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  • [Livre] Korss'Hanes - T01 - L'Eveil

     

    Je remercie les auteurs et le site Librinova pour cette lecture

     

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    Résumé
     : La naissance de deux enfants peut-elle faire basculer le destin d’une nation ?
    Une ancienne prophétie le laisse suggérer et les événements se précipitent. Une guerre se prépare mais qui pourra en prévoir les conséquences ?
    Quand le passé antique et les légendes ressuscitent, le monde des hommes flirte avec le bord du précipice.
    Les enfants du présage se retrouvent au centre du combat. Mais peut-on se fier aux prophéties ?

     

    Auteur : Benjamin Lebrun et Yohann Carouge

     

    Edition : Auto-Edition avec l’aide de Librinova

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 4 Janvier 2017

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai mis un certain temps à lire ce livre car je n’ai pas vraiment l’habitude (ni la patience, mea culpa) de lire de la fantasy. Il faut dire que ce premier tome a la lourde charge de nous présenter tout un monde avec ses coutumes (plusieurs coutumes, car plusieurs peuples), ses traditions, ses légendes etc… Cela donne un univers très riche et une somme d’informations assez importante à intégrer.
    Pour autant, les auteurs ne se sont pas laissés emportés dans des pages et des pages indigestes de descriptions. Les informations, quoique nombreuses, sont dispersées tout au long du roman, ce qui les rend plus faciles à appréhender.
    En général, j’ai du mal à apprécier les romans auto-édités. Les auteurs ont du mal à accepter cet état de fait, mais force est de constater que si leur roman n’a pas trouvé de maison d’édition, ce n’est pas pour rien.
    Mais ce roman fait partie des exceptions ! Il est bien meilleur que ce que j’ai pu voir, en général, dans le domaine de l’autoédition.
    Il a un style clair et direct, qui évite les répétitions inutiles (la plupart du temps), et le langage inadapté au style du livre, ce qui est le reproche que l’on peut le plus souvent faire aux romans auto-édités.
    Peut-être le fait que les auteurs soient deux les a-t-il aidés à ce sujet.

    Bien sûr, il a quelques défauts, mais ce sont des défauts qui ne seront pas difficile à corriger.
    Parmi eux on compte quelques maladresses de langage, quelques fautes d’orthographes (ou peut-être des coquilles), quelques erreurs de concordance. Le plus gros « problème » est un gros souci d’accord du participe passé qui se présente à plusieurs reprises.
    En bref, rien qui ne soit insurmontable et qui ne peut pas être corrigé avec une relecture plus minutieuse.
    Et même si on grince un peu des dents, cela n’empêche pas la lecture car le texte reste tout à fait compréhensible et ce n’est pas non plus comme s’il y avait une faute à chaque paragraphe.
    Il y a parfois des mots d’argot français qui semblent dénoter dans un monde inconnu comme celui créé par les auteurs (Quand une guerrière « s’emplafonna » contre un mur, il m’a fallu 5 minutes pour arrêter de rigoler… ça a un peu cassé le coté dramatique et sérieux de la scène).

    J’ai beaucoup aimé la complexité des personnages. Aucun d’entre eux n’est tout blanc ou tout noir, et même pour ceux à qui on ne donnerait même pas l’heure, il est difficile de comprendre leurs motivations du premier coup.
    Les personnages sont attachants, qu’ils soient principaux ou secondaires. A chaque combat, j’avais presque peur de tourner les pages, car, s’il y a bien une chose qui ressort des scènes de bataille c’est que, comme dans Game of thrones : personne n’est à l’abri !!! (Bon à part peut-être les jumeaux, mais pour combien de temps ?).
    Comme tout premier tome qui se respecte, celui-ci nous fait nous poser plein de questions.
    Il y en a une que je me pose plus particulièrement : le traître qui se fait crever un œil (non, je ne spoile pas, quand il se fait crever un œil, on sait déjà que c’est un traître) : j’aurais aimé en savoir plus sur ses motivations. Alors oui, ok, il y a l’ambition et l’avidité. Mais il y a aussi une profonde haine, et, étant donné qu’il semblerait que ce soit un ami d’une des héroïnes (ou en tout cas qu’il l’a été dans le passé), j’aurais aimé savoir ce qui avait provoqué cette haine.
    Les dieux et déesses m’ont également intriguée et agacée. Déjà, il semblerait qu’ils ne soient pas plus divinités que vous et moi, seulement de puissants shamans si l’on se fie à une discussion entre « la déesse » et l’un des derniers représentants d’une race ancienne (et là, ça devient difficile d’en parler sans trop en dire !). Je suis curieuse de voir comment cela va tourner… Surtout après les révélations faites sur l’un des jumeaux.

    La fin est assez intrigante pour qu’on ait envie d’en savoir plus et, si le prochain tome est plus relu et corrigé, ce livre sera digne de ceux qui ont inspiré les auteurs !

    Un extrait : L’éclat étincelant des rayons des soleils ne perturbait pas les deux combattants. De nombreuses gouttes de sueur ruisselaient sur leurs fronts plissés. La concentration était à son paroxysme. Le fer s’entrechoquait tandis que de la poussière s’envolait à chaque mouvement d’esquive, de parade ou d’attaque. La fluidité et la vitesse d’exécution des gestes des bretteurs laissaient supposer une grande maîtrise dans l’art de l’acier. Les épéistes étaient splendides à observer, leur gestuelle était un véritable spectacle pour la dizaine d’officiers en armure intégrale, attroupés autour des deux fines lames. Chacun d’entre eux hurlait des encouragements à l’encontre de son favori. Les deux bretteurs n’avaient rien de commun. L’un était un véritable colosse maniant une large épée à deux mains, et l’autre, une amazone combattant avec deux armes. Elle alliait la grâce, la précision et l’agilité d’un félin.

    Soudain, d’une facilité déconcertante, cette dernière désarma son adversaire à l’aide d’un moulinet du poignet et en profita pour lui poser une de ses lames sur la gorge. Celui-ci était maintenant à genoux dans la poussière. Leurs regards se croisèrent lorsque plusieurs cris de soldats brisèrent l’instant de silence d’après confrontation. Elle se retourna arborant un sourire resplendissant. Malgré les marques de l’effort, sa beauté envoûtante n’était en aucun cas affectée. Sa chevelure brune flottait au gré des rafales de vent, ses courbes fines et sa taille de guêpe auraient fait frémir de désir un homme de foi.

    Alors que tout semblait gagné, le colosse lui faucha les jambes à l’aide de son puissant avant-bras droit. La belle guerrière eut à peine le temps de réaliser ce qui lui arrivait que le genou de son adversaire se posait sur sa cage thoracique, lui coupant le souffle et bloquant, par la même occasion, sa capacité de mouvement. Il lui adressa alors la parole d’un air sévère, le ton de sa voix n’avait rien d’agréable. On aurait dit la leçon d’un adulte envers un garnement un peu trop effronté.

    — Combien de fois devrais-je te répéter Illiaka que rien n’est gagné tant que ton adversaire n’est pas tombé sous les coups de ta lame ? Si tu jouais ta vie en ce moment, tes entrailles seraient déjà en train de se déverser sur ce sol.

    — Mais père, ce n’était qu’un entraînement ! Je n’ai pas combattu avec l’intention de vous tuer.

    Ce genre de discours, emprunt de légèreté, énervait au plus haut point Kiran Ryan, le général en charge de la forteresse d’Yvosk.

    — Sotte ! Tu n’es qu’une sotte ! Nous ne sommes pas en guerre mais ne prends pas cet entraînement à la légère. Je n’irai pas ramasser les restes de ton cadavre si tu succombes sous le poids de ton insouciance.

    Illiaka s’échappa de l’emprise de son père, se leva et se dirigea vers ses quartiers. Elle se retourna et le défia du regard.

    — Celui qui me tuera n’est pas encore né ! Personne ne manie l’art de l’acier mieux que moi et vous le savez très bien, assura-t-elle en s’éloignant.

    Alors qu’elle se dirigeait vers ses appartements, elle décida de faire un léger détour par les murs d’enceinte de la cité. Arriver en haut n’était pas chose aisée, leur hauteur avait déjà repoussé par le passé de nombreuses tentatives d’invasion. La forteresse était restée inviolée jusqu’à ce jour, les armées romoriennes et thodoriennes avaient subi quantité d’échecs. De gigantesques « tueurs de pierre » gardaient la muraille, il s’agissait de catapultes capables d’envoyer d’énormes amas de roches. Un véritable massacre si l’armée adverse n’arrivait pas à les neutraliser. Cette dizaine d’engins de mort faisait la fierté de la cité kholienne d’Yvosk. Du haut des remparts, Illiaka pouvait observer ses futures terres, celles qu’elle avait juré de défendre au péril de sa vie. Être la fille de Kiran Ryan impliquait de lourdes responsabilités et elle n’en était pas peu fière.