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  • [Livre] L’enfant du lac

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    Résumé : 1933. Comment Theo Edevane, adorable poupon de onze mois, a-t-il pu disparaître durant la nuit de la Saint-Jean ? Les enquêteurs remuent ciel et terre, mais l'enfant demeure introuvable. Pour les parents comme pour les filles Edevane, la vie ne sera plus jamais la même après ce drame. La maison du lac, la propriété tant aimée, est fermée et laissée à l'abandon.

    Soixante-dix ans plus tard, Sadie Sparrow, jeune détective londonienne en vacances dans les Cornouailles, curieuse et momentanément désœuvrée, s'intéresse à cette mystérieuse disparition. Elle reprend l'enquête, au grand dam de l'une des sœurs aînées de Theo, Alice, devenue écrivain à succès.

     

    Auteur : Kate Morton

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 4 mai 2017

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Je n’avais encore jamais lu de livre de Kate Morton, je n’ai donc aucun point de comparaison mais une chose est sûre, ce roman-là est un énorme coup de cœur.
    Dans cette histoire, on passe régulièrement des années 1910 aux années 1930 avant de faire un bond dans le présent en 2003.
    En 2003, on suit Sadie, flic mise au repos forcé après une indiscrétion auprès de la presse qui, désœuvrée, s’intéresse à l’affaire non résolu de la disparition d’un enfant de 11 mois. En 1933, Alice, qui deviendra une célèbre romancière, a été au cœur du drame, l’enfant disparu n’étant autre que son petit frère. Elle a vu le désespoir de sa mère Eleanor, peut être le seul moment où elle a vu cette femme altière et sévère se laisser aller à des sentiments humains. En 1911, Eleanor est une jeune fille fantasque, amoureuse, qui veut se libérer du carcan de son éducation.
    Au travers de l’enquête sur la disparition de Theo, on va découvrir comment cette jeune fille est devenue la mère implacable qu’a connue Alice.
    De souvenirs tronqués en secrets de famille, il va falloir que Sadie passe outre les réticences de la romancière de voir étaler sur la place publique un drame dont elle n’a peut-être pas toutes les clefs.
    Au fil de notre lecture, on suspecte tous les protagonistes présents en 1933. Tour à tour, on est certain que Théo est vivant quelque part, puis on est sûr qu’il est mort. On passe sans cesse de la thèse de l’accident à celle du meurtre en passant par celle de l’enlèvement qui a mal tourné… ou pas…
    Malgré tous ces retournements de situations et les nombreuses probabilités qui nous sont présentés, à aucun moment on ne se dit que c’est trop, que ce n’est plus crédible… car chacune de ces possibilités pourrait être la bonne.
    En parallèle à cette enquête, on suit celle qui a provoqué la mise à l’écart de Sadie, celle pour laquelle on l’a accusée d’être obsédée par sa théorie alors que les grands chefs ont décidés que la vérité était tellement plus simple. Mais cette « enquête » parallèle s’intègre parfaitement dans l’histoire sans jamais donner l’impression d’être là pour meubler.
    A présent, je suis curieuse de découvrir les autres romans de l’auteur, parce que, s’ils ont la même qualité, il serait dommage de passer à côté.

     

    Un extrait : C’était de la Chambre aux mûres que l’on voyait le mieux le lac ; Alice cependant décida de se contenter de la fenêtre de la salle de bains. M. Llewellyn était encore au bord de l’eau avec son chevalet : mais il rentrait la plupart du temps dans le courant de la matinée pour se reposer ; elle ne voulait pas prendre le risque de le croiser. Le vieil homme n’aurait pas fait de mal à une mouche, mais il était excentrique et quelque peu accaparant, surtout ces derniers temps ; et qui sait s’il ne se méprendrait pas sur la présence de la jeune fille dans sa chambre ? Alice fronça le nez. Autrefois, elle l’aimait tant, M. Llewellyn ! Affection des plus réciproques. Quand elle y repensait du haut de ses seize ans, elle avait une drôle d’impression. Les histoires qu’il lui racontait, les petits croquis qu’elle conservait si précieusement, et cette aura de merveille qui le suivait partout, comme une mélodie… Quoi qu’il en fût, la salle de bains était plus rapidement accessible que la Chambre aux mûres : et comme Mère se rendrait compte dans quelques minutes que le rez-de-chaussée manquait singulièrement de fleurs, Alice n’avait pas de temps à perdre à filer dans les étages. Tandis qu’une ribambelle de femmes de chambre se répandait dans le grand vestibule, chiffon à la main, Alice se faufila en hâte jusqu’à la fenêtre de la salle de bains.

    Mais où était-il passé ? Alice sentit son estomac se contracter ; en l’espace d’un instant, l’excitation s’était faite désespoir. Ses paumes tièdes plaquées sur le verre, elle balaya du regard le paysage qui s’offrait à sa vue : roses aux pétales roses ou ivoire, aussi luisants que s’ils avaient été astiqués ; précieuses pêches accolées au mur du jardin clos ; immense miroir d’argent du lac, scintillant dans la lumière du matin finissant. Le domaine avait été taillé et pomponné à la perfection, jusqu’au moindre brin d’herbe : et, cependant, jardiniers et intérimaires s’y affairaient encore en tous sens.

    Des musiciens embauchés pour la journée installaient des chaises dorées sur l’estrade dressée pour l’occasion ; et, tandis que les camionnettes des traiteurs se succédaient sur l’allée dans des nuages de poussière, la brise d’été soulevait les basques de la grande tente, pas encore finie de monter. La seule personne à ne pas se joindre à l’activité ambiante, c’était grand-mère deShiel. Petite silhouette voûtée, assise sur le banc de jardin en fer forgé, sous les fenêtres de la bibliothèque, elle était perdue dans le labyrinthe poussiéreux de sa mémoire et ne prenait pas garde aux ouvriers qui suspendaient les globes de verre des lanternes dans les arbres alentour.

    Alice soudain retint sa respiration.

    Il venait d’apparaître.

    Le sourire s’élargit sur le visage de la jeune fille avant qu’elle puisse le réprimer. Oh, joie délectable, scintillant de mille étoiles ! Il se tenait sur la petite île au centre du lac, un énorme rondin en équilibre sur l’épaule. Elle leva la main pour le saluer, sans réfléchir – allons donc, à quoi pensait-elle ! Il ne regardait pas dans sa direction. Et si tel avait été le cas, il se serait bien gardé de répondre à son salut. Ils savaient tous les deux qu’il leur fallait rester prudents.

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