Titre original : The circle
Réalisé par : James Ponsoldt
Date de sortie : 12 juillet 2017
Genre : Drame
Pays d’origine : USA
Durée : 1h50
Casting : Emma Watson, Tom Hanks, John Boyega, Karen Gillan, Patton Oswalt…
Résumé : Les Etats-Unis, dans un futur proche. Mae est engagée chez The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de médias sociaux le plus puissant au monde. Pour elle, c'est une opportunité en or ! Tandis qu'elle prend de plus en plus de responsabilités, le fondateur de l'entreprise, Eamon Bailey, l'encourage à participer à une expérience révolutionnaire qui bouscule les limites de la vie privée, de l'éthique et des libertés individuelles. Désormais, les choix que fait Mae dans le cadre de cette expérience impactent l'avenir de ses amis, de ses proches et de l'humanité tout entière…
Mon avis : Quand Mae décroche un boulot au cercle, boite de technologie et médias sociaux, on se dit que tout commence bien pour elle : le travail n’est guère différent que celui qu’elle exerce déjà mais mieux payé et dans des locaux plus grands, plus aérés, plus agréables. Les chefs sont sympas, ouverts, serviables ; elle peut loger sur place, la boîte étant une sorte de ville dans la ville proposant tout le confort : piscine, clubs de sports, bibliothèques, discothèques, soirées, concerts, et elle a une super mutuelle (ce qui, aux USA, reste essentiel à un niveau de vie correct).
Le rêve quoi.
Sauf que le rêve dure environ une demi-heure. Ensuite le rêve commence à devenir flippant avec l’arrivée de deux télétubbies toutes dents dehors s’étonnant que Mae ne soit pas inscrite sur des forums parlant de la maladie de son père, qu’elle ne poste pas chacune de ses activité à la seconde où elle les fait, qu’elle ne soit pas « ouverte » à la communauté. Suit une visite médicale qui aurait sans doute valu un procès à la boite s’ils m’avaient fait le même coup qu’à Mae. Plus on avance dans la découverte du cercle et plus on se demande où on est tombé : ils vont jusqu’à parler de vol quand on ne filme pas une expérience vécue. Le cercle considère comme un droit fondamental de chacun de partager les expériences de tous à l'aide de micro-caméras. Les secrets sont vus comme des mensonges et la vie privée comme de l’égoïsme.
Alors bien sûr, tout n’est pas complètement négatif, et Mae va montrer que le programme peut aider la justice à parvenir à ses fins. Cependant, comme souvent quand il s’agit de réseaux sociaux, il y a des dérives, des dérivent importantes. Comme, déjà aujourd’hui, les gens pensent que le fait d’être cachés derrière un écran leur permet de dire tout et n’importe quoi, du jugement de valeur à l’insulte pure et simple, l’effet de groupe a le même effet dans le cercle. Non seulement les gens vont de plus en plus loin, mais chacun se dédouane de toute responsabilité au prétexte que les autres l’ont fait. Plus personne n’est responsable de rien, n’est coupable de rien, du moment que tout est public. Les victimes sont montrées du doigt car c’est elles qui sont considérées comme coupables d’avoir voulu garder leur intimité secrète. Ce qui, aux yeux de la masse, justifie tout.
Le film, s’il a des défauts, s’il n’est certainement pas à la hauteur du livre (que j’ai hâte de lire), montre clairement la pente glissante sur laquelle nous sommes déjà engagés. Le film alerte sur les dérives du « tout partager » sans pour autant prôner un retour au monde avant les réseaux sociaux. Il rappelle juste qu’il faut réfléchir avant de poster commentaires, vidéos, photos, sur nous-même et a fortiori sur les autres, surtout quand ils ne vous ont rien demandé.