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  • [Film] Madame Bovary

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    Titre original : Madame Bovary

     

    Réalisé par : Sophie Barthes

     

    Date de sortie : 4 novembre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : Angleterre, Belgique

     

    Durée : 1h59

     

    Casting : Mia Wasikowska, Ezra Miller, Henry Lloyd-Hughes, rhys Ifans, Logan marshall-Green, Laura Carmichael…

     

    Résumé : Emma Rouault, fraîchement sortie du couvent, épouse Charles Bovary, un médecin de campagne qui se réjouit d’avoir trouvé la compagne parfaite. Emma occupe ses journées à aménager sa nouvelle demeure, dessine, joue du piano et reçoit avec élégance les visiteurs. Cette vie monochrome auprès d’un époux sans raffinement est bien loin des fastes et de la passion auxquels elle aspire. Ses rencontres avec M. Lheureux, habile commerçant, le Marquis d’Andervilliers, et Léon, jeune clerc de notaire, vont rompre la monotonie de son existence.

     

    Mon avis : Ici je ne vais que donner mon avis sur le film sans faire de comparaison avec le livre car je ne l’ai toujours pas lu (oui je sais, honte sur moi !).
    La réalisatrice (le scénariste aussi du coup, mais là de suite, on en parle moins) a décidé de se concentrer sur l’ennui que ressent Emma dans sa vie de femme mariée, ennui qui va la pousser non seulement à l’adultère mais aussi à une sorte de frénésie d’achats qui ne sera pas sans conséquences.
    Le mari d’Emma n’est pas franchement antipathique. C’est un homme bon, qui se contente de ce qu’il a et qui ne s’intéresse guère aux distractions telles que l’opéra ou le piano. Pour autant, il ne prive Emma de rien, lui propose de rester seule à Rouen un jour de plus pour qu’elle puisse aller à l’opéra, ne rechigne pas quand elle réclame des cours de piano… Il aime profondément sa femme, cela se voit.

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    Et c’est peut être cette bonté et cet amour qui dérange encore plus la jeune femme. De son propre aveu, elle se sentirait moins coupable si son mari était un monstre d’égoïsme qui ne lui autorisait rien et qui la maltraitait car ainsi elle pourrait au moins le haïr alors que là, il n’y a vraiment rien à reprocher à Charles Bovary, si ce n’est la modestie de sa condition.
    Le problème c’est qu’Emma, entre son ennui et le fait qu’elle a passé sa jeunesse dans un couvent pour n’en sortir que pour se marier est romantique à l’excès et très naïve.

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    Elle tombe ainsi tour à tour dans les pièges de monsieur LHeureux

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    et du marquis

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    qui veulent d’elle deux choses totalement différentes mais qui précipiteront sa chute de la même façon.
    En amour, Emma est exigeante, collante dirait-on aujourd’hui. Elle ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre que les hommes auxquels elle s’accroche puissent avoir des obligations, comme Léon, et surtout elle n’a aucune notion d’argent.

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    Pour elle l’argent ne compte pas, elle n’arrive pas à concevoir que l’argent puisse être un frein pour quoi que ce soit.
    Pourtant, elle attire la sympathie. Des autres personnages, d’abord. En effet, sa domestique qui était déjà au service de son mari, va garder pour elle des secrets qu’aucun domestique de l’époque n’aurait gardés pour sa maîtresse (surtout quand on sait qu’à l’époque, le seul maître à bord était le mari).

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    Du spectateur ensuite, car elle montre un profond mal-être et s’en veut énormément de risquer de faire de la peine à son époux sans toutefois parvenir à s’en empêcher.
    Bien sûr, même sans avoir lu le roman, je sais que le film prend des libertés. D’abord parce qu’on n’adapte pas fidèlement en moins de 2h un pavé de 500 page aussi riche que le texte de Flaubert, ensuite parce que la réalisatrice s’est attaché à un élément du roman : l’ennui d’Emma. On ne développe pas la personnalité de Charles Bovary au-delà de ce qui est nécessaire pour comprendre cet ennui, le couple n’a pas d’enfant (alors que dans le livre, la naissance de sa fille fait partie des éléments qui font sombrer Emma).
    J’ai beaucoup aimé cette adaptation qui était un sacré risque, le roman ayant été adapté plus d’une quinzaine de fois.
    C’est une adaptation qui peut donner envie de lire le livre (c’est mon cas) et qui permettra de faire un peu mieux connaitre outre atlantique ce chef d’œuvre de la littérature française.