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  • [Livre] Le lys rouge

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    Résumé : Par une froide nuit de mars, à Chicago, une jeune fille se jette du vingt-deuxième étage. Chez elle, telle une signature macabre, la police découvre le sol jonché de lys. Quand il arrive sur les lieux, et qu’il y croise Tess Ciccotelli, psychiatre de la victime, l’inspecteur Aidan est sur la défensive, car des indices laissent penser que la jeune fille a été poussée au suicide par sa thérapeute. Soupçonnée de meurtre, Tess est interrogée par les policiers, puis libérée grâce à l’intervention de son avocate. Mais d’autres patients se suicident à leur tour. Lettres, empreintes, messages téléphoniques : tout accuse Tess. Etrangement, plus les preuves s’accumulent contre elle, plus Aidan est convaincu de son innocence. Quant à son avocate, elle refuse d’assurer sa défense. Seuls désormais face à la méfiance de leur entourage, Aidan et Tess vont devoir découvrir quel esprit manipulateur et pervers se cache derrière le piège diabolique qui se resserre autour de Tess…

    Auteur : Karen Rose

     

    Edition : Harlequin Best-Seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2008

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Ce livre m’a menée par le bout du nez. Impossible de découvrir qui se cachait derrière les meurtres et le piège qui est tendu à Tess. A un moment, vers les deux tiers du livre, j’ai compris un élément important relatif au tueur, mais sans que cela me permette de mettre un nom sur sa silhouette.
    D’ailleurs, les parties écrites du point de vue du tueur le sont de manière à ce que jamais un accord ou un pronom ne permette d’avoir des indices sur ce personnage, avec un recours quasi systématique à la voix passive. Par exemple, au lieu de dire : « Il avait placé les preuves là où la police ne pouvait pas les rater », l’auteur va écrire : « Les preuves avaient été placées là où la police ne pouvait pas les rater ».
    Je n’ai pas été étonnée que Tess ne reste pas suspecte bien longtemps. Même si Aidan a, au début, de la rancœur contre elle, à cause d’une ancienne affaire, c’est un bon flic, et les preuves contre Tess étaient si nombreuses que soit elle était coupable et voulait que ça se sache, soit c’était un coup monté.
    Les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, sont bien présentés et assez fouillés. Que ce soit leur passé, leurs aspirations, leurs problèmes, rien n’est laissé au hasard. Ils ne sont pas non plus là pour remplir des pages. Chacun de leurs problèmes peut être rattaché d’une manière ou une autre à l’enquête principale, que ce soit directement ou indirectement (en permettant à l’inspecteur de comprendre quelque chose par exemple).
    Il y a un bon rythme, avec beaucoup d’action, entrecoupé de moment plus calmes qui permettent de faire retomber la tension. Tout s’emboîte avec beaucoup de logique. A aucun moment on n’a l’impression que l’histoire n’est pas crédible.
    J’ai encore passé une nuit blanche car je n’arrivais pas à poser ce livre, il fallait absolument que je connaisse la suite.
    J’ai lu ce livre en un temps record, et je n’ai pas du tout vu passer les 631 pages.
    Encore un excellent thriller de Karen Rose. Mais il est rare que je sois déçue avec cet auteur.
    D’ailleurs ce livre n’est pas le seul dans lequel on a affaire à la famille Reagan et leur entourage : A plusieurs reprises, Kristen, la belle-sœur d’Aidan, et Tess font allusion au fait que Kristen a également été victime d’un meurtrier ; et bien dans « Dors bien la nuit », on découvre ce qui lui est exactement arrivé. Et dans «Et tu périras par le feu », c’est la coéquipière d’Abe (le frère d’Aidan et époux de Kristen), Mia Mitchell, qu’on va suivre d’un peu plus près.

    Un extrait : Le siège du conducteur offrait une vue imprenable sur le balcon de Cynthia Adams. Lentement, la porte vitrée s’ouvrit, laissant apparaître Cynthia. Sa chemise de nuit légère volait dans le vent froid de l’hiver. Elle allait faire un beau cadavre à la Gloria Swanson, Boulevard du crépuscule, quel film de génie ! Des films comme ça, Hollywood n’en faisait plus. Ce serait parfait pour fêter ça : du pop-corn et un bon film. Sauf qu’il n’y aurait rien à fêter si Cynthia restait plantée sur le balcon. Saute, Bon Dieu !
    - Dis lui de venir. Fais la sauter. Montre-moi ce que sais faire ma chérie.
    La jeune femme déglutit en entendant ce mot tendre prononcé d’une voix aussi sarcastique, mais elle s’exécuta néanmoins.
    - Fais un pas en avant, Cynthia. Encore un. Je t’attends.
    - Reprend ta voix d’enfant, maintenant. Ta voix de petite fille.
    - S’il te plait Cynthia, j’ai peur !
    Elle était décidément très douée. En un battement de cils, elle pouvait passer d’une voix d’enfant à une voix d’adulte, de celle de Mélanie la morte à celle de Ciccotelli la psy.
    - Viens, je t’en supplie !
    Elle prit une profonde inspiration et expira en tremblant.
    - J’ai besoin de toi !
    Et enfin…le succès. Un cri d’horreur surgit de la gorge de la jeune femme tandis que Cynthia plongeait dans le vide. Vingt-deux étages. L’impact sourd de son corps sur le trottoir se fit entendre à travers les vitres fermées de la voiture. Son cadavre ne serait peut-être pas si beau à voir, finalement…
    Mais si. Le corps de Cynthia Adams écrasé sur le trottoir était d’une beauté à couper le souffle. Dans le siège du passager, la jeune fille sanglotait, hystérique.
    - Reprends-toi. Tu as un autre appel à passer.
    - Oh, mon Dieu, mon Dieu…
    Elle détourna son visage de la vitre tandis que la voiture passait tout près du corps de Cynthia Adams.
    - Je n’arrive pas à croire que…Mon Dieu. J’ai envie de vomir.
    - Pas dans ma voiture, chérie. Prends le téléphone. Tout de suite.
    Elle ramassa le combiné en frémissant.
    - Je ne peux pas.
    - Mais si. Le numéro de Ciccotelli est programmé. Tu n’as qu’à appuyer sur le 1.  Quand elle décroche, dis-lui que tu es une voisine de Cynthia Adams, et qu’elle est sur la rambarde, prête à se jeter dans le vide. Vas-y. 
    Elle s’exécuta et attendit.
    - Elle ne décroche pas. Elle doit dormir.
    - Alors rappelle. Fais sonner jusqu’à ce que la princesse décroche. Et mets le haut-parleur. Je veux entendre.
    Le troisième essai fut concluant.
    - Allô ?
    Elle dormait. La pauvre n’avait rien de mieux à faire un samedi soir. C’était bon de savoir que cet aspect de la vie de Ciccotelli était également maîtrisé. Un petit coup de coude suffit à faire bégayer sa réplique à la jeune femme.
    -Docteur Ciccotelli ? Tess Ciccotelli ?
    - Qui est à l’appareil ?
    - Je… Une voisine d’une de vos patientes. Cynthia Adams. Elle est sur la rambarde du balcon. Elle menace de sauter.
    Les yeux fermés, la fille raccrocha et laissa le téléphone retomber sur ses genoux.
    - C’est fini, dit-elle
    - Pour ce soir.
    - Mais…
    Elle se tourna vivement, bouche bée.
    - Vous m’aviez dit…
    - J’ai dit que je garderais ton frère en vie si tu collaborais. J’ai encore besoin de ta collaboration. Continue à t’entraîner à imiter la voix de Ciccotelli. Il faudra que tu la refasses dans quelques jours. Pour ce soir, c’est fini. Un seul mot de ta part, et ton frère meurt.
    Ciccotelli était en route. Que la partie commence !