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  • [Livre] Les quatre gars

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

     

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    Résumé : On est quatre. Tout le monde nous surnomme "la famille dégâts" vu qu'on est que des gars... Il y a mon papi, mon père, mon frère Yves et moi, 9 ans, Louis. On vit à Noirmoutier - on récolte du sel. La mer nous nourrit, nous apaise, nous éblouit. Chez nous, ça ne parle pas, ça rit peu. Il faut dire que les femmes sont parties ; depuis, papa vit comme un ours, papi parle au fantôme de mamie et Yves est accro à la drague et à la muscu.
    Et moi ? Ben, moi, j'aimerais croire que cette vie, on peut faire mieux que "presque" la vivre.

     

    Auteur : Claire Renaud

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 Janvier 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé la famille Fradet, surnommés la famille Dégâts, aussi bien parce qu’ils sont 4 mecs que pour les catastrophes que chacune de leurs actions déclenche, sauf le père. J’ai eu une véritable aversion pour cet homme qui impose sa mauvaise humeur et sa violence aussi bien à sa famille qu’à leur entourage. A un moment du livre, sans donner de détail, il reproche à son père de s’être effondré plusieurs mois à la mort de sa femme. J’ai eu envie d’entrer dans le livre pour lui flanquer des coups de battes ! Parce que d’une part, le grand-père a perdu sa femme, elle est morte, ce qui n’a aucune commune mesure avec une nana qui s’est barrée parce que la vie sur la presqu’île lui était devenu insupportable (et qui a abandonné sans sourciller ses enfants, ce qui, pou moi, démontre qu’elle ne vaut pas les larmes qu’on verse pour elle), ensuite quand la mamie est morte, le grand-père n’était pas responsable de son fils, alors que le père a deux enfants qui n’ont plus qu’un seul parent présent (et heureusement pour eux que le grand-père est là, parce que s’ils devaient compter sur le père…), et enfin, et surtout, le grand-père s’est effondré quelques mois ce qui n’est pas très long en terme de deuil, alors que le père impose son attitude à tous depuis 5 ans ! Au point que son fils de 9 ans se rappelle à peine avoir eu un père aimant et attentionné.
    En revanche, j’ai adoré le grand-père, Pierre, qui tient la famille à bout de bras, calme le jeu mais se rebiffe quand même quand son fils, Jean, va trop loin.
    Yves est un ado, donc parfois un peu lourd, mais on sent qu’il a un bon fond et la passion qu’il développe pour le théâtre est touchante. Il est tout en excès, dans ses bons comme dans ses mauvais côtés.
    Enfin il y a Louis, 9 ans presque 30. Parfois on oublie son âge tant il paraît mature, mais avec l’abandon de sa mère et l’attitude de son père, il est évident qu’il a grandit plus vite qu’il n’aurait dû.
    Il m’a beaucoup fait rire quand il se moque gentiment des prénoms de ses copains, Jules et Denis, en disant qu’ils ont des prénoms de vieux alors que lui-même se prénomme Louis-Marie.
    J’ai aimé découvrir leur vie à tous, entre bêtises et pêche à la palourde plus ou moins réglementaire, entre marché et pêche à la ligne…
    Et puis, il y a Mme Mariette, la maîtresse de Louis, qui semble ne pas être indifférente au charme rustique du père t qui pourrait bien chambouler la vie de la famille Dégâts.
    J’ai adoré l’écriture de Claire Renaud. Pour avoir lu, juste avant celui-ci, un livre destiné à des enfants de 8 ans, je peux dire qu’elle sait parfaitement s’adapter à son public.
    Les quatre gars est un livre bourré d’humour et de tendresse sans verser dans le larmoyant ou la comédie. Tout est super bien dosé pour nous offrir une excellente lecture. Si avec ça les ados n’ont pas envie de lire, on ne peut plus rien pour eux !

     

    Un extrait : - Il parait que vous mettez des pétards dans les cabines de la plage des Dames ?
    Je ne dis toujours rien. Pourtant ça me brûle : ce ne sont pas des pétards mais des mammouths. C’est beaucoup plus impressionnant, auditivement parlant.
    - Vous ne savez pas que c’est extrêmement dangereux ?! Qu’on peut blesser quelqu’un ? Lui faire perdre un œil ?
    Le père de Denis, en embuscade derrière Papi, opine du chef. Alors je décide de dégainer la carte de l’humour – Papi m’a toujours dit que l’humour permettait de se sortir de pas mal de situations difficiles.
    - On voulait juste qu’il sorte tout nu comme un ver… Comme ça, on l’aurait mis au bout d’un hameçon et on aurait pêché avec !
    Raté : au lieu de rire, Papi plante ses poings sur ses anches, l’air encore plus furieux.
    - Ah, parce qu’en plus ça veut faire le malin ?! Allez, filez dans la voiture, je ne veux plus vous entendre ! Jules, tu viens avec nous, je te dépose chez tes parents.
    Ben mince ! Ma blague a fait plouf. La situation ne s’est pas simplifiée, bien au contraire…
    Le père de Denis hoche la tête quand je passe devant lui : Qu’est ce qu’on va faire d’un asticot pareil, semble-t-il dire.

    On s’installe dans la camionnette, à l’avant. Papi nous rejoint en tempêtant :
    - Vous me bouclez vos ceintures, ça suffit les conneries pour aujourd’hui !
    Il claque la portière derrière lui.
    - En plus, on est entourés de flics, le PV est quasiment déjà sous nos essuie-glaces ! Et ce n’est pas comme si cette voiture avait passé le contrôle technique !
    La camionnette démarre, après plusieurs soubresauts. Elle « crachote », comme dit Papi d’habitude – sauf que là, Papi ne dit rien.
    On se sent un peu piteux. Et quand Papa va l’apprendre, piteux ne sera plus le bon mot… Papi dépose Jules chez lui, au cabinet médical, dans un silence de cathédrale.
    Après le rond-point juste avant la maison, il se met à marmonner, en regardant bien la route devant lui :
    - Je vous ai vus depuis le ponton. Qu’est ce que c’est que cette méthode ?! Faut attendre au moins trois minutes une fois que le type est entré dans la cabine avant de lancer le pétard ! Et mettez-moi de la cire sur la mèche, bande de bleus : là, ça prendra à tous les coups ! On s’appelle la famille dégâts, je vous rappelle… On a une réputation à tenir !
    J’ai presque envie de l’embrasser : son kiss the cook reprend tout son sens. Nous descendons de la camionnette, plus légers.
    Dans la maison, la bonne odeur de soupe de poissons qui nous happe finit de nous réchauffer le cœur.

     

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