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  • [Livre] (V)ivre

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    Lecture terminée le : 03 septembre 2020

     

    Résumé : Depuis cette fameuse soirée chez John, Félix en parle sans arrêt à Nathan, son meilleur ami. Il ne cesse d’évoquer cette fête où ils ont bu plus que de raison. Normal, ils sont en âge de s’amuser ! Et bien sûr qu’ils étaient en état de conduire pour rentrer ! Il parle de l’accident, et des jours qui ont suivi : leur copain Zach, toujours dans le coma, Noah, si différent depuis. Il raconte le regard des autres, la difficulté de revenir à une vie normale, après « ça ». Mais Nathan ne répond pas. Nathan est mort. Mort dans ce virage… Une fraction de seconde où quatre vies ont basculé à jamais. À cause de l’alcool au volant. Pour quelques verres en trop, Félix a mis le V du verbe Vivre entre parenthèses. Ivre, il a cessé de Vivre. Il va pourtant bien falloir continuer. Survivre à l’absence de l’un, espérer la guérison de l’autre. Se supporter les uns les autres. Se supporter soi-même. Si c’est encore possible…


    Auteur : Sophie Laroche

     

    Edition : de Mortagne (Tabou)

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : La collection « Tabou » des éditions de Mortagne, une maison d’édition québécoise, propose des romans abordant des sujets qui touchent les adolescents.
    Du plus « banal » comme certains complexes, aux plus graves comme la maternité/paternité adolescente, le viol, la drogue, la maltraitance, l’alcool au volant…
    Ce sont des romans qui peuvent à la fois avertir les adolescents et libérer leur parole en leur montrant qu’ils ne sont pas les seuls à être confrontés à ces problèmes voire drames et peuvent leur permettre de dépasser l’appréhension et la honte qui les poussent à se taire.
    Dans ce roman-là, on aborde le problème de l’abus d’alcool en général chez les adolescents et l’alcool au volant plus particulièrement.
    Ce roman pourrait être une histoire vraie. Il l’a d’ailleurs probablement été une histoire vraie pour bon nombre d’adolescents et/ou jeunes adultes et leur famille.
    L’histoire est racontée par Felix. Felix et ses trois amis, Noah, Nathan et Zach ont eu un terrible accident de voiture en rentrant d’une fête bien arrosée. Un peu trop arrosée.
    Si Noah et Felix s’en sont sortis avec des blessures relativement mineures, Zach se retrouve dans le coma. Quant à Nathan, le meilleur ami de Nathan, il n’a pas survécu.
    Le roman débute là. Felix a du mal à se faire à cette mort, il parle à Nathan comme s’il était encore là. Bien qu’il sache pertinemment que son ami est mort et que ce n’est qu’un moyen de faire son deuil, il a peur qu’on le prenne pour un fou.
    Au fil du récit, on voit comment chaque personne ayant un lien avec Nathan fait son deuil.
    Cela va d’un extrême à l’autre : de Felix qui s’implique dans une organisation alternant les jeunes contre les dangers de l’alcool, à Noah qui semble vouloir défier le sort.
    Au fil du récit, aussi, on découvre les non-dits autour de l’accident et les raisons de la culpabilité qui ronge Felix.
    C’est vraiment un livre à faire lire à tous les adolescent avant de leur mettre un volant entre les mains !
    Un roman très court (176p) mais très fort !

     

    Un extrait : Un jeudi sans cours, ça devrait être une bonne nouvelle, non ? Surtout qu’on enchaîne deux heures de physique-chimie, ce jour-là, et que, tous les deux, on déteste ça.

    Enfin, on détestait ça.

    Un jeudi sans cours, c’est cool pour n’importe qui, non ? Seulement, toi et moi, on n’est plus « n’importe qui ».

    Moi, parce que je me suis cassé un bras samedi soir dernier, dans un terrible accident de voiture.

    Et toi, parce que tu… tu… Toi, tu es mort.

    Il va falloir que je me le répète pour y croire vraiment. Et encore, je ne suis pas sûr que ça suffira. Même si, depuis samedi soir, tout le monde n’arrête pas de me répéter l’info. C’est Noah qui me l’a balancée en premier. Jamais je ne l’oublierai.

    — Shit, Nathan ne respire plus ! Je crois qu’il est mort.

    Puis les pompiers l’ont établi, les médecins l’ont confirmé, mes parents me l’ont pleuré. (Je n’avais jamais vu mon père en larmes, je n’ai pas su comment réagir.)

    Même les yeux des gens me le répètent. J’ai bien vu, même si je sors peu, comment ils me regardent. Tu sais, c’est un des jeunes qui… Oui, la voiture, samedi… Le voisin du coin de la rue m’a même demandé comment j’allais. Oui, t’as bien entendu, ce vieux bonhomme qui me snobait depuis que, tous les deux, on avait fait exploser la vitre de sa cuisine avec notre ballon de football, il y a sept ans. Il me reparle, le petit vieux du coin de la rue. Eh bien, tu vois, Nathan, même si je suis pour les bonnes relations entre générations, je préférais quand il me méprisait et que toi tu vivais. Pas le contraire.

    Ce matin, histoire de s’assurer que j’ai bien compris le message, ma mère veut que je délaisse ma bonne vieille paire de jeans troués pour rentrer dans ce costume de pingouin : cravate noire sur chemise blanche, pantalon et veste sombres. Ça fait un peu officiel tout ça et c’est difficile à enfiler avec un bras dans le plâtre. Mais je n’ai pas le choix, c’est aujourd’hui qu’on célèbre nos adieux officiels, il faut que je marque le coup côté look.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg