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[Livre] 13 ½

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Résumé : 13 1/2 : un juge, douze jurés et même pas une moitié de chance...

Minnesota, 1968. Quand Dylan, onze ans, se réveille dans sa maison couvert de sang, il ne se souvient de rien. Pourtant, tout prouve qu'il vient de massacrer ses parents et sa petite sœur à la hache. Seul survivant : Richard, son frère aîné. Dylan est désormais le célèbre "petit Boucher".

La Nouvelle-Orléans, 2007. Dans une petite ville dévastée par l'Ouragan Katrina vivent sous le même toit deux frères, Marshall et Danny... en réalité Richard et Dylan. Nouveau départ, nouvelle identité, mais qui est qui ? Lorsque Marshall rencontre Polly, mère de deux filles, c'est le coup de foudre. Mais en entrant dans la vie des deux hommes, Polly vient de se jeter avec ses enfants dans la gueule du loup.


Auteur : Nevada Barr

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2010

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : Dès le premier chapitre on se doute de ce qu’il s’est réellement passé dans la maison de Dylan et Richard. Mais ce que j’ai trouvé intéressant, c’est la psychologie des personnages. Au final on se fiche un peu de savoir qui, de Dylan ou Richard est un meurtrier. Ce qui est fascinant c’est la manière dont chacun des deux va vivre cette partie de leur vie puis la suite.
Pendant une partie du roman on se demande qui est qui. Comme les garçons ont changé d’identité et sont devenus Marshall et Danny, j’ai envisagé plusieurs hypothèses. Deux en fait, basées toutes les deux sur le fait que Danny semble ouvertement hostile à l’idée que Marshall épouse Polly.
Ma première hypothèse était que Marshall était le tueur de la famille et que Danny ne voulait pas que Polly entre dans la famille sachant de quoi son frère est capable.
Ma seconde hypothèse était que Danny était le tueur et ne voulait pas que Marshall se marie de peur de perdre l’ascendant qu’il avait sur lui.
Vous remarquerez que dans mes hypothèses je n’ai pas relié les anciens noms aux nouveaux.
Même si très vite, j’ai compris qui était le tueur, j’avais du coup quand même un doute sur l’identité réelle de Marshall et Danny et surtout, je ne voyais pas qu’elles étaient les motivations du tueur. J’avais bien quelques idées (mais je me suis royalement plantée !). Quand est venu le temps des révélations, j’avais bien raison sur certains points mais il y a des choses que je n’avais pas du tout vu venir.
J’ai passé tout mon temps de lecture dans une certaine tension comme quand on connait le coupable au début du livre et qu’on aimerait crier aux inspecteurs ou à l’entourage qu’ils se font mener en bateau.
J’ai trouvé dommage que ce livre s’attire de mauvaises critiques au seul motif que sa construction est différente des thrillers habituels : « meurtre – recherche du suspect – découverte du coupable ».
J’ai trouvé qu’au contraire, bouleverser un peu l’ordre de lecture, en permettant au lecteur de se douter dès le début de l’identité du tueur, était très intéressant et permettait d’avoir un tout autre rapport avec l’histoire.
Un thriller que j’ai vraiment apprécié.

 

Un extrait : Richard était grièvement blessé. Il le savait, avec cette atroce certitude que l’on ressent à la seconde où l’on comprend que c’est la dernière erreur que l’on commettra sur terre, quand l’horreur dure une éternité avant que votre corps s’écrase sur les rochers en contrebas.
Une lueur effrayante se faufilait à travers la tempête de neige, l’orange éclatant des lampadaires avalé et recraché par dix milliards de facettes verglacées : le ciel, le sol, les branches d’arbres, l’air. Les pièces de la maison étaient orange, le monde entier pareil à l’intérieur d’une citrouille d’Halloween.
Dans cette lumière incandescente, Richard n’arrivait pas à déterminer quelle quantité de sang il perdait. Beaucoup. Beaucoup trop. Il le sentait jaillir en petites giclées contre la paume de sa main. L’espace d’une seconde étourdissante, il eut la sensation que le sang pénétrait en lui en une vague nocturne et s’écoulait de ses veines en un étang, un lac, une étendue d’eau sans cesse grandissante.
Son petit frère était étendu en travers du lit où il était tombé. Sur le pyjama de Dylan, les cow-boys et les indiens étaient noyés d’un rouge écarlate, une guerre de flanelle avait eu lieu. Du sans imprégnait le drap contre la joue droite du visage de Dylan.
Il semblait mort.
« Dyl ? » Richard essaya de crier, mais il n’eut que la force de murmurer. « Dylan, t’avise pas de mourir. » Richard se mit à pleurer, puis s’interrompit. Il prit une profonde inspiration et essaya de nouveau, « Dylan si t’es réveillé, appelle les secours, la police. »
Son frère ne bougea pas.
Pour l’avoir appris chez les scouts et à la télé, Richard savait que s’il retirait sa main de la blessure ouverte sur l’intérieur de sa cuisse, il mourrait d’hémorragie.
Pendant un battement de cœur ou deux, il envisagea de céder, de lâcher prise et de regarder sa vie jaillir de son corps. Elle paraissait si pressée de le quitter, et il y avait eu un tel carnage, pourquoi ne pas abandonner, se laisser aller au néant ?
Dylan gémit doucement. Malgré l’aspect étouffant de ses rêveries morbides, dans le silence total d’une nuit enneigée, le son grinça à plein volume dans les oreilles de Richard. Il ne l’avait pas tué – son frère était vivant.
Le rêve s’évapora ; le néant cessa de l’attirer. Soudain, Rich voulut vivre. « Frangin », murmura-t-il. Les paupières de Dylan frémirent. Richard aperçut l’éclair blanc de son orbite, éclatant au milieu du masque d’un rouge séché. « Réveille-toi, petit frère. S’il te plait. »
A l’aide de sa main et de sa jambe intacte, son autre paume pressée contre sa blessure, Richard essaya de se traîner à travers la chambre. Le tissu et le sang le clouaient au parquet. Centimètre par centimètre – deux, sept, dix – il avança vers Dylan. L’effort était si intense qu’il n’y avait plus de place pour ses pensées.

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

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