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  • [Livre] Amoureuses Anonymes

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    Résumé : Depuis qu’Éric l’a larguée pour une pin-up de 23 ans à forte poitrine, Sophie devient dingue. Quand son amie Annie est arrêtée pour conduite en état d’ébriété, et est contrainte d’assister aux réunions des alcooliques anonymes, c’est le déclic. L’amour est une drogue. Pour lutter contre les overdoses, Sophie accueille chez elle les « amoureuses anonymes ». Entre celles qui font une fixette et les désespérées qui pleurent un amour perdu, elle va trouver un moyen de les guérir de leur dépendance à l’amour.

    Auteur : Jo Piazza

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 12 Juillet 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Après quelques lectures « difficiles » (pas parce que je n’ai pas aimé les livres mais parce que les sujets n’étaient pas toujours très gais), il me fallait une petite comédie romantique, une lecture légère, pour rebooter mon cerveau.
    J’ai beaucoup aimé l’idée de Sophie de créer les Accros à l’Amour Anonymes (les AAA) qu’elle appelle régulièrement les Amoureuses Anonymes pour aller plus vite.
    Il faut dire qu’être « exilée » dans l’immense maison de sa grand-mère qui vient de décéder alors qu’on est une pure new-yorkaise, ça repose. Parce que la maison ne se trouve peut-être qu’à 30 min en train de Manhattan, mais le dépaysement est complet et loin de l’agitation de la ville, il est plus facile de se pencher sur le fond du problème.
    Et le fond du problème n’est pas tant d’avoir été largué (les hommes sont des salauds, en général cette phrase remonte le moral) que de se mettre toujours en situation de l’être, que ce soit par un comportement (Comme Sophie qui force la main à ses petits copains pour qu’ils formulent des sentiments qu’ils ne ressentent pas forcément) ou par un choix de relation (Comme Katrina qui ne craque que sur des fils à maman, homosexuels refoulés).
    L’histoire est presque un huis-clos, pendant une grande partie du roman, on ne quitte pas la maison de la grand-mère, et on assiste à la lente reconstruction de l’amour-propre de femmes qui n’ont à l’origine rien en commun mais qui vont devenir les meilleures amies du monde.
    Au fil des anecdotes racontées par les Amoureuses Anonymes, on se retrouve, quand on a aussi agi de cette façon-là après une rupture, ou on se rassure en se disant que ça va, il y a plus taré que nous.

    Après, c’est une comédie sentimentale, donc on s’en doute, tout va plus ou moins bien finir pour chacune et chacun des protagonistes, même si c’est à des degrés différents.
    Mais c’était absolument ce qu’il me fallait : une lecture légère, drôle, et même un peu prévisible. Une lecture sans prise de tête, pour bien débuter la semaine !

    Un extrait : Je fus tirée de mon hébétude avinée par les paroles de Rump Shaker.

    All I wanna do is zoom zoom and boom boom, just shake your…

    J’avais la bouche spongieuse, et je dus me passer la langue sur les lèvres pour m’assurer que j’étais capable de former des mots. Il fallait que je change de sonnerie.

    C’était Eric.

    Le moment était peut-être enfin arrivé. Il m’appelait pour s’excuser. Vulgos avait péri dans un tragique accident de tapis roulant à la salle de sport, et il m’attendait déjà à la gare avec des fleurs et des ballons, comme dans la scène finale de Love Actually lors des retrouvailles à l’aéroport, au moment où l’on comprend que l’amour est effectivement partout.

    Il y avait un homme très, très en colère à l’autre bout du fil.

    — Enlève-le, Sophie.

    — Hein ? Eric ?

    — Enlève mon pénis d’Internet, grogna-t-il.

    Il termina sa phrase par une sorte de couinement paniqué, révélant qu’il pensait (non, qu’il savait) s’adresser à quelqu’un dont toutes les cases n’étaient pas bien fixées.

    Oh, misère !

    La nuit précédente me revint soudain en un flou accéléré.

    Lorsque j’avais englouti la dernière goutte de ma seconde bouteille de vin, Annie m’avait aidée à dresser une liste des raisons pour lesquelles Eric était affreux, horrible, pas bien et très nul. J’ai toujours aimé faire des listes. Je m’en sers presque tout le temps, que ce soit pour faire des courses au supermarché ou pour planifier mes week-ends.

    — Et la fois où il est revenu d’Europe et qu’il s’est mis à embrasser tout le monde sur les deux joues comme un comte ou un mannequin italien, crachai-je alors.

    — Ou le fait qu’il n’acceptait jamais de s’asseoir à la première table qu’on lui proposait au restaurant, ajouta Annie. Il faisait toujours passer le serveur pour un imbécile en choisissant une autre table, arbitrairement, juste pour se donner l’air snob et exigeant.

    — Oh ! Oh ! Ou sinon, le fait qu’il ne disait jamais juste « je te présente mes amis de la fac » ou « je te présente mes amis du lycée » ; il fallait toujours qu’il dise : « Je te présente mes potes d’Exeter. »

    C’est alors qu’Annie sortit la perle qui devait nous pousser à commettre l’impensable :

    — Tu te souviens, quand il avait eu cette phase « textos cochons » dégoûtante et qu’il passait son temps à t’envoyer des photos de son sexe ? Les pénis, c’est vraiment immonde. Personne ne devrait jamais les prendre en photo. On dirait des monstres marins prêts à attaquer. Beeeeurk… C’est en partie pour ça que j’aime les filles.

    Eric n’avait fait ça qu’une semaine, avant d’apprendre que j’étais pour le moins réticente à cette méthode moderne de déclarer son amour. J’avais essayé, mais je n’arrivais pas à me résoudre à prendre des photos de mes parties intimes pour les envoyer sous forme numérique. Il faut dire aussi que les gros plans n’étaient jamais flatteurs à leur égard, et ce quelle que soit la lumière (j’avais testé de nombreux éclairages).

    Évidemment, Vulgos le faisait sans arrêt. J’avais trouvé les textos le même jour que les mails compromettants. L’iPhone d’Eric ressemblait à un exemplaire de Penthouse.