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  • [Livre] La mer en hiver

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    Résumé : Lorsque Carrie McClelland, auteur à succès, visite les ruines du château de Slains, elle est enchantée par ce paysage écossais, à la fois désolé et magnifique. La région lui semble étrangement familière, mais elle met de côté son léger sentiment de malaise afin de commencer son nouveau roman, pour lequel elle utilise le château comme cadre et l’une de ses ancêtres, Sophia, comme héroïne. Puis Carrie se rend compte que ses mots acquièrent une vie propre et que les lignes entre fiction et faits historiques se brouillent de plus en plus. Tandis que les souvenirs de Sophia attirent Carrie encore plus au cœur de l’intrigue de 1708, elle découvre une histoire d’amour fascinante, oubliée avec le temps. Après trois cents ans, le secret de Sophia doit être révélé.

    Auteur : Susanna Kearsley

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 19 Octobre 2017

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Ce roman m’a beaucoup fait penser au film « d’un rêve à l’autre », sauf qu’ici ce n’est pas quand Carrie s’endors que Sophia prend vie, mais quand elle entre dans une sorte de transe la poussant à écrire le roman qu’elle a voulu du point de vue de son ancêtre.
    Ce qui, au départ, devait être un ajout fictif à un fond historique, devient de plus en plus étrange. Des faits que Carrie écrit, comme poussée par une force mystérieuse, s’avèrent ayant vraiment eu lieu, chose qu’elle n’avait aucune possibilité de savoir.
    Nous, lecteur, nous passons de l’histoire de Carrie à l’histoire de Sophia sans heurt, retrouvant le présent quand Carrie sort de transe et cesse d’écrire.
    J’ai beaucoup aimé que les chapitres consacrés à Carrie soient noté 1, 2, 3 etc… et ceux consacrés à Sophia I, II, III… bien qu’au fil des chapitres, la distinction ne soit plus aussi tranchée.
    J’ai aussi beaucoup aimé découvrir l’histoire de la tentative de prise de pouvoir Jacobite. Dans une note de fin de livre, l’auteur explique que, quand les faits historiques étaient avérés, elle s’y est strictement tenue. Ainsi, malgré le côté romancé dû à l’introduction de personnages imaginé comme Sophia ou les domestiques, l’histoire avec un grand H est assez fidèle à la réalité.
    Pendant tout le livre, j’ai espéré une fin, qui, si elle n’a pas réalité historique aurait au moins le mérite de faire en sorte que l’histoire de Sophia ne se termine pas mal. Je ne vous dirais pas si mes espoirs ont été déçus ou comblés mais sachez qu’ils m’ont du moins tenus en haleine jusqu’à la dernière ligne.
    Pour une fiction, l’auteur s’est clairement compliqué la tâche en s’imposant le strict respect des connaissances historiques. Ainsi il a fallu qu’elle jongle avec les dates, avec les rapports fait de discussions qui ont eu lieu entre certains personnages et qu’il lui a fallu intégrer dans son histoire. Contrairement à beaucoup d’auteurs de fiction, elle n’a pas plié l’histoire à ses besoins, mais s’est pliée aux obligations de l’histoire. C’est sans doute pour cela que ce roman a été un tel coup de cœur pour moi !
    J’ai aimé tous les personnages. Même les méchants ! Enfin, disons plutôt que ceux-là, j’ai adoré les détester et les vouer aux flammes de l’enfer ! En tout cas, pas un ne m’a laissé indifférente, pas même ceux qui étaient déjà morts quand l’histoire commence.
    L’histoire de Carrie est moins exaltante que celle de Sophia, parce que, ne nous voilons pas la face, on se doute que tout finira bien pour elle, et si les gens qui l’entourent sont très gentils, il n’y a guère de surprises dans leurs réactions et attitudes. En revanche, on tremble sans cesse pour Sophia qui, non contente de vivre à une époque dangereuse, n’a pas non plus la vie facile à titre personnel. J’ai trouvé que les passages concernant Carrie nous permettaient de souffler et de digérer ce qu’il se passait en 1708. C’étaient d’agréables interludes qui nous permettaient d’en savoir plus sur la période historique à travers les recherches de Carrie sans que l’histoire de Sophia ne soit alourdie.
    Au début j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire mais ça s’est arrangé dès que j’ai plongé dans la partie concernant Sophia et surtout que je me suis concentrée uniquement sur ce livre, sans en lire un autre en même temps. C’est un livre qui n’aime pas la concurrence !
    Mais je ne regrette pas de n’avoir eu qu’une seule lecture pendant quelques jours, parce que, réellement, ça a été un immense coup de cœur.

     

    Un extrait : Ce n’était pas un hasard. Rien de tout cela n’était arrivé par simple hasard.

    Je l’appris plus tard ; même si j’eus du mal à accepter cette évidence quand elle me frappa, car j’avais toujours cru fermement à l’autodétermination. Jusque-là, ma vie avait semblé corroborer cette idée – j’avais choisi certaines voies qui m’avaient menée à certaines fins, toutes positives, et je considérais les quelques contretemps rencontrés le long de la route non comme de la malchance, mais comme de simples fruits de mon jugement imparfait. Si j’avais dû choisir un credo, j’aurais opté pour ces deux vers du poète William Henley, vibrants de courage : Je suis maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme.

    Ainsi, lorsque tout commença en ce matin d’hiver, quand j’allai chercher la voiture que j’avais louée et que je quittai Aberdeen pour me diriger vers le nord, l’idée que quelqu’un d’autre puisse être à la barre ne m’effleura pas une seconde.

    Je croyais sincèrement que m’éloigner de la route principale pour emprunter celle qui longeait la rive découlait de ma propre décision. Sans doute pas la meilleure décision qui soit, d’ailleurs, étant donné que les routes étaient bordées de la neige la plus épaisse qui s’était abattue sur l’Écosse depuis quarante ans, et que l’on m’avait avertie des risques de dérapages et de retards. La prudence et le fait que j’aie un rendez-vous auraient dû m’inciter à rester sur la route principale, plus sûre, mais le petit panneau indiquant « Route côtière » me fit dévier.

    Mon père me disait toujours que j’avais la mer dans le sang. J’étais née et j’avais grandi sur la côte de la Nouvelle-Écosse, et je n’avais jamais pu résister à l’attrait des vagues. Alors, quand la route principale tourna vers l’intérieur des terres, je préférai bifurquer à droite et emprunter la voie côtière.

    Je ne pourrais pas dire à quelle distance je me trouvais lorsque j’aperçus sur les falaises le château en ruine, une ligne d’obscurité dentée se détachant sur un ciel nuageux, mais dès l’instant où je le vis, je fus captivée et accélérai. Je ne prêtai aucune attention aux grappes de maisons se dressant sur mon passage et sentis une pointe de déception lorsque la route repartit dans la direction opposée. Mais ensuite, derrière un bois touffu, la route tourna de nouveau et il surgit devant moi : un château sombre abandonné, s’élevant au milieu des champs enneigés qui s’étendaient entre la route et le bord de la falaise, comme pour en interdire l’accès.

     

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