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  • [Livre] La dame en noir

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    Résumé : Angleterre, début du XXe siècle. Par un mois de novembre froid et brumeux, Arthur Kipps, jeune avoué londonien, est dépêché dans le nord du pays pour assister aux funérailles d'Alice Drablow, 87 ans, puis trier ses papiers en vue d'organiser sa succession.

    À Crythin Gifford, village où Kipps pose ses valises, les habitants lui battent froid dès qu'il prononce le nom de feue Mme Drablow, unique occupante du Manoir des Marais, demeure isolée, battue par les vents et située sur une presqu'île uniquement accessible à marée basse.

    Lors de l'inhumation, dans une église quasi déserte, Arthur remarque la présence, un peu en retrait, d'une femme tout de noir vêtue, le visage émacié, comme rongée par une terrible maladie. Il l'aperçoit ensuite dans le cimetière, mais elle s'éclipse avant qu'il ait le temps de lui parler...

    Cette femme en noir, Arthur la verra de nouveau aux abords du manoir, une fois qu'il s'y sera installé pour commencer son travail. Mais se produisent alors nombre de phénomènes mystérieux qui ébranleront le jeune homme et feront vaciller sa raison...

    Comme il l'apprendra peu à peu, une malédiction plane sur ces lieux…

     

    Auteur : Susan Hill

     

    Edition : L’Archipel

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 08 février 2012

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : La lecture de ce livre n’était pas désagréable, mais j’ai trouvé qu’il ne tenait pas les promesses de son quatrième de couverture.
    C’est un livre très court, à peine 224 pages, et plus de la moitié du livre est consacré à la mise en place de l’histoire.
    Si je ne m’attendais pas à la fin et que je l’ai nettement préférée à celle de l’adaptation cinématographique, il m’a manqué, tout au long du livre, cette montée d’angoisse que l’on était en droit d’attendre à la lecture du résumé.
    J’ai beaucoup aimé l’idée de raconter l’histoire par le biais d’une sorte de confession destinée à libérer l’esprit d’Arthur, de longues années après les évènements qu’il a vécu, mais le problème pour moi à été le déroulé de l’histoire.
    Le moment où j’ai le plus tremblé a été lors de la mésaventure de Spider, la petite chienne qui accompagne Arthur au manoir et qui est sans doute le seul personnage attachant de l’histoire.
    Si j’ai trouvé que le décor était bien planté, cette présentation aurait été plus adaptée à un texte plus long car ici, toute l’intrigue est concentrée dans les 80 dernières pages, ce qui n’est pas assez long pour faire correctement monter la pression.

    C’est dommage parce que le style d’écriture de l’auteur est vraiment agréable et aurait pu être clairement addictif.
    J’ai trouvé que la malédiction n’était pas assez développée car au final, on n’en parle que le temps d’un dialogue, à la fin, ou presque, du roman.
    J’ai aussi trouvé que le personnage d’Arthur n’était pas assez approfondi, on a du mal à s’attacher à lui. Il n’est pas antipathique, mais on ne tremble pas pour lui (on s’inquiète plus pour la petite chienne que pour lui).
    La dame en noir n’est pas très présente. Dommage pour un personnage qui a donné son nom au livre !

    Un extrait : En ce lundi après-midi de novembre régnait une pénombre que n’expliquait pas l’horloge – il n’était même pas encore trois heures – mais la présence d’un brouillard épais, une de ces purées de pois typiquement londoniennes qui nous cernait de toutes parts depuis le lever du jour – si tant est que le jour se fût levé, la grisaille malodorante ayant à peine laissé filtrer la lumière.

    Dehors, le brouillard était partout : il se déployait au-dessus du fleuve, s’insinuait dans les ruelles et les passages, tournoyait en nappes épaisses entre les arbres dépouillés de tous les parcs et les jardins de la ville. Il n’épargnait pas les intérieurs non plus, allant jusqu’à s’immiscer à travers les moindres fentes et fissures tel un souffle fétide, se faufilant sournoisement par chaque entrebâillement de porte. C’était une masse nébuleuse jaunâtre, sale et nauséabonde, qui prenait à la gorge et aveuglait, souillait et encrassait. Obligés d’avancer à tâtons dans les rues, hommes et femmes progressaient au péril de leur vie, et, titubant sur les trottoirs, se cramponnaient aux grilles ou à leurs semblables pour se guider.

    Les bruits étaient assourdis, les formes indistinctes. Le brouillard, tombé sur la ville trois jours plus tôt, ne semblait pas décidé à se dissiper et possédait, semblait-il, toutes les caractéristiques propres à ce genre de phénomène : à la fois menaçant et sinistre, il rendait méconnaissable l’univers le plus familier, désorientant ceux qu’il avait piégés, les égarant comme si on leur avait bandé les yeux avant de les faire tourner sur eux-mêmes lors d’une partie de colin-maillard.

    C’était un temps affreux, en somme, propre à assombrir encore l’humeur en ce mois le plus triste de l’année.

    Avec le recul, je serais tenté de croire que, tout au long de cette journée, j’avais eu un mauvais pressentiment au sujet de mon voyage à venir, qu’une sorte de sixième sens, d’intuition occulte en sommeil au plus profond de chacun ou presque s’était soudain réveillée en moi. Mais, à l’époque, j’étais un jeune homme solide, plein de bon sens, et je n’éprouvais ni malaise ni appréhension d’aucune sorte. Toute altération de mon entrain habituel ne pouvait être due qu’à la brume et au mois de novembre, qui me plongeaient dans une morosité partagée par l’ensemble des citoyens de Londres.