Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • [Livre] Après la fin

    Après la fin.jpg

     

    Résumé : Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans…


    Auteur : Barbara Abel

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 09 Avril 2015

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : L’histoire prend place 8 ans après les événements de « derrière la haine ». Tiphaine et Sylvain, tuteurs légaux de Milo, aujourd’hui âgé de 15 ans, se sont installés dans la maison dont a hérité ce dernier, puisque eux-mêmes n’étaient que locataires de la maison voisine. Aujourd’hui, leur ancienne maison va de nouveau être occupée. C’est Nora, jeune quadra récemment séparée de son avocat de mari, qui s’installe avec ses deux enfants, parmi lesquels Nassim, petit garçon de 7 ans, exactement l’âge de l’enfant qu’on perdu Laetitia et Sylvain et qui, par un hasard cruel, va s’installer dans la même chambre.
    Comme souvent dans les romans de Barbara Abel, je n’ai trouvé quasiment aucun personnage attachant. Ines et Nassim sont mignons mais m’ont laissé plutôt indifférente, Tiphaine est horrible à tout point de vue, Sylvain est un faible, le mari ne Nora est un pervers narcissique, Nora, je l’aimais bien jusqu’à une décision qui est juste inadmissible. Milo est finalement celui qui est le plus attachant. Le jeune homme est hostile envers tous, mais on finit par en connaitre la raison et on ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui.
    Le livre a été un coup de cœur à la hauteur de celui ressenti pour le premier volet. Il peut éventuellement être lu seul, car l’auteur dispense régulièrement des rappels des précédents évènements, mais honnêtement, ce serait bête de passer à côté du premier livre.
    Le côté malsain de Tiphaine est encore plus développé que dans « derrière la haine », peut-être parce que, suite à ses actes laissés sans conséquences, elle se sent toute puissante est n’a donc plus aucune barrière à sa folie.
    Comme toujours dans les livres de Barbara Abel, on se demande jusqu’où la perversité des personnages peut aller sans qu’aucune conséquence ne vienne les foudroyer en plein vol. Clairement, pour Tiphaine, j’ai eu l’impression d’un monstre mythologique que rien ni personne ne peut arrêter.
    A chaque page, je me disais, là c’est la bonne, elle va commettre une erreur et elle va devoir rendre des comptes. Mais à chaque fois, d’une pirouette, elle semblait réussir à se poser en victime.
    Plus on avance dans le livre, plus la tension devient insoutenable et l’auteur ne nous fait pas l’aumône d’un trait d’humour pour détendre l’atmosphère. On tourne les pages de plus en plus vite, tant pour savoir ce qu’il va se passer, que dans l’espoir de voir cette tension enfin s’apaiser.
    Au final, si cette suite est aussi bien tournée que le premier tome, je l’ai trouvé aussi plus sombre, plus pesante.
    Dans tous les cas, je continue à être une grande fan de Barbara Abel et j’ai déjà un autre de ses livres en ligne de mire !

     

    Un extrait : Un lundi soir comme tant d’autres. Au commissariat central d’une petite ville de banlieue, pas loin de Paris, Didier Parmentier, l’agent de permanence, feuillette son journal. La soirée est calme, à peine une plainte pour tapage nocturne – alors qu’il n’est même pas 22 heures –, une déclaration de perte de portefeuille et un début de bagarre dans un bistrot des environs. Encore une longue nuit qui se profile, avec pour seuls compagnons le crépitement de la centrale radio et les quelques allées et venues des collègues en patrouille… Pas grave, Didier a prévu le coup. Il referme le journal et allume son iPad sur lequel il entame une partie de solitaire. Histoire de se mettre en forme. Ensuite, il passera aux choses sérieuses : Tetris, Max Awesome et Angry Birds Friends. Se connectera sûrement sur Facebook pour voir les news et bavarder en discussion instantanée avec un contact virtuel ou un ami réel.

    La sonnerie du téléphone le fait sursauter. Il détourne aussitôt les yeux de la tablette et s’empare du combiné.

    — Commissariat de police, j’écoute !

    À l’autre bout de la ligne, une voix de femme, ou plutôt un souffle, entre anhélation et chuchotement. Ton oppressé, débit saccadé.

    — S’il vous plaît, venez vite ! J’ai entendu du bruit en bas et…, commence-t-elle à la seconde où Didier achève sa formule d’introduction.

    Elle s’interrompt, le tourment aux aguets, comme à l’écoute d’une menace. La voix paraît réellement paniquée. Un murmure asphyxié par l’angoisse. Un hoquet de terreur. Semble vouloir se faire aussi discrète que possible, craignant d’être repérée. Et derrière le timbre glacé de la frayeur, il y a la respiration : courte, serrée, affolée.

    Didier perçoit l’urgence du besoin, celui d’être entendue d’abord, comprise ensuite, rassurée enfin.

    — Je vous écoute, madame. De quoi s’agit-il ?

    — Il faut venir, maintenant, tout de suite ! Il y a du bruit au rez-de-chaussée, quelqu’un est entré chez moi et… je suis presque certaine que c’est ma voisine…

    — Votre voisine ? Vous avez des problèmes de voisinage ?

    — S’il vous plaît, ne me laissez pas seule ! Elle… Elle est entrée par le jardin, je crois… Par la porte-fenêtre… Elle me déteste ! Elle m’a déjà menacée plusieurs fois… Je pense qu’elle veut se débarrasser de moi !

    — Restez calme, madame, nous arrivons tout de suite. Donnez-moi votre nom et votre adresse.

    La voix énonce ses coordonnées complètes, manquant céder à la panique lorsque Didier lui demande d’épeler son nom de famille. Le policier l’exhorte au calme, tente de la rassurer, lui promet qu’une patrouille sera rapidement sur les lieux.

    — Dépêchez-vous, je vous en supplie ! Et si je ne vous ouvre pas, défoncez la porte ! ajoute-t-elle dans un souffle.

    Didier s’apprête à lui proposer de rester en ligne jusqu’à l’arrivée de ses confrères, quand la communication est brutalement interrompue. Alors, sans perdre un instant, il communique par radio toutes les informations nécessaires pour agir au plus vite.

    — Motif de l’appel ? lui demande son collègue en ligne.

    — Problème de voisinage. Ça a l’air sérieux.

     

    coup de coeur.jpg