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  • [Livre] Juste avant le bonheur

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    Résumé : Julie, 20 ans, qui élève seule son fils Lulu est caissière dans un supermarché. Elle attire l'attention d'un client, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire. Généreux et désintéressé, Paul invite Julie à passer quelques jours dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui se remet mal du suicide de sa jeune femme. Gaieté et optimisme reviennent grâce à l'attachante présence du petit Lulu. Mais au retour, un nouveau drame survient. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent de réapprendre à vivre et de saisir une deuxième chance. La force des épreuves surmontées, l'espoir d'un nouvel amour, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle.


    Auteur : Agnès Ledig

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Drame, Contemporain

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Ce livre a été à la fois un coup de cœur et une torture. Un coup de cœur parce que l’écriture est tellement belle, l’auteur fait passer tellement d’émotions à travers ses mots qu’il me semble impossible de ne pas aimer ce livre.
    Les sentiments que décrit l’auteur sonnent si justes qu’on se demande si elle n’a pas fait l’expérience de certaines des situations qu’elle décrit.
    Mais ce roman a également été une torture pour exactement les mêmes raisons qu’il a été un coup de cœur : les émotions qu’il déclenche.
    Je n’ai jamais autant pleuré en lisant un livre.
    Ce roman c’est l’histoire de la vie qui doit continuer car, malgré les épreuves, la terre ne s’arrête pas de tourner et il faut continuer d’avancer car, comme le dit le proverbe arabe cité dans le livre à de nombreuses reprises : « ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle », et ce même quand, les miracles, on a plus trop envie d’y croire.
    Je ne peux pas développer les sentiments que j’ai ressenti sans vous dévoiler l’intrigue, ce que je ne veux absolument pas faire, car découvrir au fur et à mesure contribue à la force de ces sentiments. Alors pour conserver toute son intensité à ce roman, je me contenterai de vous dire de foncer, de ne pas hésiter et de le lire sans réserve !
    Juste un conseil : n’oubliez pas la boîte de mouchoirs… Je dis ça, je dis rien…

     

    Un extrait : Elle en a vu d’autres, Julie.

    Elle aurait pu s’opposer, prendre le risque, perdre son travail, mais garder sa dignité.

    Quelle dignité ?

    Ça fait belle lurette que ce petit bout de femme l’a perdue. Quand c’est une question de survie, on range au placard les grands idéaux qu’on s’était fabriqués gamine. Et on encaisse, on se tait, on laisse dire, on subit.

    Et puis, elle a besoin de ce boulot. Vraiment. Ce connard de Chasson le sait. Directeur sans scrupules, capable de virer une caissière pour une erreur de dix euros. Alors cinquante !

    Julie sait pourtant qui lui a volé ces cinquante euros, quand elle avait le dos tourné. Mais il est mal vu de dénoncer les collègues. Très mal vu. Ça vous colle une réputation sur le dos aussi solidement qu’un pou sur une tête blonde. Elle préfère éviter.

    « Mademoiselle Lemaire, je pourrais vous virer sur-le-champ. Cependant, je connais votre situation, je sais que vous ne pouvez pas rembourser. Méfiez-vous, je pourrais vous demander de trouver une solution pour réparer vos erreurs de caisse. Vous voyez de quoi je parle ? Sinon, demandez à certaines de vos collègues, elles ont compris comment faire », lui a-t-il lancé, le regard fixe, sans aucun état d’âme, un mauvais sourire sur les lèvres.

    Salaud !

    Il présente bien, pourtant. Le gendre idéal. Grand, dynamique, souriant, le menton carré et les tempes grisonnantes. Toujours une main dans le dos pour rassurer, encourager. Toujours un mot gentil quand il passe saluer les employés le lundi matin. Une épouse élégante et des enfants polis. Le type qui a commencé petit et a gravi les échelons à la sueur de son front, forçant le respect et l’admiration. Voici pour la face brillante de la médaille. Et puis, quand on la retourne, il y a le loup, le prédateur, l’homme qui veut des femmes à ses pieds pour se prouver qu’il est le plus fort.

    Quelques minutes plus tard, Julie marche d’un pas rapide dans le long couloir qui sépare le bureau du directeur de la galerie marchande. Sa pause touche déjà à sa fin. Elle aurait préféré la passer à autre chose qu’à ce genre de convocation. D’un revers de manche, elle essuie avec rage une larme échouée sur sa joue. Un malheureux signe de faiblesse qu’elle se doit de chasser immédiatement.

    Parce qu’elle en a vu d’autres, Julie.

    Elle fait partie de ces gens que le destin épargne peu.

    Il y en a comme ça…

     

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