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  • [Livre] Fétiches

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    Résumé : Des chuchotis dans les ténèbres.

    Une cavalcade étouffée dans les couloirs.

    Des gémissements.

    Les nuits sont rudes et effrayantes à l'établissement psychiatrique haute sécurité de Beechway ...

    Pour le personnel comme pour les patients.

    On murmure que le fantôme de « La Maude », la cruelle infirmière de tous leurs cauchemars, serait reparue.

    Hallucination collective ?

    Autosuggestion ?

    Lorsque les malades commencent à se mutiler et que des morts suspectes surviennent, l'infirmier en chef, AJ, décide d'alerter le commissaire Jack Caffery.

    La folie rôde, l'horreur est en marche et ne demande qu'à s'évader ...

     

    Auteur : Mo Hayder

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 08 janvier 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans l’histoire de « la Maude », le commissaire Caffery n’arrive que vers la moitié du roman car il est occupé à la recherche d’une jeune fille disparue (ou plutôt de son corps car personne ne pense la trouver en vie). J’avoue que cette partie m’a laissée perplexe car je n’y ai trouvé aucun intérêt ni pour le personnage de Caffery, ni pour l’ensemble du roman. Comme le commissaire Caffery est un personnage récurrent des romans de Mo Hayder, je me suis demandé si toute cette histoire n’était pas là pour apporter une résolution à une affaire commencée dans un autre tome, mais comme ce tome est le seul que j’ai lu, je ne saurais le confirmer.
    La première chose à savoir c’est que ce livre est beaucoup moins effrayant que ne le laisse supposer le quatrième de couverture et la couverture. Franchement, je m’attendais à trembler, à ne pas pouvoir éteindre la lumière… et puis non. C’est un bon thriller, mais il ne file pas la trouille (surtout quand on a lu le dernier Sire Cédric peu de temps avant).
    Les chapitres sont très courts, ce qui fait qu’on avance assez vite (le coup du : encore un chapitre et je dors, ne marche absolument pas, les chapitres étant trop courts pour qu’on s’y tienne).
    Il y avait quelques indices qui nous indiquaient la fin, mais franchement, je n’ai pas su les décoder avant que la solution ne soit écrite sous mes yeux. Comme les personnages, je me suis laissée prendre aux apparences et je ne me suis pas méfiée de la bonne personne (en fait, même quand je m’en suis méfiée, j’ai minimisé son rôle).
    L’histoire personnelle d’Isaac est dure à avaler. Ok il a tué ses parents, mais certaines révélations font qu’on se demande si sa place était vraiment dans un hôpital psychiatrique pour aussi longtemps. Beaucoup de choses dans ce livre ne sont pas ce qu’elles semblent être.
    Malheureusement, beaucoup de choses ne sont pas expliquées comme : comment Isaac arrive à entrer chez Penny ?
    Parfois, certaines scènes semblent peu importantes, anecdotiques, mais au final, elles se révèlent toutes importante pour comprendre l’intrigue.
    J’ai beaucoup aimé Mère Monstre qui en sait bien plus que l’on croit et que personne ne songe à interroger sous prétexte qu’elle est une patiente. Et pourtant, elle en aurait des choses à dire !
    Fétiches fait partie d’une série de roman ayant pour personnage principal le commissaire Caffery mais peut se lire indépendamment des autres. La seule chose est que le personnage, qui a déjà évolué dans 5 livres avant celui-ci, ne sera pas développé autant que les personnages créés spécifiquement pour ce roman, puisqu’on est censé déjà le connaitre.
    Un thriller qui n’a pas été un coup de cœur, mais que j’ai lu d’une traite.

    Un extrait : Il est près de 11 heures quand AJ LeGrande, coordinateur en chef de l’établissement psychiatrique Beechway, s’éveille en sursaut d’un cauchemar. Son cœur cogne dans sa poitrine et il lui faut un moment pour retrouver ses repères et se rendre compte qu’il est habillé, assis dans son fauteuil, les pieds sur son bureau. Les rapports qu’il lisait se sont éparpillés sur le sol.

    Il se frotte la poitrine nerveusement. Cligne des yeux et se redresse. La pièce est sombre, il ne passe qu’un rai de lumière sous la porte. Sur sa rétine danse l’image floue récurrente d’une petite forme accroupie sur lui. A cheval sur sa poitrine, sa figure lisse proche de la sienne. Ses bras menus posés délicatement sur les clavicules d’AJ. Il se passe la langue sur les lèvres, parcourt la pièce des yeux, imagine la forme s’échappant malgré la porte fermée à clé. Glissant dessous, passant dans le couloir et se mettant à courir dans tout l’hôpital.

    Il a la gorge serrée. Il n’a pas l’habitude des cols de chemise : il n’est coordinateur que depuis un mois et ne s’habitue pas au costume. Et les cravates à clipser qu’il porte pour sa propre sécurité, il n’a pas le tour de main pour les fixer correctement. Elles ne sont jamais bien accrochées – du moins il n’a jamais l’impression qu’elles le sont. Il laisse ses pieds tomber par terre et défait sa cravate. L’étau qui lui comprime les poumons se desserre un peu. Il se lève, va à la porte. Tripote la poignée, hésite. S’il ouvre, il va découvrir une petite silhouette en chemise de nuit trottinant dans le couloir désert.

    Trois longues inspirations. Il ouvre la porte. Inspecte le corridor dans un sens puis dans l’autre. Rien en vue. Rien que les choses familières auxquelles il s’est accoutumé au fil des ans : les dalles vertes du sol, le point de rassemblement en cas d’incendie avec son plan du service, les mains courantes capitonnées. Pas d’ourlet de chemise de nuit disparaissant au détour du couloir.

    AJ s’appuie un moment au chambranle et tente d’éclaircir son esprit. Des naines sur sa poitrine ? Des petites créatures en chemise de nuit ? Le chuchotis de pieds menus ? Et deux mots auxquels il ne veut pas penser : la Maude.

    Bon Dieu. Il se frappe le front de la jointure d’un doigt. Voilà ce qui arrive quand on enchaîne deux services d’affilée et qu’on s’assoupit avec une cravate trop serrée. Franchement, c’est dingue. Comment se fait-il que, passé cadre administratif, il assure pour la deuxième fois le service de nuit d’un membre du personnel soignant ? C’est tout à fait ridicule, parce que, auparavant, le service de nuit était très recherché : une occasion de regarder la télé ou de rattraper du sommeil en retard. Tout a changé depuis ce qui est arrivé la semaine précédente au pavillon Pissenlit. D’un seul coup, ceux qui étaient de service de nuit ont quitté le navire tels des rats en se faisant porter pâles sous toutes sortes de prétextes. Personne ne veut plus passer la nuit dans le service, comme s’il y était arrivé quelque chose de surnaturel.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg