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[Livre] Les 76 jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie – T02 – Un procès en infamie

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Résumé : Ce deuxième épisode palpitant des Soixante-Seize Jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie raconte le combat acharné de ceux qui tentèrent l'impossible pour délivrer Marie-Antoinette de sa captivité et le  procès de la Reine.

 

Auteur : Paul Belaiche-Daninos

 

Edition : Actes Sud

 

Genre : Historique

 

Date de parution : 4 octobre 2006

 

Prix moyen : 24€

 

Mon avis : Dans ce second tome, toujours aussi documenté, l’auteur nous raconte les différents complots qui ont été organisés en vain pour tenter de sauver la reine. Pendant que ses partisans se démenaient pour la soustraire à ses bourreaux, ces derniers se hâtaient de préparer son procès de peur que la Reine, très malade et affaiblie tant par ses hémorragies que par ses conditions déplorables de détention, ne meurent de mort naturelle sans qu’ils ne puissent l’exhiber sur la place publique.
A partir des bribes des minutes du procès, dont on sait, par divers témoignages, que le greffier n’a rapporté que de manière tronquée, évitant de noter tout ce qui était favorable à la reine, l’auteur a reconstitué le déroulé de celui-ci. En fait de procès, on a droit à une mascarade où des « témoins » achetés par Fouquier-Tinville viennent parler de faits auxquels ils n’ont pas assistés. La réponse la plus courante de ces témoins aux objections des avocats de la reine est : « tout le monde le sait ».
D’ailleurs, ces avocats, commis d’office, ont réellement défendu la reine, comme la constitution les y oblige, et, pour leur peine, ils se sont vus notifier leur mandat d’arrestation en pleine audience, un peu avant leur plaidoirie. Si ce n’est pas là une tentative d’intimidation pour les forcer à bâcler cette plaidoirie qu’ils n’ont qu’une dizaine d’heures pour la préparer.
De même la défense n’a eu que 24h pour préparer le procès. La reine a écrit une lettre pour demander un délai de 3 jours supplémentaires pour ses avocats. Cette lettre, avec d’autres écrits de la Reine et entre autres sont testament moral, adressé à Madame Elizabeth, furent retrouvés sous le matelas de Robespierre sa chute. Sans doute ne voulait-il prendre le risque de voir la requête acceptée par l’Assemblée. Le dossier étant vide, il était important que les avocats n’aient pas le temps de préparer une défense étayée de preuves à décharge.
A la fin du livre, sur plus de 100 pages, l’auteur nous liste les acteurs du drame. Une grande majorité d’entre eux sont des victimes innocentes, guillotinés, ou devrai-je dire assassinés, à cause de leur nom ou parce qu’ils désapprouvaient le nouveau régime.
Il reste un livre, du même auteur, pour refermer cette page sombre de l’histoire. L’auteur le cite plusieurs fois au cours du livre sous le titre : la vengeance du Baron de Batz. Après quelques recherches, il semble qu’il soit sorti sous le titre : La Révolution fracassée : la Justice du baron de Batz. Je ne l’ai pas encore. Je le place dans ma liste de livres à acheter au plus vite !

 

Un extrait : - Examinons, s’il te plait, les accusations de politique intérieure.
- C’est ça, c’est ça… Examinons d’abord les accusations de politique intérieure.
- D’abord l’aspect financier, il est important. N’oublions pas que sans la banqueroute du tyran, il n’y aurait jamais eu de Révolution.
- J’énumère tes accusations : tu prétends qu’Antoinette a dilapidé les finances de la France avec Calonne, mais tout le monde sait qu’elle détestait Calonne. C’est même elle qui l’a chassé… Alors qu’est-ce que Calonne vient faire ici ? Voudrais-tu par hasard donner des verges à la défense pour nous fouetter ?
- Calonne est une ordure ! On la charge avec Calonne !

- Aurais-tu l’intention de citer dans ce procès toutes les ordures de l’Ancien Régime ?

- En tout cas, certainement ceux avec lesquels elle a trahi.
- Je pressens déjà que nous allons nous noyer… Revenons sur l’aspect financier : à part le Grand Livre, avons-nous des pièces comptables pour évaluer les sommes gaspillées sous Turgot, Calonne, Necker et Brienne ? C’est là l’important.
- T’occupe ! dit Fouquier en balayant la question d’un revers de main.
- As-tu des pièces comptables, oui ou non ?
- Je n’en ai pas.
- Je m’en doutais – il feuillette quelques fois. Ailleurs, tu affirmes sans aucun justificatif qu’elle a fait passer des millions à son frère l’Empereur d’Autriche.
- Exact, son frère est une ordure !
- Les preuves de ces transferts ?
- On ne les retrouve plus.
- Un peu plus loin, tu affirmes qu’elle aurait dépensé des millions pour faire Trianon.
- La garce !
Fouquier, de plus en plus éméché, remplit son verre.
- Nous n’avons aucune pièce comptable, aucune facture, pas un papier. Rien ! Je te rappelle, au cas où tu l’aurais oublié, que Trianon a été construit par la Pompadour. Cela, tout le monde le sait.
- T’occupe, te dis-je ! On garde Trianon dans les chefs d’accusation. Le peuple croit que c’est elle.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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