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  • Premières lignes #18

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Avec tes yeux de Sire Cédric.

     

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    Verts.
    Ils sont verts.
    Mêlés de vagues bleues.
    Tels deux lagons. Ronds. Frémissants.
    Ses yeux sont de cette couleur-là.
    Brillants de terreur.
    Mouillés par les larmes qui coulent à flots sur son visage couvert d’hématomes.
    Il a voulu cette femme dès l’instant où il l’a croisée.
    Il n’a cessé d’y penser depuis. Comptant les heures. Se préparant.
    Quand il a découvert sa maison, isolée des autres, en bordure de forêt, il a compris que c’était un signe du destin.
    Il fallait qu’il le fasse.
    Encore une fois.
    Pour cette femme-là. Ces yeux-là. Ce vert profond mêlé de bleu.
    — Lisa, susurre-t-il à la silhouette ensanglantée, recroquevillée à ses pieds. Tu t’appelles Lisa, n’est-ce pas ? Inutile de crier. Personne ne t’entend. Tu ne peux pas empêcher ce qui va arriver…



    Lisa ne doit pas écouter cet homme. Surtout pas.
    Ne pas perdre espoir.
    Elle lutte pour retenir ses larmes. En vain. La panique l’empêche de réfléchir, tout se mélange dans sa tête.
    Elle ne parvient toujours pas vraiment à comprendre ce qui se passe. Pourquoi cela lui arrive à elle.
    Le plus terrifiant, c’est qu’elle n’a rien vu venir.
    Elle ignore comment l’individu a pu s’introduire chez elle. Elle est certaine d’avoir mis l’alarme en service et verrouillé la porte en rentrant, elle le fait systématiquement. C’est le bon sens le plus élémentaire quand on est une femme de vingt-six ans habitant seule dans un coin reculé.
    Elle n’a pas entendu s’approcher son agresseur, non plus. Elle somnolait devant une série dans le salon, comme elle aime le faire le dimanche soir, pour profiter des dernières heures du week-end. Elle a juste senti une présence derrière elle. Ou plutôt, elle a senti l’odeur. Inattendue. Nauséabonde. Un relent de viande avariée. L’instant suivant, des mains puissantes l’ont prise à la gorge. L’homme l’a arrachée du canapé et jetée au sol. Elle a hurlé, a essayé de lui échapper en se glissant sous la table, mais l’intrus a écarté le meuble d’un seul geste et l’a tirée par les chevilles. Il l’a frappée au visage, violemment, faisant éclater la pulpe de ses lèvres, l’a rouée de coups jusqu’à ce qu’elle reste clouée au sol, haletante, brisée par la douleur.
    — Par pitié, balbutie-t-elle, arrêtez… Quoi que vous vouliez… Je vous donnerai tout ce que j’ai…
    Chaque syllabe est une torture. Le sang inonde sa bouche. Sa pommette gauche est fendue, elle lui fait particulièrement mal. L’os est sans doute cassé. Ses cheveux collent au sang qui ruisselle sur son visage.
    Elle tente néanmoins d’atteindre la cuisine en rampant. Il y a des couteaux, dans cette pièce. Si elle parvenait à s’en approcher…

     

    Alors, tentés?