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  • [Livre] Le livre des choses perdues

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    Résumé : David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
    Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes...
    Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel.
    Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...


    Auteur : John Connolly

     

    Edition : L’archipel

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 14 octobre 2009

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Depuis que Perseline de la chaîne Il était une fois Perseneige a vanté les qualités de ce livre et nous a lu un petite passage hilarant de celui-ci, j’ai envie de le lire.
    Alors, j’ai pris mon temps hein. Parce que la vidéo date de novembre 2017, que j’ai acheté le livre en janvier 2018 mais que je ne l’ai lu qu’en janvier 2019.
    Est-ce que l’attente valait le coup ? Oh que oui !
    David, le héros de l’histoire, vit très mal le remariage de son père et l’arrivée au foyer d’un nouveau petit demi-frère.
    Il faut dire que le père s’est remarié avant même que le corps de la mère soit froid et avec Rose, la directrice de la clinique où elle a rendu l’âme, qui plus est.

    Ils quittent tout aussi vite la maison où David a grandi pour s’installer dans la maison familiale de Rose. Je comprends que ce soit un déchirement pour David, mais je peux comprendre la décision du père de David. En effet, la maison de Rose se trouve à la campagne et, la seconde guerre mondiale ayant débutée, il n’est plus prudent de rester à Londres qui est la cible des bombardiers allemands.
    Son père étant de plus en plus souvent absent pour son travail, David traverse se réfugie dans les livres qu’il entend murmurer.
    Après avoir entendu la voix de sa défunte mère l’appeler par-delà le jardin, David traverse un passage et bascule dans un autre monde. Un monde qui semble être celui des contes de fées mais qui est doté d’une ambiance glauque, malsaine. La version des contes qui nous est présentée n’a pas grand-chose à voir avec les contes de notre enfance (et je ne parle même pas de la version de Disney). Si la « vérité » sur Blanche-Neige est plutôt drôle, celle sur le petit chaperon rouge (les deux versions proposées), sur Hansel et Gretel ou encore sur la Belle au bois dormant est assez flippante.

    Le roi de se royaume est en train de dépérir et cela a pour résultat de faire émerger de sombres créatures.
    Les pires d’entre elles sont les Sire-Loups : des hybrides humains/loups qui veulent s’emparer du pouvoir.
    Le livre recèle une grande part de cruauté, la plupart des épreuves que traversent David ont une issue assez horrible et l’auteur ne nous épargne pas les détails sanglants.

    On assiste à une belle évolution chez David.
    Sa colère, son ressentiment de petit garçon meurtri, s’amenuisent pour laisser place à un garçon plus mature, plus responsable, plus déterminé, plus réceptif au changement et surtout plus capable d’accepter les coups durs de la vie.
    Même si ce livre est classé jeunesse, il n’est pas à mettre entre toutes les mains au risque de traumatiser son lecteur. Même en temps qu’adulte, certains passages m’ont fait tressaillir et je ne faisais pas la fière dans le noir.
    Le personnage qui fait se poser le plus de questions est sans contexte « l’homme biscornu ». Si on se rend bien compte qu’il est pourri jusqu’à la moelle, son comportement envers David est parfois ambigu et il faut un bon moment avant de comprendre à quoi il joue exactement (juste quasiment tout le livre quoi).
    La fin aurait pu me faire pleurer si je n’avais pas été prévenue qu’elle était émouvante. Bon j’avoue que j’ai quand même ressentie un petit pincement au cœur.
    J’ai vraiment frôlé le coup de cœur avec ce livre, encore que je serais bien incapable de dire pourquoi j’ai pas basculé du « J’ai adoré » au « coup de cœur » !

     

    Un extrait : Il était une fois – car c’est ainsi que toutes les histoires devraient débuter – un petit garçon qui avait perdu sa mère.

    À vrai dire, il avait commencé à la perdre voilà bien longtemps. La maladie qui la rongeait était une chose terrifiante et sournoise, un mal qui la dévorait de l’intérieur, consumant à petit feu sa lumière de sorte qu’au fil des jours ses yeux perdaient un peu de leur éclat et sa peau devenait un peu plus pâle.

    À mesure que sa mère lui était enlevée, morceau par morceau, le garçon devenait de plus en plus inquiet à l’idée de la perdre complètement. Il voulait qu’elle reste. Il n’avait ni frère ni sœur et, s’il aimait son père, il ne serait pas exagéré de dire qu’il aimait sa mère davantage encore. La perspective d’une vie sans elle lui était insoutenable.

    Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu’il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s’efforçait d’être gentil afin qu’elle ne soit pas punie pour les erreurs qu’il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s’y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu’il accomplissait. Il sortait toujours de son lit en posant d’abord le pied gauche, puis le droit. Il comptait toujours jusqu’à vingt quand il se brossait les dents et il posait toujours sa brosse dès qu’il avait fini de compter. Il touchait toujours les robinets de la salle de bains et les poignées de porte un certain nombre de fois. Les chiffres impairs étaient mauvais et les chiffres pairs très favorables, en particulier le 2, le 4 et le 8. Il se méfiait du 6 car 6 c’est 2 x 3 et 3 apparaît dans le nombre 13, et 13 est le plus mauvais de tous les nombres.

    S’il se cognait la tête quelque part, il la cognait toujours une seconde fois pour respecter les chiffres pairs. Parfois, il était obligé de la cogner encore et encore car elle semblait rebondir contre le mur, ou bien ses cheveux le gênaient et il s’embrouillait dans ses comptes. Bientôt, son crâne était tout endolori et David se sentait pris de vertiges et de nausées. Pendant toute une année, au pire moment de la maladie de sa mère, il transporta chaque matin de sa chambre à la cuisine les mêmes objets, qu’il rapportait chaque soir dans sa chambre : un petit recueil de contes choisis des frères Grimm et un exemplaire corné du magazine The Magnet. Le matin, il disposait soigneusement les livres, bord contre bord, sur sa chaise dans la cuisine, et les plaçait de la même façon le soir sur un coin du tapis de sa chambre. De cette façon, David contribuait à la survie de sa mère.

     

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