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[Livre] Blacklistée

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Résumé : En apparence, Regan Flay a tout ce dont on peut rêver. À 17 ans, elle est populaire, étudie dans l’un des meilleurs lycées du monde, et ses parents ont les moyens de satisfaire le moindre de ses souhaits. Mais sa vie bascule le jour où, en arrivant en cours, Regan découvre ses textos et messages privés Facebook placardés sur les murs du lycée.
Vacheries, mensonges, insultes, manipulations : tout est là, exposé aux yeux de chacun. En une seconde, elle passe du statut de princesse à celui de véritable paria. Ses amis lui tournent le dos, et les autres élèves du lycée commencent à lui faire vivre un véritable enfer...
Elle trouve du soutien auprès de Nolan, un jeune homme plutôt beau garçon mais légèrement dysfonctionnel socialement. Ce dernier découvre vite que Regan est tout sauf la miss Parfaite qu’elle voulait bien montrer. Sous sa carapace, c’est une jeune fille angoissée, qui a du mal à supporter les exigences de sa mère concernant son avenir. Car rester toujours au top demande une sacrée dose d’énergie, et aucun échec n’est envisageable. Pourtant, la chute de Regan n’est qu’un début, et personne n’en sortira indemne…

 

Auteur : Cole Gibsen

 

Edition : Hugo Roman

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 8 octobre 2015

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Dès les premières pages, on voit bien que Regan est surbookée : campagne électorale pour le conseil de classe, essais pour l’équipe de pompom girls, bénévolat, révisions pour le SAT (examen d’entrée à l’université) etc… Pas étonnant qu’elle soit sous anxiolytiques.
Sa mère est complètement obsédée par l’apparence et par la réussite, semblant sacrifier sans hésitation la santé de sa fille et refusant de reconnaitre ses problèmes de stress.
Je ne sais vraiment pas comment Regan réussit à mettre un pied devant l’autre quand, en plus des murmures et des attaques plus ou moins directes des autres élèves, il y a le harcèlement de Nolan, le frère de son ex-meilleure amie. Je ne sais vraiment pas ce qu’il cherche. Un coup il est amical, un coup il est moqueur, un coup il la défend… mais dans tous les cas, il ne semble pas décidé à la laisser tranquille.
Le pire étant que Regan n’a personne à qui se confier. L’infirmière raconte tout à ses parents, son père raconte tout à sa mère, elle n’a plus d’amies. Même son psy semble raconter régulièrement ce qu’ils se disent à sa mère. Laquelle ne fait qu’aggraver les choses, se fichant de toute évidence de sa fille en tant que personne à part entière et ne la considérant que comme un accessoire pouvant favoriser ou empêcher son accession au pouvoir.
Pendant tout le livre, ou du moins une grande partie, je n’ai pas réussi à faire confiance à Nolan. J’ai eu sans cesse l’impression qu’il cachait quelque chose, peut être en relation avec son ex copine, qui a quitté le lycée. J’ai eu l’impression, pendant tout le livre qu’il n’était pas sincère avec Regan. Mais ce n’est que dans le dernier tiers du livre que les soupçons sont confirmés ou infirmés (quoi, vous n’imaginiez quand même pas que j’allais vous dire ce qu’il en est ?)

Ce livre traite du harcèlement scolaire en montrant que personne n’est à l’abri bien qu’une certaine fragilité chez la personne harcelée permet au harcèlement de prendre plus d’ampleur. C’est souvent cette fragilité qui empêche la victime d’aller se plaindre auprès de ses parents ou de la direction, voire auprès du commissariat quand rien n’est fait au niveau de l’école.
Dans le cas de Regan, le livre montre aussi que personne n’est à l’abri du harcèlement et qu’il ne faut pas se fier aux apparences (mais allez dire ça à un ado shooté aux hormones qui a perdu plus de la moitié de son QI en entrant dans l’adolescence).
Regan est populaire mais aussi manipulatrice, prête à tout pour arriver à ses fins (elle a ses raisons, raisons qui font d’elle une parfaite cible plus tard car elle n’a aucun moyen de se défendre) et elle donne l’apparence d’une personne sans cœur qui a elle-même participé au harcèlement d’autres personnes.
Bien sur, il s’agit d’une fiction, le roman est donc plus léger qu’un témoignage sur le même sujet et il ne faut pas oublier que le harcèlement scolaire a parfois une issue fatale.

Un extrait : Autour de moi, dans le parking, des élèves sortaient de leurs voitures pour pénétrer au compte-gouttes dans la bâtisse. Certains se hâtaient vers l’entrée, le sourire aux lèvres, tandis que d’autres traînaient les pieds, l’air de vouloir être ailleurs. N’importe où plutôt qu’ici. Mais ce que nous désirions n’avait aucune importance : nous étions tous obligés d’entrer, comme des insectes attirés par la lueur mortelle d’une flamme.

– Aujourd’hui, tout va bien se passer. Ce sera une bonne journée, déclarai-je à voix haute, comme s’il me suffisait de prononcer les mots pour les faire devenir réalité.

Rapidement, je vérifiai mon maquillage dans le miroir du pare-soleil. Je m’étais couchée avant minuit, mais je n’avais dormi que quatre heures au total. J’avais beau être exténuée, le sommeil perdait toujours face à l’angoisse qui m’étreignait encore des heures après avoir posé la tête sur l’oreiller.

J’essuyai un pâté de mascara et observai un instant mes yeux dans le miroir. Mes iris bleu lagon étaient une copie carbone de ceux de ma mère, et dans ce miroir trop petit pour refléter le reste de mon visage, c’était presque comme si cette dernière se trouvait avec moi dans la voiture, à me fixer d’un air accusateur.

Ma gorge se serra. Je me hâtai de rabattre le pare-soleil et remis mes lunettes noires. Je n’avais pas besoin de ma mère dans ma tête à cet instant.

Mon café à la main, je sortis de la voiture et affichai sur mon visage un grand sourire factice. Chaque jour sans exception, rien qu’à la vue des doubles portes vitrées du lycée, ma pression artérielle augmentait. Et dès l’instant où j’entrais, je pressais un interrupteur interne pour me changer en une version de moi-même qui n’existait pas réellement.

Souvent, j’avais ce fantasme libérateur où, le dernier jour de mon année de terminale, je parcourais les couloirs, les deux majeurs levés bien haut, en criant « Je vous emmerde, je suis Regan Flay ».

Bon, d’accord, jamais je ne le réaliserais, c’était bien pour cela que c’était un fantasme. Mais l’idée me faisait toujours sourire.

Je commençai à grimper les marches de béton du lycée. Comme toujours, les yeux de tous les élèves qui traînaient devant les portes se tournèrent vers moi. Lever de rideau, Regan. Je m’assurai que mon sourire n’avait pas vacillé et poursuivis vaillamment ma progression. Je m’attendais aux habituelles salutations, mais pour la première fois depuis le début de ma première année, je fus accueillie par un silence.

Bizarre.

 

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