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  • [Livre] Phobos: origines

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    Résumé : SIX PIONNIERS EN APPARENCE IRRÉPROCHABLES.

    SIX JEUNES TERRIENS RONGÉS PAR LEURS SECRETS.

    SIX DOSSIERS INTERDITS, QUI AURAIENT DÛ LE RESTER.

    ILS INCARNENT L’AVENIR DE L’HUMANITÉ.

    Six garçons doivent être sélectionnés pour le programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à fonder la première colonie humaine sur Mars.

    Les élus seront choisis parmi des millions de candidats pour leurs compétences, leur courage et, bien sûr, leur potentiel de séduction.

    ILS DISSIMULENT UN LOURD PASSÉ.

    Le courage suffit-il pour partir en aller simple vers un monde inconnu?

    La peur, la culpabilité ou la folie ne sont-elles pas plus puissantes encore?

    Le programme Genesis a-t-il dit toute la vérité aux spectateurs sur les « héros de l’espace »?

    ILS DOIVENT FAIRE LE CHOIX DE LEUR VIE,

    AVANT QU'IL SOIT TROP TARD.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 02 juin 2016

     

    Prix moyen : 14,90€

     

    Mon avis : Première chose sur ce livre : j’ai été agréablement surprise par sa longueur. Quand on nous présente un hors série, c’est souvent une nouvelle, ou un roman beaucoup plus court que les tomes « officiels » de la série. Ici, on a plus de 300 pages ce qui en ferait presque un tome à part entière, en marge de la série, certes, mais un tome digne de ce nom quand même.
    Bien que j’ai vraiment hâte de lire le tome 3, j’ai décidé de lire Phobos : origines d’abord et ça a été une chouette idée. Je dirais même que l’idéal serait, pour ceux qui ont la chance de découvrir la série maintenant que tous les tomes sont sortis, serait de lire ce tome hors série entre le tome 1 et le tome 2. En effet, dans le tome 1, on en apprend pas mal sur les prétendantes. En lisant Origines juste après le tome 1, on met pour ainsi dire les prétendantes et les prétendants sur un pied d’égalité et on peut attaquer le tome 2 en en sachant un peu plus sur les garçons qui restaient assez mystérieux.
    Le livre se découpe en 6 nouvelles, ou 6 longs chapitres, chacun ayant pour sujet l’un des prétendants. On va en apprendre plus sur leur vie, sur ce qui les a poussés à s’inscrire au programme Genesis. Même si Serena apparaît plutôt comme une femme pleine d’attention, à quelques reprises, son véritable visage va apparaître, quoiqu’assez furtivement.
    On va donc en savoir plus sur la vie de Mozart en petit dealer des favelas, d’Alexeï en chef de gang, de Samson, considéré par sa communauté comme un enfant-sorcier à cause de ses yeux clairs, De Tao et de comment il s’est retrouvé dans un fauteuil roulant… chacun d’eux va nous livrer son histoire dans le détail.
    Kenji est certainement celui qui m’a le plus surprise, je ne m’attendais vraiment pas à son histoire. Un élément de la vie de Samson, qu’il ne dévoile qu’à Serena, me laisse à penser qu’il nous réserve des surprises. Quant à Marcus, s’il semble être celui qui a la vie la plus…disons banale… parmi les 6 prétendants, il nous reste à découvrir un secret…quelque chose que seule Serena connaît et qu’elle lui recommande bien de ne révéler à personne… même nous, lecteurs, nous n’en saurons pas plus, ce qui me laisse penser que ce secret va avoir un impact important dans l’histoire au cours du troisième tome.
    J’ai vraiment adoré voir à quel point Victor Dixen a fouillé le passé de ses personnages, leur donnant une profondeur qu’on rencontre rarement dans des romans Young Adult.
    La seule chose que je regrette, c’est qu’il n’ait pas fait pareil pour les filles, car, si on en sait un peu plus sur elles, je suis sûre qu’il y aurait plein de choses à découvrir ! Peut être en suppliant l’auteur* ?
    (*siou plait m’sieu Dixen !)

