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  • [Livre] La fille sous la glace

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    Résumé : Encore marquée par la mort en service de son mari, l’inspectrice en chef Erika Foster découvre son nouveau poste dans un commissariat de Londres. Premier jour, première affaire et non des moindres : le corps d’Andrea Douglas-Brown, fille d’un riche industriel, a été retrouvé dans le lac gelé du Horniman Museum de Forest Hill. Que faisait la jeune femme mondaine dans ce quartier mal famé ?
    Effondrée par la disparition d’Andrea, sa famille semble pourtant redouter ce que l’enquête pourrait dévoiler d’eux. Hasard ? Vengeance ? Crime passionnel ? Pour faire éclater la vérité, Erika Foster devra faire la lumière entre règne des apparences et sombres secrets.


    Auteur : Robert Bryndza

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : Aout 2017

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Erika Foster reprend du service après avoir vécu un drame : La mort de son mari en service au cours d’une opération qu’elle-même dirigeait. J’ai d’ailleurs été très frustrée de ne pas avoir plus de détails sur cette opération.
    La reprise n’est pas de tout repos puisqu’elle se retrouve à enquêter sur la mort violente d’Andrea, fille d’un homme d’affaire aristocrate faisant partie de la chambre des Lords. Autant dire que les pressions exercées sont puissante et Erika se retrouve a devoir plus ménager les susceptibilités de la famille qu’à réellement enquêter sur le meurtre d’Andrea. D’autant plus que le détective a qui l’affaire a été retirée pour être confiée à Erika l’a assez mal pris et fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.
    Au travers de l’exaspération d’Erika ont découvre une justice à deux vitesses où le rang social de la victime et du ou des suspects entrent plus en ligne de compte pour déterminer le comportement de la police que la simple équation : meurtre + meurtrier = chercher le coupable et l’arrêter.
    Aux pressions de ces gens aisés qui veulent bien qu’Erika enquête du moment qu’elle ne fouille pas trop dans leur vie privée, s’ajoute la pression des média qui ne perdent pas une occasion d’augmenter leurs tirages en attaquant tour à tour la famille, la police, les éventuels suspects et le gouvernement.
    Tout ce mic mac ne fait qu’entraver l’enquête qui n’était déjà pas facile à l’origine et quand le père de la victime s’imagine qu’il peut diriger la police à sa guise en s’appuyant sur son rang et ses amis haut placés, ça fait des étincelles. Même si Erika semble s’être lancée dans une lutte évoquant le pot de terre contre le pot de fer, elle ne baisse pas les bras et fais tout son possible pour rendre justice à la victime qui reste sa préoccupation première.
    L’auteur rend ses personnages plus réels en leur donnant une vie en dehors de l’affaire. Même si on n’insiste pas sur cet aspect des choses, les quelques scènes où l’on constate que le chef, la collègue et d’autres, ont une vie, parfois de famille, a suffit à les rendre plus consistant, sans que ces informations ne prennent jamais le pas sur l’enquête et sur l’intrigue.
    J’ai apprécié qu’aucune question ne reste en suspend à la fin du roman et j’ai également aimé que tout ne tombe pas tout cuit dans le bec d’Erika sous prétexte qu’elle prend le contrepied de sa hiérarchie. Elle rame sacrément pour étayer ses théories et, à plus d’une reprise elle se demande si elle ne fait pas fausse route. Le coupable ne lui est pas livré avec un gros nœud rouge posé sur le sommet du crâne.
    L’écriture est sacrément addictive et j’ai eu du mal à fermer le livre pour dormir. Si j’avais pu, j’aurais enchaîné les pages jusqu’à la fin sans la moindre coupure.
    Ce premier roman est une réussite et j’espère lire bientôt une nouvelle enquête d’Erika Foster !

     

    Un extrait : Erika fila se changer dans le vestiaire des femmes. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus porté cette tenue pourtant familière : pantalon noir, chemise blanche, pull noir et veste de cuir. Après avoir rangé ses vêtements civils, elle attrapa l’exemplaire du Daily Mail oublié sur l’un des bancs et y jeta un coup d’œil. Sous le gros titre – « Disparition de la fille d’un pair du Parti conservateur » – une grande photo d’Andrea Douglas-Brown montrait un gros plan de la jeune fille en bikini, sur un yacht. Fond de ciel parfaitement bleu et mer scintillante sous le soleil. Bronzée, les épaules rejetées en arrière pour mettre ses seins en valeur, Andrea défiait l’objectif d’un regard assuré et ardent. C’était une belle fille, raffinée, aux lèvres pleines et aux longs cheveux châtains. Ses yeux bruns pétillaient. La photo laissait entrevoir les épaules puissantes de deux garçons qui l’enlaçaient. L’un des deux était plus grand que l’autre. À ce détail près, impossible de savoir qui ils étaient et à quoi ils ressemblaient. Tout le reste était hors cadre.

    Une « mondaine » de seconde zone – voilà comment le Daily Mail décrivait Andrea. Ça ne lui aurait pas plu, Erika était prête à le parier. Mais, au moins, contrairement à ses concurrents, ce tabloïd s’abstenait de l’appeler familièrement « Andie ». Les journalistes s’étaient payé l’audace d’aller parler aux parents, Lord et Lady Douglas-Brown, ainsi qu’au fiancé d’Andrea. Dans l’article, tous trois la suppliaient d’entrer en contact avec eux.

    Erika glissa la main dans la poche de sa veste. Son carnet était toujours à sa place ; elle ne l’avait pas sorti depuis des mois. Elle nota le nom du fiancé, un certain Giles Osborne, et ajouta : « Andrea a-t-elle fait une fugue ? » Puis elle considéra ce qu’elle venait d’écrire… avant de déchirer furieusement la page et de ranger le carnet dans la poche revolver de son pantalon. Elle voulut mettre son badge dans l’autre poche. Ce badge…, sa main en reconnaissait la forme et le poids. L’étui de cuir avait fini par prendre une forme légèrement incurvée, à force de rester dans sa poche arrière, collé à son corps.

    Elle s’approcha des lavabos, se campa devant la glace et ouvrit l’étui à la hauteur de son visage. La photo lui renvoyait l’image d’une femme sûre d’elle. Par contraste, celle qu’elle voyait dans la glace, celle qui tenait le badge, était amaigrie et pâle à faire peur. Ses cheveux blonds coupés court grisonnaient aux racines. Et sa main tremblait.

    Erika s’observa. Il faudrait qu’elle pense à changer cette photo.

     

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