Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Documentaire - Page 2

  • [Livre] Le monstre de Milwaukee: L'affaire Jeffrey Dahmer

    Le visage d’ange cachait le pire tueur de la décennie.

    le-monstre-de-milwaukee,-l-affaire-jeffrey-dahmer-1393222.jpg

    Résumé : Milwaukee, Wisconsin. Un quartier populaire, un immeuble banal. Le 22 juillet 1991, la police pénètre dans l'appartement 213 et arrête Jeffrey Dahmer, trente et un ans. Un locataire discret qui, en douze ans, a assassiné dix-sept jeunes gens. On retrouvera dans les placards, dans le réfrigérateur, les restes de ses dernières victimes.

    Auteur : Don Davis


    Edition : J’ai lu

    Genre : biographie

    Date de parution : 26 février 2001

    Prix moyen : 18€

    Mon avis : Un livre-documentaire très intéressant sur la vie du célèbre tueur en série qui fit 17 victimes entre 1978 et 1991.
    L’auteur essaie, sans grande conviction, de donner des explications au comportement de Dahmer.
    Il m’a semblé qu’il ne faisait que relater les explications avancées à l’époque, de la plus basique (le traumatisme du divorce de ses parents) à la plus farfelue (son signe astrologique et l’alignement des planètes à sa naissance).
    Même si le divorce de ses parents coïncide avec le premier meurtre de Dahmer, je ne pense pas que ce soit cet évènement qui l’ait transformé en monstre (déjà, si tous les enfants de divorcés devaient se mettre à tuer, on n’aurait plus de problème de surpopulation depuis longtemps). Il est certes possible que le divorce ait été l’élément déclencheur de sa folie meurtrière puisqu’il semblerait qu’il ait été obsédé par l’idée de l’abandon, mais il ne faut quand même pas oublier que Dahmer montrait, dès son enfance, des signes d’instabilité (il s’amusait, enfant, à dissoudre des cadavres d’animaux).
    Je ne suis pas psy, mais je pense qu’il avait un problème dès le départ (sociopathe, psychopathe ?).
    Ce qui m’a vraiment rendue folle est de penser au nombre de morts qui auraient pu être évitées si la justice, les officiers de probation, et la police avaient juste fait leur travail. Pas un fabuleux travail d’enquête, pas un zèle du feu de Dieu : juste leur travail.
    Quand on voit que Dahmer, après des actes de pédophilie est remis en liberté très vite, sans obligation de soin en centre fermé, que son alcoolisme n’est jamais pris en compte, que malgré une surveillance maximum, aucun agent de probation n’est jamais ne serait-ce que venu voir où il vivait et ce même quand il ne venait pas aux rendez-vous... ou encore la police, qui est appelée pour une agression et qui conclut à une simple dispute entre un couple homosexuel, dispute dont ils ne veulent surtout pas se mêler et ce sans même vérifier les identités des personnes mises en cause…
    Dahmer aurait pu être arrêté une dizaine de fois, on dirait qu’il a lancé des fusées de détresse pour écrire dans le ciel : Je suis un meurtrier ! Et personne n’a bougé…

    L’auteur nous donne les détails sur ce que faisait exactement Dahmer à ses victimes, selon ses propres aveux et les éléments de l’enquête et il est effrayant de penser qu’il ait pu faire de telles choses. Pas dans une maison isolée au fond des bois, pas dans un entrepôt au fin fond d’une zone industrielle, non, dans un immeuble, entouré de voisins.
    Le livre est très détaillé et se termine sur une chronologie détaillé des faits.


    Un extrait : Ayant bien pris la situation en main, les flics voulurent éviter d'attiser la curiosité de la petite foule qui commençait à se rassembler. Ils décidèrent de monter à l'appartement de l'homme blanc, qui tentait de les persuader que le jeune homme nu était son compagnon. Mais les jeunes filles qui avaient appelé les secours ne l'entendaient pas de cette oreille et elles harcelèrent les policiers jusqu'à ce qu'ils prennent leur nom et les inscrivent comme témoins. Sandra Smith déclara plus tard qu'on les avait priées de s'en aller en disant qu'on n'avait plus besoin d'elles. Ce qu'elles firent. Mais en rentrant chez elles, encore bouleversées et en colère, elles racontèrent toute l'affaire à Glenda Cleveland, la mère de Sandra, et déclenchèrent ainsi une avalanche d'événements qui allaient prendre une tournure bizarre. Glenda Cleveland, à la suite du récit de sa fille, téléphona elle-même à la police et cet appel allait finalement être diffusé dans le monde entier.

    Mais, pour le moment, les policiers poussaient les deux vedettes masculines de ce mélodrame dans le grand immeuble et tous montèrent à l'appartement 213, indiqué par le grand homme blanc élancé à la fine moustache. Il poursuivait ses explications, comme s'il s'excusait, apparemment honteux d'être mêlé à un tel scandale. Comme il s'exprimait calmement, posément, les policiers se dirent qu'il y avait des crimes plus importants qui les attendaient dans les rues. Il y avait des cambrioleurs et des agresseurs, des revendeurs de drogue et des assassins qu'il fallait traquer, arrêter, et ils étaient en train de gaspiller un temps précieux à jouer les arbitres dans ce qui était manifestement une querelle de ménage.

    Le grand blond s'exprimait remarquablement bien, sans s'énerver, alors que le petit Asiatique paraissait ivre et incapable de formuler une phrase cohérente. Qui croire, dans ce genre de situation ? Le grand blond reconnaissait qu'il savait très bien que son ami était parti dans la rue, que c'était pour ça qu'il essayait de le ramener à la maison. C'était déjà arrivé. Ils étaient tous deux homosexuels, ils vivaient ensemble dans cet appartement et ce soir ils avaient bu un peu plus que de raison et s'étaient disputés assez aigrement. Le gosse avait en réalité dix-neuf ans, il était bien plus âgé qu'il n'en avait l'air.

    L'homme assura qu'il regrettait beaucoup cette histoire et promit que cela ne se reproduirait plus. Les policiers virent plusieurs photos du jeune homme, sur lesquelles il n'était vêtu que d'un slip.

    Konerak était si terrifié qu'il ne pouvait articuler un mot pour se défendre. Il restait assis en silence sur le canapé, pendant que les hommes causaient. Les flics avaient l'air de croire le grand type ! Et ces photos éparpillées sur le sol ou épinglées sur tous les murs, ces photos d'hommes nus ? Konerak avait été violé ! Et cette odeur à tomber raide, qui provenait d'un cadavre dans la pièce voisine ? L'appartement en était imprégné, et les trois flics interrogeaient sagement le grand type sur le jeune Asiatique !

    Mais le travail de patrouille dans les rues d'une grande ville finit par cuirasser d'acier toute émotion humaine normale. Si un officier de police prend à coeur chaque scène de crime, chaque victime, chaque histoire dramatique, s'il se laisse atteindre, émouvoir, il ne tarde pas à allonger la liste des suicides. Mieux vaut garder ses distances, prendre les choses froidement, ne pas se laisser toucher personnellement.

     

    Les trois policiers établirent qu'ils avaient affaire à un couple d'homosexuels. Les flics, qui n'aiment déjà pas se mêler de discussions entre mari et femme, ont absolument horreur de mettre le nez dans des brouilles d'homosexuels. Si le devoir les appelle chez ces gens-là, ils préfèrent prétendre que les livres et les photos pornos qu'ils voient traîner sont la règle plutôt que l'exception. Surtout, ne nous excitons pas et passons à autre chose.