    Un extrait : « ALORS, FILS : COMMENT ÇA S’EST PASSÉ ? »

    Enveloppée dans un tablier lâche, un peu trop grand pour elle, Abebi est occupée à confectionner des beignets. Dans un saladier, elle prélève à la cuiller de petites boules de purée de haricots blancs, qu’elle laisse tomber au creux d’une poêle remplie d’huile de friture parfumée. Le local dans lequel elle officie est si exigu qu’elle n’a pas la place de se retourner pour saluer l’arrivant – pourtant, elle sait qu’il est là, comme si elle était douée d’un sixième sens.

    « C’est la pire blague que tu m’aies jamais faite, Ab’ », répond Samson avec humeur.

    Il laisse tomber son sac à dos rempli de manuels sur le sol de la minuscule cuisine, aux murs tapissés d’étagères branlantes. Vieilles casseroles, vaisselle ébréchée et pots de verre dépareillés remplis d’épices de toutes les couleurs s’y amoncellent, dans un équilibre qui tient du miracle.

    « Ravie que ça t’ait fait rire, fils. Ça te fait du bien de rigoler un peu, toi qui es si studieux, entre tes études et le restaurant, trop occupé pour avoir du bon temps ou même une petite amie. Mais ça n’était pas une blague.

    — M’envoyer sur Mars, pas une blague ? Et qui va t’aider pour le restaurant si je pars ? Qui va s’occuper de toi, hein, tu peux me le dire ?

    — Ne t’inquiète pas, petit macho, rétorque la cuisinière, le dos toujours tourné, tout en continuant de mouler ses beignets à la cuiller. Je n’ai jamais eu besoin d’aucun d’homme pour s’occuper de moi. Je me suis très bien débrouillée quand ton père est parti avec une jeunette – Dieu lui noue l’aiguillette, à celui-là ! »

    Abebi parle sur un ton badin, mais Samson n’a pas du tout l’air de vouloir plaisanter.

    « Il est parti il y a seize ans, quand tu étais encore en pleine forme, assène-t-il. Mais aujourd’hui, tu as vu dans quel état tu es ? »

    Pour la première fois depuis le début de l’échange, Abebi pose sa cuiller et se tourne vers son fils.

    Le spectacle de son visage est saisissant. Ses joues sont creuses, ses lèvres pâles, de larges cercles grisâtres se dessinent autour de ses yeux sur le noir de sa peau.

    « C’est gentil de rappeler à ta vieille mère qu’elle est aussi mal en point que ce taudis – encore heureux qu’il tienne toujours debout.

    — Tu sais bien que ce n’est pas ce que je voulais dire, s’empresse de préciser Samson, toute trace de mauvaise humeur disparue.

    — Bah, pas la peine de te rattraper aux branches qui cassent. Je sais bien que je n’en ai plus pour longtemps.

    — Je t’interdis de dire ça !

    — Tsss…, siffle Abebi. Aucun homme ne m’a jamais rien interdit, alors ça ne va pas commencer avec toi, mon cher fils. Je ne me voile pas la face. Je sais où j’en suis. Le traitement du docteur ne marche plus depuis des mois. Tu sais, Samson, malgré ce que tu peux penser, j’ai été très heureuse dans ma vie. J’ai créé ma petite affaire, j’ai été amoureuse bien des fois, je n’ai dépendu de personne, le ciel m’a donné un garçon beau et intelligent – et pour couronner le tout, les gens qui ont du goût reconnaissent que les acras d’Abebi sont les meilleurs de Lagos ! Oui, j’ai vécu en femme libre. Mais je me souviens toujours des proverbes des vieux griots, du temps de mon enfance. L’oiseau vole dans le ciel, mais il n’oublie pas qu’un jour ses os tomberont par terre : voilà ce que disaient les griots. C’était l’époque où Cellular Valley n’était qu’un village isolé, qui portait un autre nom, aujourd’hui oublié ; la ville ne l’avait pas encore rattrapé et avalé ; il y avait ici des paysans pour cultiver le mil, et pas seulement des réparateurs de téléphones portables ; bref, ce n’était pas encore devenu le plus grand bazar de bidules électroniques de toute l’Afrique.