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  • [Livre] Et tu périras par le feu

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    Résumé : Hantée par une enfance dominée par un père brutal – que son entourage considérait comme un homme sans histoire et un flic exemplaire –, murée dans le silence sur ce passé qui l'a brisée affectivement, l'inspecteur Mia Mitchell, de la brigade des Homicides, cache sous des dehors rudes et sarcastiques une femme secrète, vulnérable, pour qui seule compte sa vocation de policier. De retour dans sa brigade après avoir été blessée par balle, elle doit accepter de coopérer avec un nouvel équipier, le lieutenant Reed Solliday, sur une enquête qui s'annonce particulièrement difficile : en l'espace de quelques jours, plusieurs victimes sont mortes assassinées dans des conditions atroces. Le meurtrier ne s'est pas contenté de les violer et de les torturer : il les a fait périr par le feu... Alors que l'enquête commence, ni Mia ni Reed, ne mesurent à quel point le danger va se rapprocher d'eux, au point de les contraindre à cohabiter pour se protéger eux-mêmes, et protéger ceux qu'ils aiment...

     

    Auteur : Karen Rose

     

    Edition : Harlequin Best Seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2009

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Mia Mitchell n’a vraiment pas de chance : fille d’un homme violent qui incarne aux yeux de tous l’image du bon flic, donc du mec bien sous tout rapport ; un premier coéquipier tué par balle, elle-même ayant failli y rester ; et à présent un second coéquipier blessé par balle et une reprise de travail alors que sa propre blessure est douloureuse.
    Quand elle commence à faire équipe avec Reed Sollyday, un fire marshall qui enquête sur les incendies criminels qui semblent masquer des meurtres, elle a affaire à un homme légèrement arrogant.
    J’ai trouvé Reed assez borné sur ses idées, et se remettant peu en question sauf quand il est au pied du mur.
    Mia, elle, essaie d’éviter à tout prix de manifester la moindre émotion, comme si cela pouvait la desservir aux yeux de ses collègues de travail, collègues qui pourtant lui témoigne un immense respect.
    J’ai apprécié que le monde ne s’arrête pas de tourner pendant l’enquête criminelle : Solliday continue à avoir quelques soucis avec sa fille adolescente, Mia a des ennuis à régler à la fois avec une enquête précédente et avec un secret de famille à élucider… Les « affaires » secondaires ne tombent pas comme un cheveux sur la soupe mais donne de la crédibilité à l’ensemble : les enquêteurs sont humains, ils ne cessent pas d’exister en dehors de l’enquête qui leur est confiée même s’ils y consacre la majorité de leur temps.
    Ce ne sont pas non plus des surhommes, et on peut les voir fatigués, parfois moins alertes, à causes des nombreuses nuits blanches que leur font passer leurs investigations.
    Ce qui est très frustrant, pour nous, lecteurs, c’est de les voir partir sur de fausses pistes, chercher des liens qui sont évidents à nos yeux car, nous, nous savons quels sont les buts du tueur, pourquoi il agit, quels sont les liens entre les meurtres. En réalité, la seule chose que nous ignorons sur le tueur, c’est son identité, mais avec un peu de déduction, nous finissons par la trouver (guère de temps avant les inspecteurs, il faut l’admettre, mais pour notre défense, au niveau de l’identité, on en sait pas beaucoup plus qu’eux…et j’ai quand même hésité un moment entre deux suspects).
    J’ai bien aimé également les différents problèmes que posent les médias. D’une part, quand on recherche quelqu’un, difficile de se passer d’eux, et d’autre part, ils sont près à nuire à une enquête en cours pour faire la première page de leurs journaux… Difficile à supporter pour un enquêteur, difficile aussi de ne pas leur rentrer dedans quand ils dépassent les limites de la décence (comme publier le nom d’une victime avant que la famille n’ait pu être prévenue).
    Comme souvent dans les thrillers, il y a une petite romance, mais elle ne prend jamais le pas sur le coté thriller ce qui la rend d’autant plus agréable à suivre.

    Un extrait : Il regardait fixement les flammes avec un plaisir macabre. La maison était en feu.
    Il croyait les entendre crier. Au secours ! Oh, mon Dieu, aidez nous ! Il espérait les entendre hurler, que ce ne fût pas seulement le bruit de son imagination. Il voulait qu’ils souffrent comme des damnés.
    Ils étaient coincés à l’intérieur. Aucun voisin pour leur porter secours à des kilomètres à la ronde. Il aurait pu utiliser son téléphone mobile et appeler la police, les pompiers. Un rictus tordit le coin de ses lèvres. Pourquoi l’aurait-il fait ? Ils avaient enfin ce qu’ils méritaient. Que ce fût de sa propre main n’était que…justice.
    Il ne se rappelait pas avoir allumé l’incendie, mais il avait dû le faire, forcément. Sans quitter des yeux la maison en flammes, il renifla les gants de cuir qu’il portait. Il sentit l’odeur de l’essence sur ses mains.
    Oui, c’était bien lui le responsable de cette fournaise. Et il en était farouchement, profondément satisfait.
    Il ne se souvenait pas non plus d’avoir conduit sa voiture jusque là. Mais comment aurait il pu en être autrement ? Il avait sans hésitation reconnu la maison, bien qu’il n’y eût jamais vécu. S’il avait habité là, tout aurait été différent. Personne n’aurait touché à Shane. Son frère serait peut être encore en vie, et la haine ardente, viscérale qu’il avait gardée enfouie si longtemps ne lui serait peut être jamais venue.
    Mais il n’avait pas vécu dans cette maison. Shane seul y avait habité, pauvre petit agneau au milieu des loups. Et lorsqu’il était sorti et avait retrouvé son frère, Shane n’était plus le petit garçon heureux qu’il avait connu : son petit frère marchait désormais la tête basse, les yeux emplis de honte et de crainte.
    Parce qu’ils lui avaient fait du mal.
    La rage qui bouillonnait en lui éclata. Dans cette maison où Shane aurait dû vivre à l’abri de tout danger, dans cette maison dévorée à présent par les flammes de l’enfer, ils avaient tellement meurtri son frère qu’il n’avait plus jamais été le même.
    Shane était mort.
    Et maintenant, leur tour était venu de souffrir, comme Shane avait souffert. C’était…justice.
    Que sa haine et sa rage remontent à la surface de temps en temps était inévitable, supposait-il. Aussi loin qu’il se souvînt, ces sentiments avaient existé en lui. Mais la raison de sa fureur…cette raison, il ne l’avait révélée à quiconque. Y compris à lui-même. Il l’avait rejetée pendant si longtemps, avait si bien réinventé toute l’histoire, qu’il avait eu lui-même du mal à se remémorer la vérité. Il y avait des périodes entières qu’il avait complètement oubliées, oblitérées de sa mémoire. Parce que leur souvenir était trop douloureux.
    Mais maintenant, il se souvenait. Il se souvenait de chacune des personnes qui avaient levé la main sur eux. De tous ceux qui auraient dû les protéger et qui n’en avait rien fait. De chacun de ceux qui avaient détourné les yeux.