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  • [Livre] Frozen - T01

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    Résumé : La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas.


    Auteur : Melissa de la Cruz et Michael Johnston

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 02 Janvier 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Frozen est un roman d’anticipation qui postule que la Terre est entrée dans une sorte de nouvelle ère glaciaire après avoir été dévastée par l’Homme.
    L’auteur nous dépeint un monde dévasté, couvert de neige et de glace, des villes entières ont disparues sous la montée des eaux provoquées par la fonte des glaces.
    Les océans sont si pollués que rien n’y vit, on croise d’immense trashberg (iceberg composés d’ordures) et les libertés individuelles sont réduites à zéro (il faut un permis pour avoir des relations sexuelle et une licence pour avoir un enfant).
    Le début du roman est assez abrupt : Nat s’échappe d’une sorte de prison où on la détient parce qu’elle est « marquée ». Ce que sont les marqués, d’où ils viennent, qu’elles sont leurs capacités, on ne l’apprend qu’au compte-goutte car on découvre les choses au même rythme que la jeune fille. Tout au plus sait-on que ces personnes sont traquées, accusées d’être maléfique, voire de transmettre une affreuse maladie.
    Nat rêve de s’échapper de New Vegas, où elle réside, pour rejoindre « le bleu » : un endroit qui serait épargné par le froid et la pollution. Une simple légende selon certains, un nouveau territoire à soumettre (et probablement à détruire) selon l’armée.
    Trouver le bleu n’a rien d’une promenade de santé : Il faut d’abord réussir à fuir la ville, puis, une fois sur l’océan, échapper à des dangers aussi divers que la faim, les trashbergs, les milices, les trafiquants d’esclaves ou encore les choses sinistres qui rôdent sous la surface.
    C’est un monde où la compassion peut-être fatale.
    Nat cherche ce qu’elle est, à qui appartient la voix qu’elle entend parfois au fond d’elle.
    Plus pragmatique, Wes, le jeune passeur que Nat a engagé, cherche avant tout de quoi payer le prochain repas.
    Pourtant, chacun des deux jeunes gens, aussi différents qu’ils puissent apparaître au premier abord, cache un secret qui lui pèse. Si pour Nat, on sait d’emblée que c’est la marque, pour Wes, il faut bien plus de temps pour qu’il nous livre sa face cachée. Et encore le fait-il au compte-goutte.
    Les deux personnages principaux sont attachants et on oublie facilement qu’ils n’ont que 16 ans. Mais l’espérance de vie est si réduite dans ce monde, que tout arrive plus tôt et notamment l’âge adulte. Ainsi, à 16 ans, Wes a déjà été militaire, mercenaire et passeur.
    Plus on avance dans l’histoire et plus la fantasy s’ajoute à la dystopie. Les deux se complètent parfaitement, sans doute parce que la fantasy est intégrée petit à petit.
    J’ai aussi apprécié que la romance n’arrive pas trop vite et qu’elle ne facilite pas les choses.
    Le chemin est très dangereux et ce n’est pas parce que nos personnages tombent amoureux qu’il en devient plus facile.
    Il y a beaucoup d’action, entrecoupé de pages plus calmes, comme pour nous laisser souffler.
    La fin est un vrai ascenseur émotionnel. On apprend enfin quelles sont les capacités de Nat (ainsi que pleins d’autres choses sur elle), ce qu’on a attendu pendant tout le livre. Et juste après, on a cette fin qui nous arrache un « non ! ».
    Mais bon, étant donné qu’il s’agit d’une trilogie, un happy end dès le 1er tome aurait été plus que bizarre.
    Vu la fin du 1er tome, les tomes 2 et 3 promettent d’être explosifs !
    Et je suis impatiente de les découvrir.

     

    Un extrait : C’était le coup d’envoi du week-end, le soir des amateurs ; autour de sa table se pressaient des hommes d’affaires venus pour des congrès, des gosses de riches brandissant des jetons en platine, un couple de soldats en permission – garçon et fille, jeunes mariés, qui se bécotaient entre deux verres –, des débutants nerveux posant leur mise avec des doigts tremblants. Nat battit les cartes et distribua. Le nom qu’elle se donnait lui était venu dans un rêve confus, oublié depuis, mais apparemment il lui allait bien. Désormais, elle était Nat. Habituée aux chiffres et aux cartes, elle avait facilement décroché un emploi de croupière au Loss. Il y avait des jours où elle pouvait presque se persuader n’être que cela, une rêveuse de Vegas parmi d’autres, tâchant de joindre les deux bouts, espérant toucher un jour le jackpot.

    Elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’avait jamais fui, qu’elle n’avait jamais sauté de cette fenêtre. Elle n’était pas tombée, non : elle avait plané, filé dans les airs comme si elle avait eu des ailes. Puis atterri brutalement dans une congère, après quoi elle avait désarmé les gardes du périmètre qui l’avaient aussitôt cernée, et volé un gilet thermique pour se tenir chaud. Elle avait suivi les lumières du Strip et, une fois arrivée en ville, n’avait eu aucun mal à échanger le gilet contre des lentilles pour dissimuler ses iris – condition sine qua non pour trouver un emploi dans le casino le plus proche.

    New Vegas ne décevait pas ses espoirs. Alors que le reste du pays ployait sous le joug de la loi martiale, la cité du Grand Ouest était demeurée fidèle à elle-même : c’était bien l’endroit où les règles étaient faites pour être enfreintes, et où le monde venait se divertir. Rien ne pouvait décourager les foules : ni la menace de violence constante, ni la crainte des Marqués, ni même les rumeurs de sorcellerie noire supposément à l’œuvre dans les recoins obscurs.

    Depuis qu’elle s’était enfuie, la voix dans sa tête exultait, et ses rêves se faisaient de plus en plus sombres. Presque chaque jour elle s’éveillait dans une odeur de fumée et dans un vacarme hurlant. Parfois, ses visions étaient si prégnantes qu’elle ignorait si elle dormait ou non. Des rêves de feu et de ruines, de décombres fumants, de fumée épaisse, de sang sur les murs…

    Le bruit de ces cris…

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg