ! Le livre comme le drama.