Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • [Livre] Varcolac : L'homme-loup des landes

    Vercolac.jpg

    Lecture terminée le : 08 aout 2021

     

    Résumé : En lisière de la forêt des Landes girondines, le lierre s'affaire à effacer les ruines des bordels du Poteau. Mais le crime et le commerce de la chair ont laissé ici un héritage. Une femme est enlevée sur un parking. Des chasseurs ont disparu et des loups hantent les sous-bois. Des militants animalistes manifestent avec violence leurs revendications. Colère et incompréhension se confondent dans les campagnes. Le trafic de drogue s'épanouit à l'abri des grands pins et le sang coule sur les vieux pavés. Le rédacteur en chef du journal local est entraîné malgré lui par un déferlement terrifiant. Les forces du mal affleurent des âmes tourmentées. Elles ont libre cours quand les ténèbres s'y répandent.


    Auteur : Magnus Latro

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 18 mars 2021

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Magnus Latro nous propose un roman diablement complexe malgré sa petite taille.

    Bien que ce ne soit pas vraiment le genre de thriller que j'aime le plus, je lui ai trouvé un petit quelque chose à la Norek avec une e rature très agréable à lire.

    Le roman est écrit du point de vue de Philibert, un journaliste, et plus d'une fois, je me suis demandée pourquoi ce titre de Varcolac. En effet, on n'entend pas beaucoup parler de lui, et la majorité du temps sous un autre nom, si bien que j'ai mis plus de la moitié du livre à comprendre qui il était. Cependant, il est indéniable qu'il a un rôle prépondérant dans l'histoire, même s'il reste souvent en arrière-plan.

    Dès le départ (bon OK, j'exagère, mais assez vite) je me suis méfiée d'un personnage et si j'ai eu raison de ne pas avoir confiance en lui, j'aurais aimé que son comportement soit traité avec un peu plus de profondeur.

    J'ai eu beaucoup de mal avec les actions des militants car si je peux comprendre le choix personnel de ne plus consommer de viande et le fait d'exiger un meilleur traitement pour les animaux destinés à la consommation, je trouve qu'il n'y a aucune justification aux actes de ces militants (on veut pas aussi reprocher aux loups de manger de la viande?)

    Dans les dialogues on perd parfois le fil de savoir qui exactement s'exprimer mais ça n'a pas vraiment ralenti ma lecture.

    Apres pour les chasseurs... bah ya toujours des imbéciles avec un fusil qui tirent sur tout ce qui bouge. Mais il y a aussi ceux qui s'arrêtent après avoir tué un lièvre et qui chasse pour manger ce qu'il attrape et pas ce qu'ils achètent.

    En résumé, si ce n'est pas le type de thriller vers lequel je vais aller spontanément (trop de faits séparés qui doivent finir par converger), j'ai passé un bon moment de lecture une fois plongée dedans.

     

    Un extrait : J’étais arrivé au petit matin, alerté par un pompier. L’incendie de la maison du maire de Pompillac venait d’être maîtrisé. Des fumerolles dansaient au-dessus des poutres noircies, que les flammes avaient dévorées. L’eau ruisselait dans la pièce, aux murs souillés de suies grasses. Une mauvaise odeur de feu détrempé alourdissait l’atmosphère.

     — Mais qui a bien pu faire ça, bordel de Dieu ? répétait le maire.

     — Vous n’avez pas votre petite idée, monsieur Misac ?

     — Mais non ! Que voulez-vous ? Ici, on est une communauté. Tout le monde se connaît. Quand on a des reproches à formuler, on vient se les dire en face ! Et c’est quoi ces conneries d’insultes ?

     — Eh bien, ça ressemble fort à des slogans animalistes, si vous voulez mon avis.

     L’homme me regarda, comme si je venais de proférer une grossièreté.

     — Animaliste, animaliste, mais c’est quoi ce truc encore ? Il n’y a pas de ça chez nous. Qu’est-ce que vous croyez ?

     — Je pense que vous vous trompez. C’est une sensibilité qui se développe, y compris dans nos petits villages.

     — Sensibilité ? Sensiblerie oui ! Et alors ? Est-ce que ça justifie de ficher le feu chez le maire et de lui couper le mai, au risque de tuer tout le monde dans la bicoque ?

     — Votre épouse et votre fils vont bien ?

     — Ils sont chez mes beaux-parents, qui habitent dans le centre, près de l’église. Je pense qu’on va passer un peu de temps chez eux.

     — Comment se fait-il que vous n’ayez rien entendu ? Ils ont dû être bruyants, en abattant le mai.

     — Les chambres se trouvent de l’autre côté. La cuisine a été ajoutée plus tard, vous voyez. Et c’est tant mieux, puisque, du coup, le reste de la maison n’a pas été trop esquinté.

     — Les personnes que vous avez entrevues, elles sont parties en voiture, vous pensez ?

     — Je n’en sais rien, moi. Je me suis précipité à l’intérieur, pour sauver ma famille. Je n’ai rien entendu.

     — Vous avez des nouvelles de votre ami, Laurent Sidrac ? Est-ce que ça ne pourrait pas avoir un lien ?

     — Non, je n’ai pas d’informations. Je m’étais levé tôt, pour passer à l’élevage et nourrir les volailles, au cas où il ne serait pas rentré. Je suis presque certain qu’il lui est arrivé quelque chose. La palombière2  était abandonnée, les appeaux avaient disparu et sa bagnole était toujours là.

     — Ce n’est pas une pratique habituelle.

     — Surtout lui qui avait passé tout l’été à préparer la saison.

     — Mais que disent les gendarmes ?

     — Ils considèrent que c’est un adulte et qu’il est encore trop tôt pour conclure à une disparition inquiétante et déclencher des recherches.

     — Trois jours, c’est trop tôt ?

     — C’est ça, trois jours que le mec n’est pas rentré s’occuper de son élevage et de sa palombière. Trois jours que sa voiture a été découverte, abandonnée dans les bois, et ce n’est pas une disparition inquiétante.

     — C’est surprenant, pour le moins. Mais ce n’est pas le genre du commandant Larcenaire.

     — Vous avez raison. Lui, il aurait tout de suite passé la région au peigne fin. Mais il est parti, c’est le nouveau, là, comment s’appelle-t-il ?

     — Je ne l’ai pas encore rencontré…

     — Texier, ou Mercier, je ne sais plus.

     — Mercier, je crois, Félix Mercier, si je me souviens bien du communiqué de presse de la Gendarmerie

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg