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[Livre] Syrli - T01

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Résumé : Dans un monde normal, Syrli pourrait être une jeune fille comme les autres. Aller au lycée. Tomber amoureuse. Se disputer avec ses parents… Mais Syrli ne vit pas dans ce monde-là. Son monde est en lambeaux, l’humanité ne tient qu’à un fil. Une seule ville a réchappé de la destruction, protégée du chaos extérieur par une barrière d’énergie. Pour fonctionner, elle est alimentée par l’énergie vitale dégagée par certains adolescents aux pouvoirs particuliers : les renouvelables. Syrli serait des leurs, mais refuse d’être réduite à une simple batterie humaine. Une seule issue : la fuite.

 

Auteur : Meagan Spooner

 

Edition : Milan Jeunesse

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 16 Janvier 2013

 

Prix moyen : 11€

 

Mon avis : Il y a longtemps que cette dystopie attendait dans ma PAL. Le fait que le 3ème tome ne soit pas traduit et ne le sera pas (cela a été confirmé par les éditions Milan, encore une fois, saluons le professionnalisme de cette maison d’édition qui ne fait pas traduire le troisième tome d’une trilogie…Super respect pour les lecteurs…) m’avait clairement freiné. Et puis bon, la curiosité l’a emportée (éventuellement j’essaierais de lire le troisième tome en anglais…j’ai bien dis éventuellement !). La curiosité et aussi une consigne dans un challenge : choisir un livre par sa couverture. Et il faut bien dire que la couverture de Syrli est superbe (même si je ne m’attache pas vraiment à ce genre de détails).
L’écriture de Meagan Spooner est agréable. J’ai beaucoup aimé l’univers qu’elle a créé même si, au début j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver. En effet, on nous parle de réajustement, de collecte, de pixies…comme si on était supposé savoir ce que c’était, et ce n’est qu’au fil des pages que l’on découvre peu à peu ce qu’il en est.
C’est un univers très riche et on a vraiment l’impression d’en apprendre quasiment à chaque page. Il faut dire que l’on suit l’histoire du point de vue de Syrli et que, étant donné que des choses aussi familières pour nous que la pluie ou le ciel, sont d’immenses découvertes pour nous, on voit tout sous un jour nouveau.
Concernant les personnages, j’aime beaucoup Syrli parce que ce n’est pas vraiment une héroïne : elle se plante, elle tâtonne, elle n’est pas toujours très douée…ce n’est même pas le courage qui la pousse à poursuivre sa route, mais la peur. J’ai un peu regretté qu’on n’explore pas un peu plus les personnages secondaires. A part Oren, ils passent de manière si superficielle dans la vie de Syrli qu’on n’a pas vraiment le temps de les apprécier ou non.
Autant pour l’un d’entre eux, j’ai vu clair en lui dès le début, autant les révélations vers la fin du tome sur Oren m’ont vraiment laissée sur le …hmmm, m’ont vraiment surprise. Sérieux je ne m’attendais pas à ça, mais en même temps, je me suis traitée de quiche, de tanche et de cruchon en bois parce qu’il y avait une centaine d’indice, au moins, qui pointait dans cette direction. Mais pour ma défense, Syrli non plus n’a rien vu venir (oui c’est un personnage, et alors ?).
Nixe aussi est un personnage particulier parce qu’il n’est pas à proprement parlé vivant et il est difficile de savoir s’il ressent de vrais sentiments ou s’il ne répond qu’à une programmation. Même après la fin du tome, j’ai encore du mal à le cerner.
J’ai trouvé que la fin était un peu rapide, j’aurais aimé plus de détails, plus de « lenteur », de descriptions dans l’action (oui je sais, d’habitude c’est le contraire). Là j’ai eu l’impression que tout était fini sans qu’on sache vraiment ce qu’il s’était passé.
Je suis quand même impatiente de lire le tome 2 dont le résumé est prometteur.

Un extrait : La trappe s’ouvrait dans le local du concierge. Après l’avoir refermée soigneusement derrière moi, je dirigeai mon attention sur la porte : fermée à clé, comme toujours. Mais Basil m’avait appris quoi faire dans ces cas-là. J’avais maintenant plusieurs années de pratique. Saisir la poignée, tirer, et donner un coup de hanche dans le panneau en laminé.

Clic ! Les tambours de la serrure se mirent en place.

La porte s’ouvrit sans résistance, et je me faufilai dans l’école.

Même si j’avais fait ça chaque jour de la Collecte depuis les cinq dernières années, en priant pour être la prochaine à figurer sur la liste, voir mon école déserte et sombre me donnait toujours froid dans le dos. Je descendis le couloir plongé dans la pénombre. Mes pieds se décollaient du sol avec un bruit de succion, laissant des empreintes humides sur le carrelage immaculé. Quel que soit le groupe que j’avais entendu en bas, j’étais arrivée la première. J’en éprouvai une étrange fierté. Basil m’avait bien formée.

Le bureau du directeur se trouvait juste après les salles de classe. Son mécanisme de verrouillage souffrait du même défaut que celui du local du concierge, et après un clic sonore, je me faufilai à l’intérieur. Le petit matin s’infiltrait par les fenêtres et jetait une clarté diffuse sur le mobilier.

Une chemise en cuir traînait sur le bureau. Tout le reste disparut tout à coup ; la pièce parut se rétrécir. Le sang grondait à mes oreilles. Rien ne comptait plus sinon le contenu de cette chemise – mon billet de sortie.

Je savais que cette fois, mon nom serait inscrit sur le papier. C’était obligé. Obligé. Comme si mon regard avait pu transpercer le cuir et voir les lettres imprimées, nettes et claires. Ainsley, Syrli.

J’avais les mains tremblantes en soulevant la chemise. Mes doigts mouillés allaient laisser des traces sur le cuir et sur le papier mais je m’en fichais. Ma vue se brouillait. Les lettres, pourtant inscrites en bon ordre, se confondaient devant moi en un charabia incompréhensible jusqu’à ce que je me force à les déchiffrer.

Baker, Zekiel, lus-je, les oreilles bourdonnantes. Dalton, Margaret. Kennedy, Tam. Smithson, James.

Je ne m’étais pas rendu compte que les noms étaient classés par ordre alphabétique. J’aurais dû comprendre dès le premier. Je les relus deux fois. Je retournai la feuille, mais le verso était vierge. Vide.

Quelques gouttes tombèrent sur le papier, formant des taches translucides qui diluaient les noms. Un bref instant, je me demandai avec détachement si je ne me serais pas mise à pleurer. Puis je compris que cette eau gouttait de mes cheveux.

Quand je repris mon sang-froid, je remarquai un bruit dans le calme presque surnaturel de l’école déserte. D’abord léger, comme le ronronnement de mon propre sang contre mes tympans. Puis je reconnus ce bourdonnement, presque mécanique, qui augmentait et diminuait de manière régulière. Je perdis un temps précieux à l’écouter, n’en croyant pas mes oreilles.

Des pixies.

 

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