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  • [Livre] Le zoo

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    Résumé : Le zoo est sur le point de fermer ses portes. Joan et son fils de quatre ans, Lincoln, sont dans leur coin préféré, à l'écart du chemin principal. Ils profitent des dernières minutes. Mais quand ils se dirigent vers la sortie, ce qu'ils découvrent transforme cette journée de rêve en cauchemar : des corps étalés sur l'herbe, des hommes armés de fusils. Sans réfléchir, Joan prend son enfant dans ses bras et court, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à ce que ses muscles la brûlent.
    Pendant trois heures, la mère et son fils vont se retrouver piégés avec les animaux et les tueurs. Pour sauver Lincoln, Joan est prête à tout... même au pire.


    Auteur : Gin Phillips

     

    Edition : La bête noire

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 21 septembre 2017

     

    Prix moyen : 7,50€

     

    Mon avis : Joan est une femme comme les autres. Elle n’a rien d’une héroïne, n’a pas de capacité ou de formation particulière, c’est juste une maman lambda pourvue d’un petit garçon de 4 ans qui n’a pas la langue dans sa poche.
    L’action se déroule en à peine 3h mais les chapitres, qui nous font le décompte du temps nous montrent bien combien ces 3h sont interminables pour les protagonistes.
    J’ai beaucoup aimé Joan. Ses réactions sont parfaitement réalistes et on ressent à la fois sa peur et sa farouche détermination à protéger son fils coûte que coûte.
    J’ai eu plus de mal avec Lincoln. Je pense que c’est le contraste entre son vocabulaire, qui m’a semblé trop élaboré pour son âge, ainsi que ses réflexions trop matures et son comportement (parler fort parce que sa mère lui demande de ne pas le faire, pleurer à la moindre contrariété, faire du bruit en permanence…) qui m’a agacée.
    La plupart du temps, j’ai oublié qu’il avait 4 ans et j’avais envie de le secouer pour qu’il la ferme (remarquez, même en tenant compte de son âge… il me gonflait…). Je sais que je suis injuste mais je n’ai pas pu dépasser ce sentiment d’exaspération.
    Le livre est à 95% un huis-clos et l’ambiance est oppressante. On suit essentiellement Joan et son fils mais on a quelques aperçus de ce que vivent d’autres personnes, y compris l’un des tireurs.
    Je comprends les choix de Joan, même s’ils paraissent moralement discutables. Après tout, sa préoccupation première est de protéger son fils et pour ça, elle est prête à tout.
    La fin est extrêmement abrupte puisque le livre s’arrête à la fin de l’action des tireurs quelle qu’en soit l’issue. Ainsi, on reste ignorant du sort de la plupart des protagonistes.
    J’avoue que cette fin, même si je comprends le choix de l’auteur, m’a un peu frustrée. J’aurais aimé en savoir plus sur ce qu’il s’est passé et qu’on n’a pas vu parce qu’on ne voyait que ce que voyait Joan.
    Malgré tout, ce livre reste un thriller psychologique très prenant et j’ai adoré ma lecture.

     

    Un extrait : Elle entend un nouveau bang, plus fort et plus près qu'avant, suivi d'une dizaine de détonations sèches. Peut-être un mécanisme hydraulique ?

    Ils arrivent au bord d'un plan d'eau – le plus grand du zoo, presque un lac –, et elle aperçoit des cygnes qui filent à la surface. Le sentier bifurque : la branche de droite conduit de l'autre côté de l'étang, vers le secteur de l'Afrique, tandis que celle de gauche les emmènerait à la sortie en quelques secondes. Elle voit l'éclair rouge et vert des perroquets droit devant, inhabituellement silencieux. Elle aime leur petite île au milieu de tout ce béton – un bassin entouré de briques avec un monticule couvert d'herbe et d'épineux – et c'est toujours leur premier et dernier arrêt, l'ultime rituel de toutes leurs visites.

    — Tu devrais t'exercer à parler comme un perroquet, lui suggère-t-elle.

    — Je n'ai pas besoin de m'exercer. Je veux juste voir les épouvantails.

    — Il va falloir qu'on les regarde sans s'arrêter.

    Une longue rangée d'épouvantails a été dressée le long de la palissade qui fait le tour du plan d'eau. Beaucoup ont des citrouilles à la place de la tête, et Lincoln est absolument fasciné. Il aime Superman et l'astronaute – celui avec la citrouille peinte en blanc comme un casque spatial –, mais surtout le Chat qui porte un chapeau.

    — Allez, mon cœur, c'est bon.

    Il lui lâche la main et lève les bras.

    Joan jette un coup d'œil le long de la barrière et repère la tête de citrouille bleue de Pete le Chat. Vers le milieu, plusieurs épouvantails sont tombés. Une demi-douzaine, soufflés par le vent, suppose-t-elle. Sauf que non, il n'y a pas eu de bourrasque. Et pourtant, les épouvantails sont renversés, éparpillés tout du long jusqu'à l'enclos des perroquets, et encore au-delà.

    Non, pas des épouvantails. Pas des épouvantails.

    Elle voit bouger un bras. Un corps beaucoup trop petit pour être un épouvantail. Une jupe, remontée de façon indécente sur une hanche pâle, des jambes fléchies.

    Elle relève lentement les yeux, mais quand elle regarde plus loin, derrière les formes allongées par terre, après les perroquets, vers le long bâtiment avec les toilettes publiques et les portes marquées RÉSERVÉ AU PERSONNEL, elle repère un homme debout, immobile, à côté de la fontaine à eau. Il lui tourne le dos. Il est en jean et tee-shirt noir. Il a les cheveux bruns ou noirs, et à part cela elle ne distingue pas les détails, sauf un, quand l'homme finit par bouger : il donne un coup de pied dans la porte des toilettes, son bras remonte pour la rattraper, et elle voit qu'il tient une arme à feu dans la main droite, une espèce de fusil, long et noir, dont le bout étroit monte comme une antenne derrière sa tête alors qu'il disparaît entre les murs vert pâle des toilettes pour femmes.

    Elle croit percevoir un autre mouvement du côté des perroquets, un autre personnage encore debout, mais elle n'en voit pas davantage car à cet instant elle se détourne.

    Elle attrape Lincoln, le soulève – les jambes du garçon se balancent lourdement –, et le dépose sur sa hanche, sa main droite serrée autour de son poignet gauche sous les fesses de l'enfant.

    Elle se met à courir.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg