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[Livre] U4 Jules

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Résumé : Jules, Koridwen, Yannis et Stéphane ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 90 % de la population mondiale. Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.
"Je m'appelle Jules. Je vis à Paris. La ville que j'observe du haut de mon cinquième étage n'est plus la mienne. J'ai recueilli une petite fille, elle s'appelle Alicia, je ne sais pas quel âge elle a ni pourquoi elle a survécu. C'est pour elle que j'irai au rendez-vous. Parce qu'il nous reste peut-être une dernière chance de sauver le monde."

 

Auteur : Carole Trebor

 

Edition : Nathan Syros

 

Genre : Young adult

 

Date de parution : 27 août 2015

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : J’ai l’impression que Jules a tendance à se déprécier. Peut être à force d’entendre les critiques de son entourage sur son addiction au jeu vidéo WOT. Bien sûr, en temps normal, ces critiques n’auraient pas eu d’incidence, à part convaincre le jeune homme de se décoller un peu de son écran, mais dans le monde apocalyptique qui est le sien maintenant que le virus U4 a fait ses ravages, Jules les perçoit différemment et plus négativement qu’elles n’ont du être formulées.
Je ne sais pas trop à quoi joue l’armée. Au départ on peut se dire qu’ils cherchent juste à organiser les choses pour éviter une panique des survivants. Mais j’ai le sentiment qu’il y a plus. On est dans un pays où 90% de la population a été décimée, il ne reste que des militaires (qui ont dû pouvoir se protéger avec des équipements spécialisés) et des ados qui semblent mystérieusement immunisés contre le virus, et on a de plus en plus le sentiment que les militaires cachent quelque chose. Et c’est très énervant de les voir utiliser la force pour « prendre les choses en main » car ils ne se contentent pas d’organiser : ils exécutent, ils exploitent (ils font travailler les ados dans les rues), bref ils instaurent une vraie dictature, n’hésitant pas à monter les ados les uns contre les autres grâce à des avis de recherche pour des crimes montés de toutes pièces.
J’ai vraiment du mal à comprendre leur attitude !
Du coté des ados, on a bien sûr les délinquants qui tentent de profiter de la catastrophe, mais même pour ceux qui ne sont pas de « mauvais garçons », j’ai de sérieuses réserves. Je trouve que Jérôme et Vincent se prennent un peu trop pour des caïds. Ils exercent le contrôle sur leur communauté, comme s’ils étaient les nouveaux dirigeants du pays. Jérôme a d’ailleurs de plus en plus tendance à ordonner sans état d’âme la mise à mort de ceux qu’il considère comme des ennemis. Et Vincent porte bien son surnom : « le soldat », il obéit à son chef sans trop se poser de questions, n’hésitant pas à mettre ses copains en danger pour arriver à ses fins (même s’il pense toujours maîtriser la situation). Mais je ne crois pas qu’il agisse dans de mauvaises intentions, je pense qu’il s’est donné de trop grandes responsabilités et qu’il ne délègue pas pour que personne n’ait à porter le poids moral des décisions qu’il prend.
Je me demande qui ou ce qui se cache réellement derrière Kronos parce que je trouve quand même aberrant qu’autant d’adolescents aient cru les yeux fermés à la possibilité de remonter dans le temps. Personnellement j’ai des doutes, je n’ai pas l’impression qu’on soit dans la fantasy, alors j’ai du mal à imaginer qu’on bascule comme ça dans une éventuelle remontée dans le temps. Je pense qu’il y a autre chose, mais je n’arrive pas à trouver quoi. Et j’essai de me rappeler que toutes les explications ne seront pas forcément dans ce tome !
Dans la construction du livre, volonté de l’auteur ou erreur de typographie, on passe directement de la partie 2 à la partie 4… Il faudra que je voie si le même phénomène se reproduit dans les autres tomes !
J’ai bien aimé ce tome et le style d’écriture de Carole Trebor, j’espère que les autres tomes me plairont tout autant !

Un extrait : J’ai faim. Il n’y a plus rien à manger dans la cuisine.

Plus d’eau courante depuis ce matin, plus de gaz depuis hier, plus d’électricité depuis trois jours. J’ai eu beau actionner tous les interrupteurs en tâtonnant sur le mur, à l’aveugle, essayer d’allumer les luminaires du séjour, pas de résultat, rien, aucune lumière. L’appartement est plongé dans l’obscurité dès la tombée de la nuit, vers 19 heures.

J’ai heureusement retrouvé deux torches dans la commode de l’entrée. Il faut que je me procure d’urgence des piles pour les alimenter et des bougies pour compléter mon éclairage. Je dois aussi me faire une réserve de charbon de bois et d’allumettes pour entretenir le feu de la cheminée. Il commence à faire froid. Et j’ai besoin de vivres.

Lego miaule sans arrêt. Il n’a plus de croquettes spéciales chatons. Il crève de faim lui aussi. Il déchiquette les fauteuils et les canapés pour se venger. Il lamine tout ce qui traîne, il m’a même piqué ma montre. Je me l’étais achetée avec mon argent de poche, par Internet. J’en avais fait un objet collector, en gravant moi-même au dos le sigle de WOT avec mon cutter. Impossible de remettre la main dessus.

Il me faut donc aussi des piles pour le réveil, sinon je n’aurai même plus l’heure.

J’ai tellement peur de sortir. Je dois affronter Paris avant que la nuit n’envahisse les rues.

La ville que j’observe par la fenêtre n’est plus la mienne, cette ville est inacceptable.

Hier, j’ai vu des hommes en combinaisons d’astronautes, avec des sortes de masques à gaz. Ils ramassaient les cadavres et les entreposaient dans leurs camions blindés. Tous ces corps, qu’ils entassent les uns sur les autres, où les emmènent-ils ? Vers les fosses communes ? Ou bien vont-ils les brûler ? Ces hommes, ils savent peut-être ce qui tue tout le monde. C’est quoi, ce putain de virus qui frappe et extermine en quelques heures ? Est-ce qu’ils pourraient me dire pourquoi moi, je ne suis pas mort ? J’ai eu envie de courir les rejoindre, mais je n’ai pas bougé de ma fenêtre, incapable de réagir. Leur demander secours, ça m’obligerait à admettre la réalité de ces morts, de ce silence, de cette odeur. Et ça, non, je ne le peux pas. Je ne le veux pas.

Sortir.

Il faut que je sorte, il faut que j’aille nous chercher à manger.

Tant pis si j’attrape la maladie.

Quitte à mourir, je préfère mourir de l’épidémie à l’extérieur que mourir de faim à l’intérieur.

Mon grand-père m’avait dit de ne pas sortir. Mais peut-être suis-je immunisé contre le virus ? Peut-être suis-je en vie pour remplir la mission de Khronos avec les autres Experts ? Je dois tenir jusqu’au 24 décembre et me rendre sous la plus vieille horloge de Paris pour savoir si ce retour dans le passé est possible.

C’est quoi, ce bruit dans le salon ?

Merde, le grincement s’intensifie. J’y vais.

C’est une nouvelle invasion de rats ! Ils sont énormes. Comment sont-ils entrés chez moi, ces saloperies de rongeurs ? Bon Dieu, quel cauchemar !

– Cassez-vous, sales bêtes ! N’approchez pas !

Mon timbre hystérique sonne bizarrement. Est-ce bien ma voix ? Ils sont hyper-agressifs, comme s’ils avaient muté génétiquement. Il y en a un qui s’agrippe à ma cheville, je balance la jambe pour qu’il me lâche. Un autre tente déjà de me mordre le pied. Ils me font trop flipper, je fonce vers la porte et je décampe hors de l’appartement.

Je dévale les escaliers au milieu de bataillons de rats. Sur le palier du quatrième, je trébuche sur quelque chose de suintant, de visqueux, je glisse et me retrouve à quatre pattes sur le sol de marbre. Je ferme les yeux de toutes mes forces, horrifié par l’odeur de pourriture qui me pique la gorge et fait couler mes larmes, je n’ai jamais senti une odeur aussi atroce de ma vie. Respirer devient pénible. Je suis pris de tremblements violents qui m’empêchent de contrôler mes mouvements.

Je sais contre quoi j’ai buté et je sais qu’il faut que je me relève d’urgence.

Sinon je risque de mourir.

La chose molle et spongieuse à laquelle je me suis heurté est un cadavre.

Une victime du virus.

Qui est peut-être déjà en train de me contaminer.

 

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