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[Livre] Les dames blanches

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Résumé : Une étrange bulle blanche d’une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte un jour dans une bourgade de l’ouest de la France. Elle attire et capture Léo, trois ans, le fils d’Élodie. D’autres bulles apparaissent, grossissent, et l’humanité échoue à les détruire. Leur activité magnétique de plus en plus importante perturbe les réseaux électriques et numériques, entraînant une régression technologique sans précédent. Seule l’ « absorption » de jeunes enfants semble ralentir leur expansion…La peur de disparaître poussera-t-elle l’humanité à promulguer la loi d’Isaac ? Mais peut-on élever un enfant en sachant qu’il vous sera arraché à ses trois ans ? Camille, qui a elle-même perdu un fils, et son ami Basile, d’origine malienne – ufologue de son état – vont essayer de percer le mystère des dames blanches afin d’éviter le retour à la barbarie.


Auteur : Pierre Bordage

 

Edition : L’Atalante

 

Genre : Science-Fiction

 

Date de parution : 21 Mai 2015

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Ce livre ne fait pas de cadeau à l’humanité. De grosses bulles blanches, indestructibles, apparaissent un peu partout dans le monde. Quelques enfants sont absorbés à l’intérieur des bulles et il n’en faut pas plus à l’ensemble des gouvernements pour décréter qu’il s’agit là d’entités intelligentes et hostiles à l’homme.
Pour autant, bien que grossissant régulièrement, les bulles ne montrent aucune agressivité et ne semblent ne rien faire d’autre que d’absorber les enfants de moins de 4 ans qui s’approchent un peu trop d’elles.
Devant l’impossibilité de détruire les « intruses », devant le nombre grandissant d’enfants « capturés » par les bulles, les gouvernements, sur l’impulsion de l’ONU, décident de les combattre en se servant d’enfants de moins de 4 ans.
C’est d’une logique : les bulles capturent des enfants, donc on leur en donne encore plus…normal.
Au début, personne ou presque ne s’émeut vraiment de ces pratiques car les enfants sacrifiés sont des orphelins, mais, très vite, il n’y a plus d’orphelin dans la bonne tranche d’âge et l’ONU va voter la loi Isaac, recommandant aux pays membres de mettre en place des sanctions très sévères contre ceux qui refusent de s’y plier (clairement, ils incitent les pays à mettre en place la peine de mort).
Qu’est-ce que la loi Isaac, me direz-vous ? C’est tout simplement le sacrifice organisé des enfants en obligeant chaque couple à donner un « Isaac » soit un enfant pour qu’il soit sacrifié. Vous vous doutez bien que cette loi ne va pas passer toute seule ! La population va être divisée entre ceux qui n’ont pas d’enfants et qui ne voient aucun problème à ce que des enfants soient sacrifiés, ceux qui ont des enfants et qui considèrent de « fabriquer un enfant sacrificiel » est un devoir, ceux qui sont haut placés et échappent à cette loi mais qui sont intransigeant sur son application (aux autres, bien sûr) et enfin ceux qui ont bien l’intention de se battre bec et ongles contre cette loi absolument inhumaine.
Ce qui fait le plus peur dans ce livre et que je suis intimement persuadée que les choses se passeraient exactement comme cela. Du début à la fin !
J’ai vraiment aimé ce livre mais il m’a manqué un petit quelque chose pour qu’il passe de « bonne lecture » à « j’ai beaucoup aimé ».
Ce petit quelque chose, ce sont les personnages. Le livre se déroule sur quasiment le temps d’une vie humaine et pour cela, présente de nombreuses ellipses narratives. Il se passe parfois de nombreuses années entre deux chapitres et, personnellement, ça m’a empêchée de m’attacher aux personnages.
Or, pour avoir un coup de cœur, j’ai besoin de m’attacher aux personnages (pas forcément de les aimer, cela dit).

 

Un extrait : Le capitaine de gendarmerie observait la sphère blanche avec le même air réprobateur qu’il aurait considéré un homme ivre au volant : la chose était une anomalie dans l’ordre et l’harmonie censés régner dans ce paysage bucolique des Deux-Sèvres. Le petit peloton de trois hommes et une femme s’était déployé à une dizaine de mètres de ce qu’ils surnommaient avec emphase le phénomène.

« Vous affirmez que cette… boule a avalé votre fils ? »

La moue perplexe du capitaine exaspéra Élodie.

« Vous avez vu comment ça s’est passé ? » insista l’officier.

Le mouvement de tête de la jeune femme décrocha les larmes perlant à ses cils. Le pull irlandais qu’elle avait passé par-dessus son tee-shirt et son pantalon ne suffisait pas à la réchauffer.

« Je suis tombée au moment où il a disparu. Mais, avant, j’ai pu voir cette bulle avaler des buissons et des rochers.

— Pourquoi ne vous a-t-elle pas avalée en ce cas ? »

Elle se fendit d’un long soupir ; elle était tombée sur l’officier de gendarmerie le plus borné de la région.

« Comment voulez-vous que je le sache ? Qu’est-ce que vous attendez pour délivrer Léo ? »

Le capitaine secoua la tête.

« C’est que… on ne sait pas trop ce qu’elle renferme. Il s’agit peut-être d’une arme d’un genre nouveau. Possible qu’elle contienne un gaz toxique, ou une autre saloperie. Il nous faut prendre des précautions. Je dois en référer au préfet.

— Nous perdons du temps, hurla Élodie. Mon fils est là-dedans, chaque seconde compte.

— Elle n’a pas tort, intervint la femme gendarme.

— On ne vous a pas demandé votre avis, Kagalri, rétorqua le capitaine. C’est encore moi qui prends les décisions. »

Il tira son téléphone portable de la poche de sa veste et s’éloigna d’un pas saccadé. La femme gendarme, une brune au teint mat et aux yeux couleur d’ambre, s’approcha d’Élodie.

« Désolée : mon chef est un trouillard, il ne prend aucune initiative sans être couvert par la hiérarchie. »

Élodie hocha la tête. Les larmes, de nouveau, sillonnèrent ses joues.

« J’ai frappé cette bulle avec un objet pointu, murmura-t-elle. Impossible de la percer. »

La femme gendarme contempla la sphère pendant quelques secondes en se mordant la lèvre inférieure, la main droite enroulée autour de la crosse de son pistolet en partie dégainé.

« Il y a forcément un moyen de déchirer cette espèce de champignon géant. »

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

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