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  • [Livre] Les chroniques de Narnia – T01 – Le neveu du magicien

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    Résumé : Polly trouve parfois que la vie à Londres n'est guère passionnante... jusqu'au jour où elle rencontre son nouveau voisin, Digory. Il vit avec sa mère, gravement malade, et un vieil oncle au comportement étrange. Celui-ci force les deux enfants à essayer des bagues magiques qui les transportent dans un monde inconnu. Commence alors la plus extraordinaire des aventures ...

     

    Auteur : C. S. Lewis

     

    Edition : Gallimard Folio junior

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2005 (pour cette édition)

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Je n’avais jamais lu les chroniques de Narnia que je ne connaissais qu’à travers les films. Ce tome 1 se situe chronologiquement avant le 1er film. Digory, le héros de ce tome, va, bien involontairement, ramener Jadis, une terrible sorcière égocentrique et mégalo, à la vie. J’ai beaucoup aimé voir le sale type qu’est l’oncle de Digory se faire maltraiter par Jadis.
    La tante de Digory est intrigante : parfois elle semble savoir des choses, mais l’instant d’après sa réaction laisse supposer qu’elle ne sait rien des autres mondes.
    Polly est une fillette sage et intelligente, mais elle n’est là que pour servir d’acolyte à Digory et le pousser à prendre de bonnes décisions, elle n’a pas réellement un rôle à part entière dans l’histoire, pas comme Hermione Granger dans Harry Potter qui est aussi la voix de la raison mais dont on ne saurait se passer. Ici n’importe qui d’autres pourrait aiguiller Digory dans ses choix.
    Jadis est maléfique, même si son personnage n’est pas particulièrement développé, on sent ça. Dans les quelques informations qu’elle laisse échapper, on comprend qu’elle s’empare des royaumes pour être la seule à les gouverner, quitte à les détruire.
    Et surtout dans ce tome, on va assister à la création de Narnia. On va comprendre d’où vient la fabuleuse armoire qui permet à Lucy d’arriver à Narnia dans le film, comment Jadis s’est retrouver dans cette contrée, l’histoire du réverbère allumé et on peut même deviner que le vieil homme chez qui les enfants Peter, Susan, Edmund et Lucy, que l’on a découvert dans le premier film de Narnia, trouveront refuge pendant la seconde guerre mondiale.
    J’ai un peu regretté qu’on n’en sache pas plus sur l’origine d’Aslan mais j’ai aimé ce tome d’introduction car il est rare de commencer une saga par la création même du monde qui va en constituer le décor.

     

    Un extrait : C’est une histoire qui s’est passée il y a très longtemps, à l’époque où votre grand-père était un petit garçon. Une histoire très importante, car c’est elle qui permet de comprendre comment les échanges entre notre monde et le pays de Narnia ont commencé.

    À cette époque, Sherlock Holmes vivait encore à Baker Street. À cette époque, si vous aviez été un petit garçon, vous auriez porté un uniforme de collégien au col empesé tous les jours, et les écoles étaient souvent plus strictes qu’aujourd’hui. En revanche, les repas étaient meilleurs. Quant aux bonbons, je ne vous dirai pas à quel point ils étaient exquis et bon marché, sinon je vous mettrais l’eau à la bouche pour rien. Enfin, à cette époque vivait à Londres une petite fille qui s’appelait Polly Plummer.

    Elle habitait dans une de ces longues rangées de maisons accolées les unes aux autres. Un matin, elle était dehors dans le jardin arrière quand soudain un petit garçon grimpa du jardin voisin et montra son visage au-dessus du mur. Polly fut extrêmement surprise car elle n’avait jamais vu d’enfants dans cette maison. Seuls y vivaient M. Ketterley et Mlle Ketterley, un vieux garçon et une vieille fille, frère et sœur. Piquée par la curiosité, elle leva le regard. Le visage du petit garçon était très sale, on aurait dit qu’il avait pleuré puis séché ses larmes en se frottant avec les mains pleines de terre.

    Le fait est que c’est plus ou moins ce qu’il venait de faire.

    — Bonjour, dit Polly.

    — Bonjour, répondit le petit garçon. Comment t’appelles-tu ?

    — Polly. Comment t’appelles-tu, toi ?

    — Digory.

    — Ça alors, quel drôle de nom !

    — Pas plus que Polly.

    — Ah ! si.

    — Non.

    — En tout cas, moi au moins je me lave la figure, dit Polly, ce qui ne te ferait pas de mal, surtout après avoir…

    Soudain elle s’arrêta. Elle allait dire « après avoir pleurniché…», mais elle se ravisa car elle se dit que ce n’était pas très courtois.

    — Oui, c’est vrai, j’ai pleuré, répondit Digory beaucoup plus fort, comme s’il n’avait plus rien à perdre qu’on le sache. Toi aussi, tu pleurerais, si tu avais vécu toute ta vie à la campagne avec un poney et un ruisseau au bout du jardin et que brutalement on t’amenait vivre ici, dans ce trou pourri.

    — Ce n’est pas un trou, Londres, répondit Polly, indignée.

    Mais le petit garçon, trop absorbé par son explication pour y faire attention, continua :

    — Et si ton père était parti en Inde, si tu étais obligée de vivre avec une vieille tante et un oncle fou (je me demande qui aimerait), et si tout ça c’était parce qu’il fallait qu’ils s’occupent de ta mère, et si en plus ta mère était malade et allait m… mourir…

    Son visage se tordit alors d’une drôle de façon, comme lorsque vous essayez de retenir vos larmes.

    — Je ne savais pas, je suis désolée, répondit humblement Polly.

    Comme elle ne savait plus très bien quoi dire et qu’elle voulait changer les idées de Digory en abordant des sujets plus gais, elle demanda :

    — M. Ketterley est vraiment fou ?

    — Soit il est fou, soit il y a un mystère.