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[Livre] Chuuut !

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Résumé : «On se tait, on se tient.» Telle est la devise des Saint Junien. L'arrivée de Nils, «l'enfant prodigue» que personne n'attendait, va faire voler en éclats l'unité de cette famille en apparence si parfaite...

 

Auteur : Janine Boissard

 

Edition : Pocket

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 07 mars 2013

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : Chuuut ! est le premier livre de Janine Boissard que je lis, et pourtant la dame est prolifique. Difficile de classer ce livre dans une catégorie : un peu polar, quoi qu’il n’y ait pas d’enquête à proprement parler, un peu romance, mais très peu, un peu saga familiale mais en un seul tome… le mélange de genre ne perturbe pas le lecteur, bien au contraire. Il donne au texte de multiples facettes, montrant que tout n’est pas noir ou blanc : le côté polar cherche le coupable mais le côté saga familiale hésite à le chercher au risque de faire exploser la famille…
Dès le début, enfin dès ce qu’on va appeler le drame pour éviter de trop en dévoiler, on sait que Nils est innocent. Tout simplement parce qu’on était avec lui et que l’écriture n’est pas faite pour tromper le lecteur. Pas de moment caché que le lecteur n’a pas pu voir, donc. Nils est innocent. C’est un fait.
Très vite après qu’il soit accusé (à tort donc) on sait, enfin on devine ce qu’il a pu se passer. Là aussi pas de piège : tout est logique.
Ce qui l’est moins, c’est l’attitude de la famille dans cette affaire et même avant.
Il y a deux camps : d’un côté le grand-père, droit fier, mais doté d’un grand cœur et sachant remettre en question ses actions passé, la grand-mère, à l’image de son époux, la plus jeune de ses trois fille, Hermine avec son mari, ses enfants et une de ses nièces.
De l’autre le reste de la famille. Qui voit d’un mauvais œil arriver ce nouveau venu, Nils, fils de la sœur perdu, enfuie, qui a « mal tournée » qu’on juge sans jamais essayer de comprendre. Dans ce clan-là, on a peur surtout, j’ai l’impression, de voir son héritage diminuer.
Tout le livre oscille entre deux impératifs : prouver l’innocence de Nils en confondant le vrai coupable et préserver la famille et surtout ce grand-père au grand cœur à qui personne ne veut briser le cœur. Les deux sont incompatibles ? Peut-être.
Ce qui nous tient en haleine dans ce livre, ce n’est pas tant le mystère (oui, il y en a une petite part), ce sont les sentiments qui animent les personnages.
J’ai beaucoup aimé Nils et ses grands-parents, qui ne les aimerait pas, tout comme Hermine et son mari. Philippine m’a parfois agacée, dès son plus jeune âge on sent la journaliste qu’elle aspire à être, friande de vérité mais parfois un peu trop centrée sur cet objectif en écartant d’un haussement d’épaule les dommages collatéraux.
Fine, plus douce, est plus effacée, parfois peut être un peu trop. L’avocate est quelqu’un d’exceptionnel qui a su écouter son client et ses désirs comme ses problèmes de conscience.

Je suis arrivée à la fin, sûre d’avoir tout compris sur ce qu’il s’était passé. Et puis non. Malgré le fait que l’on sache beaucoup de choses dès le début, l’auteur a sur nous garder un élément de surprise.
Ce livre a été un coup de cœur !

 

Un extrait : Je viens d'avoir quatorze ans et voilà longtemps que les « chut » ont dévoilé leurs secrets.

« Fille perdue », ça veut dire que tante Roselyne s'est laissé séduire par un maquereau qui l'a emmenée à l'étranger où elle vend son corps sur le trottoir. Le maquereau s'appelle Werner.

La maladie d'Alexander s'appelle l'autisme et il ne guérira jamais.

Tante Monique a tout essayé, les psys, une école spécialisée et des leçons particulières, c'est cuit. Attention, il n'est pas idiot ! Il connaît un certain nombre de mots même s'il les mélange, et il sait plutôt bien compter, mais il vit dans une prison qu'il s'est fabriquée pour se protéger des dangers de l'extérieur. L'endroit où il se sent le mieux, c'est sa chambre : sa forteresse où tout doit être rangé dans un ordre parfait. Même tante Monique n'a pas le droit de bouger ses affaires quand elle fait le ménage. Elle profite des promenades pour aérer, mais quand il rentre, il flaire l'air nouveau, alors il se méfie et vérifie que rien n'a changé de place. Parfois, il se parle à lui-même avec des voix différentes. Il a des crises d'angoisse et des moments de violence dont on ignore la cause, c'est dans son cerveau. Maman craint que tante Monique ne finisse par devenir folle ; à mon avis et à celui de Philippine, c'est bien parti pour.

En tout cas, plus personne n'a besoin de nous dire « chut ». Nous avons compris qu'il s'agissait de secrets de famille qui ne devaient sous aucun prétexte passer la grille du château.

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