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  • [Livre] Treize raisons

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    Résumé : Clay Jensen reçoit sept cassettes enregistrées par Hannah Baker avant qu'elle ne se suicide. Elle y parle de treize personnes qui ont, de près ou de loin, influé sur son geste. Et Clay en fait partie. D'abord effrayé, Clay écoute la jeune fille en se promenant au son de sa voix dans la ville endormie. Puis il découvre une Hannah inattendue qui lui dit à l'oreille que la vie est dans les détails. Une phrase, un sourire, une méchanceté ou un baiser et tout peut basculer...


    Auteur : Jay Asher

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 30 mai 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Je ne sais pas si c’est parce que je ne suis plus une ado, mais je n’ai pas ressentie d’empathie particulière pour Hannah. J’ai eu l’impression d’une jeune fille qui a monté en épingle des bêtises et qui n’a jamais rien fait pour que les choses réellement graves s’arrêtent. Par exemple, à aucun moment, elle n’envisage de parler à ses parents, à l’infirmière du lycée ou encore à un professeur de l’attitude de certains garçons après qu’elle a été noté sur « la liste ».
    J’ai eu plus de peine pour ses parents et pour Clay, à qui elle pourri la vie en toute connaissance de cause. Quand j’ai lu « la cassette » qui concernait le jeune homme, je me suis dit : « non mais pour de bon, elle a osé lui faire ça ? »
    Tout ce qu’Hannah a fait en prévision des jours/semaines suivant sa mort, elle aurait pu le faire de son vivant.
    Ce qui m’a dérangée, c’est que Hannah met au même niveau un poème publié contre son gré dans le journal du lycée et un viol. Comme si les deux faits étaient d’égales importances. Il y a aussi le fait qu’elle ramène tout à elle : ce viol a fait partie des faits l’ayant poussé au suicide dit-elle… sauf qu’elle n’est pas la victime. Elle est un témoin qui s’est tu, qui a laissé faire. Je ne vois pas en quoi elle est à plaindre quand on sait qu’elle a laissé faire sans réagir et qu’après les faits, elle a gardé le silence.
    Le sujet est grave, parfois tabou, et j’ai vraiment eu l’impression qu’il était traité un peu de manière légère. J’aurais apprécié que Clay, dans ses observations au fil de la lecture, nous dise quel impact la mort d’Hannah a eu sur la communauté.
    Sur la manière de traiter le sujet, j’ai trouvé que la série était plus explicite et plus profonde en mettant en avant ce que ressentent les parents d’Hannah, le procès qu’ils intentent au lycée, la réaction de Clay aux divers récits qui est moins passives… bref, je trouve que la série lève plus le tabou que le livre qui m’a laissée sur ma faim.
    En fait, je crois que c’est cette histoire même de cassettes qui m’a mise mal à l’aise. L’auteur présente le suicide d’Hannah comme une vengeance ; comme si faire souffrir et culpabiliser des petits cons valaient la vie humaine. Là on n’est pas dans le cas, malheureusement fréquent, d’ados harcelés qui un jour, craquent, et, ne voyant pas d’autre alternative, mettent fin à leurs jours. Ici on a une jeune fille qui a passé des heures à enregistrer ces cassettes, à organiser leur diffusion… Bref, j’ai trouvé qu’il y avait presque une banalisation du suicide en en faisant une arme. Et j’ai trouvé que ce n’était pas rendre justice à la souffrance que ressent un ado qui commet ce geste.
    Pour autant l’écriture n’est pas désagréable et je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ma lecture. J’ai aimé le style, la manière d’écrire, mais je suis plus réservée sur le contenu.

     

    Un extrait : Salut, tout le monde. Ici Hannah Baker. En live et en stéréo.

    Je n'en crois pas mes oreilles.

    Il n'y aura pas d'autres dates. Pas de rappels. Et cette fois, aucune intervention du public.

    Non, c'est impossible. Hannah Baker s'est suicidée.

    J'espère que vous êtes prêts, parce que je vais vous raconter l'histoire de ma vie. Ou plus exactement, la raison pour laquelle elle s'est arrêtée. Et si vous êtes en train d'écouter ces cassettes, c'est que vous êtes l'une de ces raisons.

    Hein ? Non !

    Je ne vous dirai pas laquelle de ces cassettes vous concerne personnellement. Mais n'ayez crainte : si vous avez reçu cette charmante petite boîte, votre nom surgira à un moment ou à un autre... c'est promis.

    Et la parole d'une morte, c'est sacré

    Tiens ! Ça me rappelle une blague. Quel est l'autre nom du croque-mort ? Réponse : Le mord-bide.

    C'est un genre de lettre d'adieu tordue, ou quoi 

    Allez. Riez.

    Bon, tant pis. Je trouvais ça drôle.

    Avant sa mort, Hannah a enregistré des cassettes audio. Pourquoi ?

    Les règles sont simples. Et au nombre de deux seulement. Petit un : écouter. Petit deux : faire passer les cassettes à la personne suivante. L'un comme l'autre, je l'espère, devraient vous être très pénibles.

    — Qu'est-ce que tu écoutes ?

    — Maman !

    Je me jette sur la platine, presse plusieurs boutons à la fois. 

    — Tu m'as fait peur. C'est rien. Juste un devoir pour le lycée. Ma réponse automatique, idéale en toutes circonstances.

     

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