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[Livre] Moby Dick

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Résumé : Attiré par la mer et le large, Ishmaël (en), le narrateur, décide de partir à la chasse à la baleine. Il embarque sur le Péquod (en), baleinier commandé par le capitaine Achab. Ismaël se rend vite compte que le bateau ne chasse pas uniquement pour alimenter le marché de la baleine. Achab recherche Moby Dick, un cachalot blanc particulièrement féroce et d'une taille impressionnante, qui lui a arraché une jambe par le passé. Achab emmène son équipage dans un voyage autour du monde à la poursuite du cachalot dont il a juré de se venger.

 

Auteur : Herman Melville

 

Edition : Ferni

 

Genre : Classique étranger

 

Date de parution : 1978 (traduction partielle)

 

Prix moyen : 10€ (d’occasion)

 

Mon avis : La version que je possède est une traduction partielle de 1978, expurgée de toutes les descriptions et longueurs que l’on reproche souvent à se livre à l’origine de près de 1000 pages et 135 chapitres (dans la version partielle que j’ai, il y a 287p et 21 chapitres, sans pour autant  qu’on ait une sensation de manque).
Je ne regrette pas que cette version ait supprimé tous les passages sur l’étude des baleines, sur la chasse, sur les diverses utilisations qui sont faites de la viande de baleine… Ce sont des informations qui sont certainement intéressantes, mais qui ont plus leur place dans un traité que dans un roman. Pour le peu qui a été conservé dans la version que j’ai lu, j’ai trouvé que ça coupait le rythme de l’histoire et après coup, c’était difficile de se remettre dedans.
Il faut dire que la lecture est assez difficile : il y a peu de dialogues, les personnages ne sont guère attachants. Le seul qui aurait pu l’être est Queequeg mais il n’est pas assez développé pour qu’on puisse vraiment avoir de l’empathie pour lui.
La narration est assez monotone, Ismaël décrivant tout ce qu’il fais presque geste par geste (disons qu’après trois pages où il ne fait que décrire la vie sur la baleinière, on commence à comprendre la situation…).
Achab est détestable, il se fiche complètement des autres, que ce soit ses hommes ou ceux que sa baleinière croise sur sa route. Pendant une grande partie du roman, on se demande même si la baleine blanche ne serait pas qu’une élucubration de son esprit malade (même si on sait bien que non). Son obsession à tuer la baleine blanche serait peut être moins malsaine s’il ne prêtait pas à la bête une préméditation dans ses attaques qui ne sont que des réactions normales d’un animal traqué, blessé et effrayé. Achab se place en victime en oubliant un peu vite que c’est lui l’agresseur, et non la baleine.
Mais qui est le plus coupable dans cette histoire ? Le capitaine Achab et sa folie ? Ou ses second, qui bien conscient que l’homme a non seulement perdu l’esprit mais agit en totale contradiction avec les ordres donnés par les propriétaires du bateau, le laisse faire, par pure lâcheté, alors que même Achab admet qu’ils auraient le droit pour eux.
De plus alors que le résumé et le sujet du livre promettent de l’action et de l’aventure, on en a finalement très peu : seulement pendant les 2 ou 3 chasses auxquelles on assiste. Tout le reste est lent, très lent.
La fin est attendue, il n’y a aucune surprise et elle est trop rapide par rapport à la longueur du roman (même dans cette version abrégée). Quant à l’épilogue, il est si bref qu’on en garde un sentiment de manque, d’inachevé. On aurait presque préféré qu’il n’y en ait pas.

Un extrait : Appelez-moi Ismaël, si vous voulez. Il y a quelques années – à quoi bon préciser davantage ? – n’ayant plus d’argent en poche, ou si peu, et rien à faire à terre, je décidai de naviguer encore et de revoir les grands espaces liquides du globe. C’est ma façon de chasse le spleen et de purifier le sang. Quand je sens ma bouche prendre un pli amer, quand un Novembre triste et bruineux s’installe en mon âme, quand je me surprends arrêté devant les magasins de Pompes Funèbres et suivant tous les enterrements que je rencontre, c’est qu’il est grand temps pour moi de lever l’ancre. Mais n’allez pas croire que j’embarque comme passager, car pour être passager, il faut avoir une bourse et une bourse n’est qu’un chiffon si elle est vide. Non, quand je vais en mer c’est comme simple matelot. Mais pourquoi, après avoir plusieurs fois pris l’air du large en m’engageant dans la Marine marchande, ne suis-je mis dans la tête d’aller pêcher la baleine ? Maintenant que toutes les circonstances me reviennent, je crois comprendre un peu quels motifs m’ont poussé à jouer ce rôle. En premier, venait l’image fabuleuse de la grande baleine elle-même. Ce monstre formidable et mystérieux, les océans lointains et sauvages où il roulait sa masse semblable à une île, et les périls indescriptibles qu’il représentait, tout cela piquait au vif ma curiosité. Pour un autre, tout ceci n’aurait peut-être pas d’attrait, mais moi je brûle sans cesse de découvrir les choses lointaines. J’aime naviguer sur les mers interdites et débarquer sur les rivages redoutables. Pour toutes ces raisons, la pêche à la baleine était la bienvenue.

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